Candidate de centre droit dans la 1e circonscription, en compétition avec Henri Plagnol dont elle est pourtant maire adjointe en charge de la petite enfance et des questions numériques, Pascale Luciani et son suppléant Christophe Ippolito organisaient jeudi 31 mai un meeting à Créteil, en présence du sénateur fondateur de l’alliance centriste, Jean Arthuis.
Pas de salle à Saint Maur
Le rendez-vous était toutefois donné devant la mairie de Saint Maur des Fossés où devait initialement se tenir la réunion avant que la mairie ne fasse savoir quelques jours avant que la salle n’était pas libre, un concert y étant organisé dans le cadre des 30 ans du jumelage avec la ville portugaise de Leiria. “Cette animation, organisée à la dernière minute, n’apparaît pas dans l’agenda des manifestations du jumelage. Le candidat Plagnol a obtenu cette salle le 24 mai dernier alors que nous l’avions réservée puis confirmée le 18 mai. Ce refus de salle est en violation avec l’article 2144-3 du Code des Collectivités Territoriales”, regrette Pascale Luciani.
C’est donc symboliquement devant le fronton de l’hôtel de ville qu’une trentaine de militants ou sympathisants se sont retrouvés, avant de monter dans le car pour la salle Jean Cocteau de Créteil.
Pour Pascale Luciani, cette candidature est parfaitement légitime. “Je suis contre le cumul des mandats, ce qui n’est pas la position du député Henri Plagnol qui brigue son quatrième mandat tout en étant maire de Saint-Maur. Je souhaite personnellement m’investir complètement au sein de l’Assemblée nationale pour défendre les valeurs de la droite et du centre droit.”
L’inéligibilité d’Henri Plagnol au coeur de la campagne
En termes de légitimité au sein de la droite, Pascale Luciani bénéficie d’un petit coup de pouce du destin, celui de l’inéligibilité fortement potentielle de son concurrent, le député sortant, qui a (acte manqué ou négligence ?) choisi à nouveau pour suppléant Jacques Leroy, alors que celui-ci est devenu remplaçant de sénateur, ayant été le premier non élu de la liste UMP lors des élections sénatoriales. La question se pose du reste de savoir s’il pouvait, alors qu’il était déjà suppléant d’un député, se présenter à l’élection sénatoriale en 2011.
Si ce double rôle n’a pas suscité le débat lors de l’élection sénatoriale, il a été immédiatement pointé lors de ces législatives, constituant pour sa concurrente un argument massue. Car si la préfecture a validé la candidature d’Henri Plagnol lors du premier tour, il semble plus compliqué qu’elle fasse de même au second, en connaissance de cause et sous la pression des partis concurrents. Un boulevard pour le candidat socialiste Akli Mellouli, alors que la 1e est l’une des deux seules circonscriptions UMP du Val de Marne où Nicolas Sarkozy est arrivé en tête au second tour de la présidentielle.
Soutiens officiels du centre-droit
En congé de l’UMP, la candidate bénéficie en revanche du soutien officiel du centre droit, qu’il s’agisse de la fédération val de marnaise du Parti radical valoisien de Jean Louis Borloo (qui a choisi de ne pas présenter de candidat contre les UMP sortants, sauf dans la 1e en raison justement de l’inéligibilité d’Henri Plagnol, voir la lettre du soutien du PR 94) ou de l’Alliance centriste. C’est du reste le fondateur de ce mouvement, Jean Arthuis, qui est venu la soutenir en meeting.
Pour ce dernier, l’objectif est de reconstruire le centre-droit alors que le MoDem s’est isolé et que l’ARES, l’alliance entre Nouveau Centre, la Gauche moderne et le Parti radical, n’a pas non plus fait éclore une union solide, Jean-Louis Borloo ayant lâché l’éponge un peu vite lors de la présidentielle et le Nouveau Centre se déchirant entre Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde. Ne comptant que sur elle en attendant la refondation, l’Alliance centriste a donc investi 55 candidats, de quoi assurer son financement de manière autonome, sans recourir à des arrangements avec des micro-partis. (Il faut en effet disposer de 50 candidats ayant chacun fait au moins 1% des suffrages exprimés pour bénéficier des subsides de l’Etat).
Localement, Pascale Luciani bénéficie aussi d’autres soutiens comme celui de Jean-François Le Helloco, l’ancien adjoint au maire qui s’est vu retirer ses délégations aux affaires scolaires en début d’année suite à plusieurs prises de position divergentes et ouvertement exprimées.
“Je ne comprends pas comment un député, sensé faire la loi à l’Assemblée nationale, peut s’asseoir dessus lorsqu’il s’agit de ses intérêts personnels. Il a choisi Jacques Leroy car ce dernier a été élu conseiller général dans le canton qui s’est rattaché à notre circonscription. Ceci est d’une logique électorale évidente mais ne justifie pas de se situer au-dessus des lois. Sur le fond, il faut aussi regarder le bilan. Henri Plagnol n’a déposé aucune proposition de loi pendant ces cinq ans et n’a pas été très assidu aux séances de l’Assemblée nationale.” (voir le fiche d’activité d’Henri Plagnol sur le site Nos députés)
Pas tendre avec le député-maire, Jean-François Le Helloco s’est amusé sur son site Internet à comparer ses tracts de campagne de 2007 et 2012 pour démontrer comment la même photo avait été réutilisée après léger retraitement de l’image…
Je crois que c’est un plus compliqué que cela en réalité : Henri PLagnol a le soutien officiel du Parti Radical et de ses instances nationales. Donc comme le dit Saint-Maurienne ceci explique que sur les affiches d’Henri Plagnol il y ait les logos dont celui du PR. Henri Plagnol est proche de Jean-Louis Borloo, donc on ne voit pas ce dernier, comme le laisse penser le titre de l’article, soutenir la concurrente de son ami.
En revanche, la fédération du Parti radical du Val-de-Marne s’est désolidarisée de la décision nationale (il fallait savoir que cela était possible) en n’accordant pas (plus ?) son soutien au député maire de Saint-Maur mais à son adjointe Pascale Luciani.
Donc si on veut être précis et exact : Henri Plagnol est soutenu par le Parti radical mais pas par la fédération du Val-de-Marne qui soutient Pascale Luciani.
Je viens de la mettre en ligne :
https://94.citoyens.com/files/2012/06/Soutien-Parti-Radical-Pascale-Luciani.pdf
La lettre n’est pas signée par Jean Louis Borloo, il faudrait trouver mieux comme preuve, chère C. …
Je suis très étonnée de voir que Jean-Louis Borloo soutiendrait officiellement Mme Luciani, car Henri Plagnol a l’investiture du parti et affiche le logo du parti Radical sur ses documents et affiches, ce qui n’est pas le cas de Mme Luciani. Tout comme elle n’a pas le soutien de l’UMP mais joue la confusion en indiquant que son suppléant est élu UMP…
Où peut-on trouver une preuve officielle de ce soutien de Borloo?
Merci
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