Alors qu’un rapport de la Cour des comptes a épinglé fin 2010 le coût des hôpitaux militaires, les rumeurs d’une potentielle fermeture de l’Hôpital inter armées (HIA) Bégin de Saint Mandé, inquiètent personnels et élus locaux. Retour sur un dossier autour duquel la mobilisation est en train de s’organiser… façon puzzle.
Ouvert en 1858 suite à un décret de Napoléon III afin d’accueillir les blessés de guerre que les hôpitaux militaires de la capitale ne pouvaient plus accueillir faute de place, l’Hôpital Bégin s’est, comme la plupart des hôpitaux militaires, progressivement ouvert au grand public, surtout depuis la fin su service militaire obligatoire. Aujourd’hui, l’hôpital accueille 80 % de patients civils.
Menacé de fermeture en 2002 en raison de sa vétusté, l’hôpital a fait l’objet depuis 2006 d’un important programme de rénovation-extension d’un coût de 100 millions d’euros, portant sa capacité à 360 lits. L’hôpital propose un service d’urgence 24 heures sur 24, une maternité, un pôle de chirurgie et différents services spécialisés.
Rapport de la Cour des comptes fin 2010
Fin 2010, un rapport thématique de la Cour des comptes pointe le coût du dispositif de santé militaire, relevant une sous-utilisation des services et une articulation insuffisante avec le dispositif civil de santé publique. Le rapport n’épingle pas spécifiquement l’hôpital Bégin mais les neuf hôpitaux militaires français. C’est suite à ces conclusions chiffrées que des réflexions de réorganisation commencent à circuler, avec des rumeurs de plus en plus pressantes.
Demande de points sur les i
Lors d’une séance de questions orales au gouvernement en juillet dernier, la sénatrice UMP Catherine Procaccia demande officiellement au ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, ce qu’il en est de cette rumeur, insistant sur les lourds travaux de modernisation effectués dans l’hôpital, le personnel qualifié à la fois militaire et civil et l’importance de l’hôpital pour les habitants des communes riveraines. Le ministre délégué, Kadel Arif, renvoie sur cette question aux conclusions d’un livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, à paraître courant 2013. Une réponse qui ne satisfait pas la sénatrice, qui indique que les élus val de marnais de tous bords savent se mobiliser, allusion à l’importante action menée à propos du service de chirurgie cardiaque d’Henri Mondor.
Sur le terrain, la mobilisation a commencé, à plusieurs niveaux.
Fontenay, Vincennes et Saint Mandé votent des vœux
Les communes de Vincennes, Saint Mandé et Fontenay sous Bois, ont fait voter en Conseil municipal un vœu contre la fermeture de l’hôpital, réclamant une concertation sur cette question.
Politique : pas encore d’union sacrée
Au niveau politique, l’union entre tous les partis n’est pas encore à l’ordre du jour. Catherine Procaccia, sénatrice UMP, et Patrick Beaudouin, maire de Saint Mandé, ont lancé un appel à l’ensemble des parlementaires début septembre, auquel ont répondu favorablement les sénateurs Front de Gauche, Christian Favier, également président du Conseil général du Val de Marne, et Laurence Cohen.
Le sénateur socialiste Luc Carvounas a en revanche fait savoir qu’il ne souhaitait pas intervenir de façon commune avec l’opposition et la gauche non-gouvernementale sur ce sujet, dans un souci de bonne lisibilité politique vis-à-vis des grands électeurs du département. Le maire d’Alfortville a toutefois indiqué interpeller directement le ministre de la Défense sur ce sujet.
Accusée d’être restée silencieuse sur ce sujet, la députée écologiste Laurence Abeille a pour sa part expliqué qu’elle ne souhaitait pas s’associer à cet appel, le considérant comme une posture politique de la part de certains élus. «L’objectif n’est pas d’entrer dans une opposition conflictuelle avec le ministère de la défense afin de se faire valoir politiquement, mais de tout mettre en œuvre pour assurer un avenir viable à l’hôpital Bégin», se défend-elle dans un communiqué. La parlementaire a en parallèle rencontré le directeur de l’hôpital et une délégation syndicale de l’hôpital à qui elle s’est proposée, en tant que députée de la circonscription, d’être chef de file dans le combat pour la défense de l’hôpital Bégin, indiquant également qu’elle allait demander à être reçue par le ministre de la Défense.
Les syndicats ne veulent pas attendre le livre blanc pour se mobiliser
Au niveau des personnels, la CGT a lancé une pétition et commencé à informer les riverains de cette situation d’incertitude via des tracts. La question de l’hôpital Bégin préoccupe également les syndicats au niveau départemental, par son effet de ricochet sur les autres hôpitaux, dans un contexte tendu d’élaboration du PRS (Projet régional de santé). «Pour l’instant, nous sommes dans une phase d’information et de sensibilisation, mais nous n’attendrons pas le vote du PRS ni la parution du livre blanc sur la défense nationale pour nous mobiliser au niveau départemental, comme pour le service de chirurgie cardiaque de Mondor. Nous ne faisons aucunement confiance à ce gouvernement, comme au précédent, sur ce sujet, et ne souhaitons pas être mis devant le fait accompli», prévient Fabien Cohen, porte-parole de la coordination Mondor.
Je viens de corriger, merci pour cette précision.
Article interessant qui fait un point sut la cacophonir reignant autour de ce Bégin.
Contrairement à ce que vous écrivez ce ne sont pas Catherine Procaccia et Christian Cambon qui ont lancé l’appel à mobilisation mais la sénatrice et le maire de Saint-Mandé Patrick Beaudouin. Ville sur laquelle se trouve l’hôpital .
La lettre avait été trouvée sur le net et le maire de St. Maurice n’était pas impliqué dans cette histoire mais avait juste apposé sa signature…
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