Ouvert en 1997, le théâtre studio d’Alfortville, ancien entrepôt de vin transformé en scène par Christian Benedetti et son équipe, a renouvelé son appel à l’aide ses dernières semaines et devrait bénéficier d’une subvention exceptionnelle de la ville pour passer l’hiver. Explications.
“Nous avons dû acheter les murs, sur les conseils du ministère, sans qu’il y ait un accompagnement prévu qui préserve notre capacité de continuer et de développer le projet. Nous devons donc faire face à toutes les dépenses liées à cet achat”, résume Christian Benedetti dans la pétition qu’il a lancée il y a un peu plus d’un et qui a récolté plus de 1500 signatures.
En quinze ans, la scène culturelle alfortvillaise n’a pas démérité, qui a permis la production d’une cinquantaine de spectacles, accompagnant notamment des auteurs contemporains vivants comme comme Edward Bond, Sarah Kane, Biljana Srbljanovic, Gianina Cãrbunariu, Mark Ravenhill ou Christophe Fiat. Des spectacles dont le succès dépasse largement le cadre alfortvillais comme cela est le cas actuellement avec la mise en scène de la Mouette et l’Oncle Vania de Tchekhov. Le théâtre accueille également une cinquantaine de spectacles sur place, autant de concerts, du cirque, de la danse, des projections de cinéma, des lectures…
Mais si les collectivités locales, de la commune d’accueil en passant par le Conseil général et le Conseil régional sont prêts à mettre au pot, le ministère de la Culture, via la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) n’a pas de ligne budgétaire à mettre en face du projet. “La Drac veut orienter le projet vers un lieu de fabrication en reconnaissant notre capacité à repérer des équipes. Elles répéteraient ainsi au théâtre Studio, mais iraient jouer ailleurs et il n’y aurait plus de diffusion de ces travaux à Alfortville“, regrette Christian Benedetti.
Après un premier appel au public et le lancement d’une pétition il y a un an, la situation n’a pas évolué, malgré le changement de gouvernance du ministère de la Culture, les budgets étant toujours aussi serrés. C’est dans ce contexte que le théâtre a lancé un nouvel appel à l’aide fin octobre, faisant savoir que le théâtre serait obligé de fermer ses portes au premier décembre. “Le Théâtre-Studio compte aujourd’hui trois salariés permanents à temps plein : une administratrice, une chargée de production et un régisseur. Deux de ces salariés accompagneront l’équipe des Tchekhov lors de leur tournée dans toute la France. Le Théâtre-Studio n’ayant pas les moyens de créer de nouveaux postes, il restera donc inutilisé à compter du 1er décembre 2012 et pour une durée indéterminée“, détaille le communiqué.
Afin de gérer l’urgence, la ville d’Alfortville a fait savoir qu’elle proposerait une subvention exceptionnelle de 50 000 euros au prochain conseil municipal de novembre, ce qui portera la participation de la ville à hauteur de 80 000 euros pour l’année 2012. En octobre, le conseil avait déjà voté la possibilité d’utiliser 20 000 euros de la réserve parlementaire de son sénateur-maire, Luc Carvounas, pour effectuer des travaux de rénovation.
L’édile a par ailleurs indiqué qu’il étudiait la possibilité d’apporter une aide technique et matérielle à la gestion du bâtiment et précisé qu’il avait écrit aux principaux partenaires financiers du théâtre pour les sensibiliser à la question, à savoir le Conseil général et le Conseil régional mais aussi la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.
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