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Santé | | 20/09/2012
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Ordonnances bizones : Dr Poupardin plaide non coupable

Ordonnances bizones : Dr Poupardin plaide non coupable

Amené à comparaître mercredi 26 septembre devant le Tribunal des affaires sociales (TASS) de Créteil pour avoir refusé le principe des ordonnances bizones (qui obligent à distinguer les médicaments remboursés à 100 % dans le cadre d’affections de longue durée (ALD) de ceux prescrits pour une maladie passagère), le docteur Didier Poupardin est venu défendre sa vision du métier à l’occasion d’une conférence de presse organisée par la sénatrice du Val de Marne Laurence Cohen (Front de Gauche), en présence de son comité de soutien.

Pour ce médecin généraliste qui a exercé durant trente ans à Vitry sur Seine, les pathologies ne peuvent être segmentées et influent forcément l’une sur l’autre. Le patient ne peut être découpé en maux. Le docteur rappelle aussi le niveau de vie de ses patients “des roms, des sans-papiers…des gens qui de toute façon n’auraient pas pu payer et n’auraient pas été soignés.

La CPAM94, elle, a évalué le préjudice 2612 euros, additionnés de 2000 euros de frais de justice. Après un début de procès en 2009, le TASS a réclamé une nouvelle expertise médicale pour préciser ce qui devait être imparti aux ALD ou non, et calculer le manque à gagner. Une nouvelle expertise qui va, selon le comité de soutien du médecin, dans le sens de la CPAM94, proposant même de créer une troisième zone de répartition des médicaments.

Plaidant la cause d’un accès aux soins pour tous, le docteur Poupardin est soutenu par de nombreux confrères qui pratiquent les mêmes méthodes (un autre médecin est du reste actuellement dans le même situation, pour un même montant, à Douarnenez). Parmi les soutiens au médecin, le COMEGAS (Comité des médecins généralistes pour l’accès aux soins) et le SMG (Syndicat de la Médecine Générale) militent pour mettre fin à l’ordonnancier bizone mis en place en 1987, au motif que cela pénalise exclusivement les populations les plus exposées aux inégalités de santé, celles qui ne peuvent pas souscrire à une assurance complémentaire. Ces derniers pointent aussi le fait que les sanctions concernent essentiellement les médecins généralistes alors que les médecins hospitaliers ne respectent, eux non plus, quasiment jamais cet ordonnancier bizone.

Au-delà des médecins, élus, partis politiques de gauche, associations et patients ont décidé de venir au chevet de ce médecin des pauvres, reconnaissable entre tous avec sa barbe blanche de patriarche. Son comité de soutien  a même envoyé un courrier à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pour lui faire part de la situation. “Juger le docteur Poupardin, c’est juger le serment d’Hippocrate. Nous sommes censés apporter des soins à tous ceux qui en ont besoin“, s’indigne Bernadette Ebode Ondobo, conseillère municipale socialiste à Vitry, qui connaît le médecin depuis vingt ans.

Une mobilisation est prévue mercredi 26 septembre à 12h30 devant le tribunal de Créteil, quelques minutes avant l’audience.

 

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