Patrick Buéno, l’ex-gérant du centre de stockage des déchets de Limeil Brévannes (Val-de-Marne) dont le laisser à l’abandon avait conduit à l’acccumulation d’une montagne de déchets nauséabonde, a été jugé aujourd’hui devant la cour d’appel de Paris. Verdict définitif le 18 septembre.
Dans cette affaire, qualifiée de “scandale environnemental” par la ministre de l’Ecologie de l’époque, Nathalie Kosciusko-Morizet, Patrick Bueno avait été condamné en juin 2011 à 18 mois de prison avec sursis. Il avait fait appel de cette décision.
La mairie de Limeil-Brévannes, partie civile dans cette affaire et le parquet avaient également interjeté appel.
Le représentant du parquet a demandé mardi “de confirmer la décision des juges”, qu’il a qualifié de “décision a minima pour sanctionner un sinistre environnemental”.
“J’ai été obstiné parce que je pensais qu’on allait trouver une solution”, a expliqué M. Bueno, qui se présente comme un “bouc émissaire”. L’entrepreneur souhaitait que la mairie de Limeil-Brévannes lui accorde le droit de construire un bâtiment pour le tri, ce que la mairie a refusé, arguant que le terrain n’était pas constructible.
Les déchets se sont accumulé à l’air libre, provoquant mauvaises odeurs et départs de feu à répétitions.
L’avocat de M. Bueno, Me Franck Iacovelli, a plaidé la relaxe. Il a annoncé à la presse que son client avait déposé plainte pour “abus d’autorité contre X”, visant deux parties civiles: la mairie de Limeil-Brévannes “qui s’est obstiné à refuser le permis de construire” et le maire de la commune voisine de Valenton “qui a publiquement accusé M. Bueno d’être un patron voyou”.
Une association de riverains était également partie civile dans cette affaire.
L’immense tas nauséabond a finalement été totalement évacué début mai, après cinq mois d’un chantier qui aura coûté près de 20 millions d’euros, avancés par l’Etat. Au total, 160.000 m3 de déchets industriels, dont 900 m3 amiantés, ont été évacués vers quatre sites habilités de la région.
Un éco-quartier doit voir le jour en septembre à proximité de l’ancien site. Patrick Bueno a par ailleurs été condamné en novembre 2011 par le tribunal correctionnel de Créteil à six mois de prison avec sursis pour fraude fiscale. Il a fait appel.
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