Alors que la discussion autour du projet d’aménagement de la station RER A de Nogent sur Marne a été ré-ouverte par le maire, Jacques JP Martin, et que le nombre de signataires du recours en justice contre les permis de construire est désormais au nombre de 140, le défi est désormais double pour ces derniers. Il s’agit d’une part de trouver un accord avec la ville, la RATP et Eiffage autour des principaux points de blocage, d’autre part de se mettre d’accord entre eux.
Divergences entre les requérants
Du côté des requérants, qui sont actuellement 140, chacun n’a en effet pas les mêmes objectifs. Une partie des signataires, dont les conseillers municipaux d’opposition qui ont signé le recours (Michel Gilles, William Geib, Michel Devynck, Michel Mastrojanni), souhaitent trouver un compromis, déjà esquissé avec Eiffage, qui consisterait en la suppression de la résidence services afin de récupérer des m2 pour accueillir du logement social, les logements RATP (actuellement prévus place Pierre Sémard) et un équipement public, ainsi que diminuer globalement les hauteurs. Une autre partie des requérants souhaitent reprendre le projet de manière plus fondamentale, voire, pour certains repartir de zéro en refaisant un appel d’offres.
Difficile de décider d’une ligne commune lorsqu’il n’y a pas de consensus et que les consultations (par mail ou par vote dans les réunions) n’ont pas de caractère officiel. Si un compromis est trouvé, il ne le sera donc qu’avec une partie des signataires tandis que d’autres maintiendront leur recours.
La place Pierre Sémard : un préalable à la discussion ?
Au-delà de cette difficulté, le compromis (résumé plus haut) initié avec Eiffage par une partie des requérants bute pour l’instant sur plusieurs obstacles.
Place Pierre Sémard tout d’abord, la perspective de construire 3500 m2 de logements RATP constitue un premier point de blocage. Les requérants exigent d’avoir la certitude qu’une telle résidence ne sera pas construite et que l’ancienne gare sera bien préservée, ce qui implique une renégociation avec la RATP pour que les logements qu’elle envisage place Sémard soient pour tout ou partie situés ailleurs sur le site du projet. «L’ancienne gare doit être préservée et les éventuels immeubles à construire place Pierre Sémard ne devront pas dépasser deux étages», maintient Michel Gilles. En outre, la RATP a revu à la hausse la vente de ses terrains (passant de 8 à 9 millions €) afin de négocier en contrepartie la construction d’ateliers et de bureaux. Un point que les requérants souhaitent remettre dans la balance pour discuter avec la régie des transports.
Qui doit payer les places de parking ?
La question du financement du parking est également posée. Actuellement, il est prévu que la ville achète non seulement les places de parking public mais aussi celles dédiées aux collaborateurs d’Eiffage car ces places serviront le soir et les weekends aux visiteurs se rendant aux manifestations du Pavillon Baltard. En contrepartie, Eiffage louera l’usage de ces places. Pour la ville, cela constitue au départ un investissement supplémentaire de plusieurs millions d’euros, qui pourrait être compensé par les subventions accordées par le STIF (Syndicat des transports d’Ile de France). De l’ordre de 10 000 € de subvention pour une place à 18 000 €. Ce montage pourrait donc être avantageux pour la ville. Mais pour l’instant, le nombre de places que le STIF subventionnera n’est pas encore connu et ce dernier n’a pas vocation à subventionner les places de parking des collaborateurs d’Eiffage se rendant au bureau en voiture. Les requérants souhaitent donc des éclaircissements sur cette inconnue.
De manière globale, c’est l’ensemble de l’équation financière que les requérants souhaitent reposer, afin de préserver la faisabilité économique du projet tout en limitant les investissements à la charge des contribuables, en finançant un équipement public et en réduisant les hauteurs de construction.
Je constate qu’on bétonne beaucoup à nogent ces temps-ci pour y construire du logement mais qu’on n’y construit pas beaucoup de locaux (bureaux, commerces, equipements publics, etc…) susceptibles d’accueillir de l’emploi.
