Une délégation d’élus du Tatarstan (république de la Fédération de Russie qui bénéficie d’une relative autonomie et qui compte un peu moins de 4 millions d’habitants) s’est rendue au sein de la préfecture du Val de Marne ce mardi 19 juin pour mieux comprendre le fonctionnement de l’administration française. La réunion était présidée par le préfet Pierre Dartout, dont la maîtrise du Russe a permis de ponctuer le débat de pointes d’humour.
Au programme de cet échange : de nombreuses questions concernant le fonctionnement des communes et le maintien de la stabilité sociale. Beaucoup d’interrogations budgétaires également, qu’il s’agisse des communes, départements ou de l’Etat. A chacun ses us et coutumes : le principe de l’indemnisation des chômeurs a suscité la surprise parmi les Tatars.
L’environnement urbain a aussi été évoqué, pointant en particulier la question des projets d’aménagements territoriaux (transports, logements…) sur le court et le long terme. Un sujet qui devait du reste être développé dans la seconde partie de la journée par Jean-François Devemy, expert au ministère de l’intérieur, et Ivan Bouchier, sous-préfet de l’Hay-les-Roses.
Parmi les préoccupations majeures des représentants du Tartastan : la question de la gestion de l’immigration a été soulevée, alors que cette république tatare comme sa fédération de Russie d’un problème de sous-population. “L’immigration est-elle une menace pour la France?” s’est interrogé un membre de la délégation. Sur ce sujet, le préfet Pierre Dartout a replacé la question dans son contexte historique, remontant jusqu’au 19eme siècle pour évoquer le besoin de main-d’oeuvre et la notion de terre d’accueil, et rappelant les vagues successives d’immigration italienne, polonaise, russe, espagnole, portugaise, vietnamienne ou nord-africaine, avant de mettre en gare concernant l’immigration irrégulière qui concerne l’ensemble de l’Europe.
Dans un autre registre, le statut de fonctionnaire a aussi beaucoup intéressé la délégation. Un des représentants a demandé si ce statut donnait des garanties d’avenir. “Il n’y a aucune garantie mais les licenciements sont rares, sauf en cas de faute grave, et la corruption n’est pas un travers récurrent dans la profession”, a répondu le préfet. De manière encore plus concrète, une membre de la délégation s’est même enquise du salaire des fonctionnaires.
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