Alors qu’un important programme immobilier mixant logements privés et résidence d’étudiants doit voir le jour au croisement du boulevard de Strasbourg et de la route de Stalingrad à Nogent sur Marne, la ville a réussi à racheter toutes les parcelles pour les revendre à l’opérateur. Toutes sauf une, posée pile à l’angle des deux rues. Et le dernier couple de propriétaires, âgés de 92 et 93 ans, ne souhaitent pas quitter les lieux.
Après avoir prorogé la promesse de vente des derniers terrains à la SNC Coresi, filiale de Cogedim, la ville de Nogent a voté lors du conseil municipal du 17 septembre le principe du recours à la procédure d’expropriation.
Position de la ville
“L’affaire a déjà beaucoup trop tardé“, a justifié le maire-adjoint à l’urbanisme, Jean-René Fontaine. En séance, le maire, Jacques JP Martin a également expliqué que le programme immobilier comportait un volet de logements sociaux avec la résidence étudiante, que la ville s’était engagée à la réaliser auprès de la préfecture, dans le cadre du plan local d’habitat (PLH). L’édile s’est toutefois engagé à que l’expropriation ne soit utilisée qu’en dernier recours, précisant que des propositions de relogement en rez-de-chaussée avec terrasse paysagère avaient été faites et qu’il espérait absolument aboutir à l’amiable. “Nous n’avons jamais procédé à une expropriation”, a insisté l’édile.
Position de la famille des propriétaires
Pour Amina Yelles, fille des résidents, par ailleurs tête de liste Front de gauche aux dernières municipales, il n’est pas question pour ses parents de déménager : “Le responsable commercial de la Cogedim les appelle régulièrement, c’est un véritable harcèlement. Mes parents ont plus de 90 ans et sont très faibles. Ma mère se déplace en fauteuil et mon père est souffrant. Ils veulent finir leur vie dans leur maison. L’invocation de logements sociaux pour exproprier des personnes est un comble alors, qu’à Nogent, il faut se battre sur chaque projet pour intégrer quelques logements sociaux. Dans le cas présent, cette résidence pour étudiants permet d’améliorer les statistiques de logement social de la ville car chaque chambre universitaire pour une seule personne compte pour un logement social, mais il n’y pas d’université à proximité et il y a déjà des cités universitaires dans des villes voisines.”
Position des élus d’opposition
Lors du Conseil municipal, deux élus d’opposition ont contesté l’autorisation de recourir à l’expropriation. Marc Arazi (Nogent c’est maintenant) a expliqué qu’il était par principe opposé à l’expropriation et a rappelé l’âge avancé des occupants. Michel Gilles (Nogent Démocratie) a pour sa part motivé son refus par son opposition globale au projet car ce dernier ne respecte pas les règles d’urbanisme.
Rappel du projet immobilier du fort
Pour rappel, le projet dans son ensemble porte sur 8500 m2 dont 7200 m2 seront consacrés aux logements (4800 m2 en accession à la propriété et 2400m2 pour la résidence étudiante).160 m2 de locaux d’activités sont prévus pour la SIAF (crématorium d’animaux domestiques déjà situé rue du Fort), 830 m2 pour du commerce et 300 m2 pour un équipement public. (Voir détail du projet et débat suscité en conseil municipal début 2011.)
Ecouter la discussion sur ce sujet en Conseil municipal du 17 septembre, temps 32:54 à 44:00.
Déjà que le goût de la majorité municipale pour le bétonnage et la densification m’indispose, le vote de l’expropriation ne fera pas remonter dans mon estime le maire et ses “godillots”…
Pour info., il y a un projet de résidences étudiantes dans le cadre de l’écoquartier (La Mare Huguet) à ROSNY-SOUS-BOIS représentant 160 chambres. Dans la même ville, 165 studios étudiants sont existants (immeubles neufs au bord de l’A86, près du centre commercial). On ne va pas manquer de logements étudiants, c’est certain…
@1 Pascal
“Un peu d’humanité ne serait pas un luxe”
De la part de J.JP MARTIN, Maire de NOGENT, c’est une utopie !!..
A la minute 50, il s’agit d’une autre délibération, celle de l’achat d’une maison rue Ancellet dans le cadre du projet du marché.
Et à la minute 50 (et 50 seconde) de la bande son, il déclare
“je vais m’abstenir”
cherchez l’erreur
Je viens de réécouter, juste avant la minute 44, le maire récapitule les votes et dit bien qu’il y a 3 votes contre, Michel Gilles 2 avec son pouvoir, et Marc Arazi.
Désolé mais ré écoutez la bande sonore
moi aussi je croyais que Marc Arazi allait voter contre
mais c’est le maire qui s’en amuse parce que justement ce n’est pas le cas
pour quelle raison ?
En fait, il y a eu 3 votes contre (vos 2 voix et celle de Marc Arazi), et deux élus ont pris la parole pour contester. (cf le relevé de décisions).
“deux élus d’opposition ont voté contre”
Pas tout à fait
Marc Arazi n’a finalement pas voté contre
J’ai voté contre, et comme j’avais un pouvoir, cela fait deux voix contre
et mon opposition au projet (comme celui de l’avenue Galleini) est motivé par le non respect des règles d’urbanisme
Il es inconcevable d’exproprier des gens pour des opérations immobilières en utilisant l’argument des logements sociaux.
La mutation d’une ville doit se faire au fil du renouvellement naturel des propriétaires.
Vu l’ampleur du projet, je pense qu’il doit y avoir un moyen de commencer des tranches de travaux tout en laissant en paix (relativement,toutefois, quant au bruit et vibrations) les derniers propriétaires existants.
Un peu d’humanité ne serait pas un luxe.
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