En région parisienne, les transports publics et la voirie sont saturés. Les déplacements domicile-travail sont en moyenne de 8 km à vol d’oiseau (et en augmentation constante depuis 1970). voir à nogent saturation de la ligne RER A le matin ou saturation de autoroute A4 ou des principales artères de circulation nogentaises (bd strasbourg par exemple)
Concentrer l’emploi au coeur de l’agglomération parisienne (et l’habitat en sa périphérie) présente un avantage pour réduire les déplacements totaux si les déplacements professionnels sont nombreux et si le nombre de personnes de foyers dont les deux conjoints travaillent est important. Si cela n’est pas le cas, il vaut mieux privilégier une organisation de la ville ou l’on cherche à rapprocher emploi et domicile et diminuer les déplacements domicile-travail. En région parisienne, le nombre de couples d’actifs en proportion du nombre total d’actifs est en baisse et la part des déplacements pour motifs professionnels est peu élevée. Donc clairement une urbanisation qui permette de rapprocher lieu de travail et domicile est préférable du strict point de vue de l’intérêt général.
Concrétement pour nogent :
la répartition actuelle est de 30 852 habitants pour 8411 emplois (chiffres insee 2008). Si on fait l’hypothèse que la répartition inter-générationelle des habitants est parfaitement equilibrée et que tous ceux en age d’être actifs le sont, cela veut signifie que 51,85% de la population (soit 15 997 habitants) occupe un emploi pour seulement 8411 emplois disponibles sur la commune. La commune a donc un déficit de 7586 emplois !… et c’est donc au minimum 7586 personnes qui sortent de la commune le matin pour aller travailler ailleurs et viennent alimenter la congestion urbaine délirante de l’agglomération parisienne.
Oeuvrer pour l’intérêt général en terme d’aménagement, c’est donc soutenir des projets permettant d’implanter de l’emploi à nogent. Le projet d’Eiffage de ce point de vue là a bien une dimension d’intérêt général (au contraire de tous les projets des promoteurs qu’on voit fleurir actuellement à nogent, qui renforcent encore le caractère résidentiel de cette ville et sont nocifs !)
Mais à la limite le projet d’Eiffage n’est pas assez ambitieux : construction limitée à seulement 22 mètres si j’ai bien compris ? Stupide ! alors qu’on pourrait y construire une tour de bureaux de plusieurs beaucoup plus haute. Certes des riverains pourraient se plaindre de la hauteur de l’édifice mais leur récriminations seraient seulement du domaine de l’affirmation de leur petits intérêts particuliers (perte de la vue sur bois de vincennes, jardin ou balcon désormais à l’ombre, etc…). Alors que l’intérêt général commande pourtant de profiter de ce site pour y réaliser une opération de promotion immobilière de bureaux d’envergure (déficit actuel de 7586 emplois à résorber pour avoir un répartition emploi-habitat harmonieuse sur nogent).
D’autre part en terme de finances publiques, la ville peut aisément en cas de révision du PLU pour permettre ce type d’opération capter à son profit la majeure partie de la rente foncière (ce qui pourrait ensuite se traduire par une diminution des impôts locaux qui sont à nogent particulièrement excessifs eu égard aux services réellement utiles rendus par la collectivité). Les modalités juridiques de captation de cette rente foncière peuvent être variées, l’une des solutions consistant en la mise en place d’une société d’aménagement qui rachèterait le terrain à la ratp et le revendrait avec gros profit à eiffage.
Enfin, concernant la disparition du parking (utile actuellement mais en tout cas surdimensionné compte tenu des besoins réels, ou au contraire trop cher ou mal sécurisé ce qui explique sa relative désaffection), la construction d’une très grande tour de bureaux permettrait aisément de dégager la plus-value foncière nécessaire au financement de la reconstruction d’un parking de taille équivalente et cette fois ci au choix moins cher et/ou mieux sécurisé donc plus attractif.
Mon long commentaire risque je pense de faire hurler beaucoup de personnes mais demandez-vous lorsque vous hurlerez si vous défendez réellement l’intérêt général (décongestion de l’agglomération parisienne) ou seulement votre petit intérêt particulier lié à la situation du bien immobilier que vous habitez à nogent…
nota : le maire non plus ne défend absolument pas l’intérêt général puisque sa vision manque d’ambition et que d’autre part il ne cherche pas à lutter plus que ça contre le bettonage résidentiel qui a lieu à nogent et dont les répercussions en terme de congestion urbaine (où travaillent les nouveaux nogentais ? pas à nogent en tout cas…) sont nuisibles à l’échelle de l’agglomération parisienne
Et voila Bayrou qui brandit à son tour le référendum, un mot qui donne des boutons à certains maires, suivez mon regard…
Consensuel, certes, si l’on ne demande pas l’avis des salariés d’Eiffage, et de la RATP. Sans doute beaucoup moins avec eux.
Donc le plus consensuel est de ne pas avoir de places réservées Eiffage …
Mystère 🙂 Il faudra voir le tarif. Cela dit, c’est plutôt un parking “courte durée”. On peut imaginer des tarifs faibles de 18h à “dernier RER” ou le week-end. Puis qui explosent quand on dépasse les 10h de stationnement les jours ouvrables. Vouloir utiliser la place 2 fois est une bonne idée. Reste à voir la mise en pratique. La problématique “Mont d’Est” est plutôt Bureau VS habitant.
@Claude, si je gare ma voiture la nuit sur une place “eiffage” pour 48 heures, retrouverai-je ma voiture au bout de 48h ?
@Claude
Si vous cherchez des exemples de parkings à géométrie variable, vous pouvez aller voir ceux du Mont d’Est à Noisy le Grand. Le bilan est, disons, mitigé. Mais la taille est sans commune mesure avec ceux prévu à Nogent.
@Bruno Morfin, et pourquoi pas une place des grands hommes “à la Georges Freche” 😉
Je propose que Martin négocie l’érection d’une statutue monumentale de Roland Nungesser sur la place Leclerc (au frais d’Eiffage bien sûr)en mémoire de ce grand aménageur que fut notre ancien maire (et dont Martin est un héritier incontestable). Hauteur de la statue : proportionnellement à la hauteur de la statue de la plumassière italienne érigée dans la Petite Italie du centre ville rapportée à la hauteur des bâtiments que veut construire Eiffage (avec l’accord de Martin évidemment) sur le site Leclerc. Je pense que Michel Gilles va nous calculer cette hauteur rapidement. Nogent-sur-Marne, la Ville de l'”extrême”…
Ok AVEC JACKIE concernant le projet d’aménagement du RER A. Un référendum est indispensable, car, nous avons malheureusement un Maire (encore pour 2 ans, c’est long..), qui décide de tout, se comporte en maître, a toujours raison et n’accepte pas le dialogue et la contradiction, à l’image de son idole N.S. (peut-être un problème de mimétisme ?)
Bruno Morphin écrit: “…l’avis favorable du commissaire enquêteur avait été en décalage total avec la teneur globale des avis exprimés” – Dans une enqête d’utilité publique, ayant lieu de préférence dans une période de congés scolaires, s’il arrive que le Commissaire enquêteur rapporte honnêtement les oppositions et critiques, avez-vous déjà vu un projet remis en question par un maire, du moins à Nogent? – J’ai le souvenir de Nungesser s’arrogeant le soutient de tout ceux qui ne s’étaient pas déplacé et concluant qu’il y avait 7 ou 800 contres et 26.000 favorables (ordre de grandeur). Ces Enquêtes sont des mascarades, et tant que l’on n’aura pas recours systématiquement au Référendum de Proximité, comme le dit plus haut Lecas Notier, la démocratie locale sera un leurre.
Mille excuses M.Morfin, mais je ne vois pas en quoi ce site serait plus laborieuxqu’un autre! – Pour un commentaire un peu long, composez-le sur un traitement de texte (Word) la visibilité est meilleure et lorsqu’il est au point il suffit d’opérer la sélection puis un Copier/Collé ou un Glissé/Déposé. [celà a déjà été indiqué dans le Forum par Lecas-Notier à propos de l’orthographe]
Pardonnez les coquilles de ce texte sans doute trop long
L’emploi de ce site est tellement techniquement laborieux…
Le commentaire de Cécile Dubois me surprend quelque peu : les requérants sont tous d’accord sur le fait que le projet actuel pèche sur de nombreux points. Le Maire le savait pertinemment après l’enquête public de juin 2010? dont l’avis favorable du commissaire enquêteur avait été en décalage total avec la teneur globale des avis exprimés. Chacun peut le constater sur pièces au service de l’urbanisme…Comment pouvait-il en être autrement après l’affichage des permis de construire ?
Monsieur Martin a tenté de faire croire par exemple que les constructions sur le site Sémard étaient annulées puisque non du ressort de la mission d’aménagent d’Eiffage…Dès lors, en ajoutant la promesse de quelques places supplémentaires de stationnement (au frais de la Ville d’ailleurs !)la chose allait passer. Le Maire a toujours exclu de négocier , depuis le début ! La difficulté dorénavant ce n’est pas pour les requérants de s’entendre (inévitablement, il y a des variantes possibles sur l’aménagement de ce site), c’est pour le Maire de se résoudre à négocier lui-même sous la pression d’un recours qu’il avait cru pouvoir éviter. Sans quoi, le projet risque de capoter définitivement et cela par sa faute. Car ceux qui ont initié le recours (qui prend soin de ne pas contester le permis de démolir le parking aérien)veulent eux un aménagement adapté et amendé : le principe de la négociation est donc admis comme tel ! Le problème de Martin, c’est que depûis plus d’un an, il refuse cette négociation (il l’aurait évitée en tenant compte dans les permis de construire de tirer les conséquences de l’enquête publique) ! Dorénavant, il est obligé de l’accepter! Politiquement, il n’est pas bon : gageons que sur son dernier mandat annoncé, il saura se ressaisir et permettre à d’autres de parachever la réalisation de ce projet.
#4 > Je vois la ville comme une copropriété dont le maire serait élu pour sa gestion dans un cadre défini, comme un syndic. Les décisions importantes, comme celles sur l’urbanisme, seraient soumises au Référendum de Proximité prévu par la loi obligairement et non pas seulement selon le bon désir du prince assuré d’être suivi par ses “godillots”
>>> Nous vivons une démocratie municipale qui ne se manifeste que tous les 6 ans! Le maire n’est pas assis dans un fauteuil, mais sur un trône!
# 3 Leca Notier (Membre anonyme) dit le 11 février 2012 à 9:35 h :
« Et si on demandait l’avis de notre Président? Nul doute qu’il serait favorable à un référendum. … »
Une consultation des Nogentais serait effectivement une solution peu contestable pour sortir par le haut d’une situation rendue confuse par la désinformation dont le projet a fait l’objet dès son lancement et y compris durant les ateliers – à défaut de revenir à l’appel d’offre (celui de 2007 portant sur 14000m2 ayant été vicié par manque de spécifications et de suivi).
Cette consultation pourrait par exemple prendre la forme d’un choix entre plusieurs scenarios de volumes différents, assortis d’une contrepartie en faveur de la Ville et des Nogentais proportionnelle au bénéfice engrangé par le consortium promoteur pour la partie dépassant les droits à construire autorisés par les règles d’urbanisme (16 000 m2 sur la zone).
Et si on demandait l’avis de notre Président? Nul doute qu’il serait favorable à un référendum. Qu’en pense son soutient inconditionnel assis dans le fauteuil de maire?
Avant que ne s’engage la négociation, dans une configuration qui reste à définir, chacun peut encore s’inscrire dans la démarche de révision du projet à condition de s’associer au recours
Les permis ayant été affichés le 15 décembre, les adhésions sont recevables jusqu’au 14 février
En remplissant et en retournant le formulaire en ligne sur http://ciassp.free.fr/permis/Participation%20recours.pdf
avant lundi midi
vous aurez la possibilité de donner votre avis et participer à la décision sur une éventuelle solution de compromis.
Qui peut croire à cette illusion de parking à géométrie variable ? je ne connais aucun exemple équivalent !
Dans les deux ans à venir, tous les budgets vont être verrouillés pour atteindre l’objectif 2013 de 3% du PIB… Il va donc falloir un dossier “en béton” (sic!) pour obtenir des subventions :
* Région : Comment “vendre” au STIF qu’il faut détruire le “Parking de Soutien Régional” et subventionner de nouvelles places de parking sans aucun retour …
* Quid du Département ?
* Quid de la Société du Grand Paris : “L’attractivité de la gare RER A appelée à se moderniser étant un atout dans le cadre des projets du Grand Paris”.
* Quid de l’U.E. ?
Quels sont les priorités et les objectifs pour Nogent sur Marne ?
En quoi ce(s) projet(s) permet(tent) d’atteindre ces priorités et objectifs ?
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