Principal projet immobilier à Nogent sur Marne en ce moment, le réaménagement du pôle RER A (Cité d’affaires Nogent Baltard) a suscité une forte controverse. Un certain nombre d’habitants le trouvent trop volumineux car sa hauteur dépasse le Plan d’occupation des sols, et considèrent que son équation économique est trop favorable au promoteur Eiffage. Alors que la situation semblait totalement bloquée et qu’un recours collectif en justice pour suspendre le projet s’apprête à être déposé ces jours-ci (après un premier recours gracieux), une esquisse de compromis vient pourtant de voir le jour.
Le 10 janvier dernier en effet, une réunion entre deux responsables d’Eiffage dont Philippe Plaza, directeur régional d’Eiffage immobilier, et deux des requérants, Michel Gilles, conseiller municipal d’opposition et membre de Nogent Démocratie, et l’ancien maire-adjoint Michel Romannet-Perroux, par l’entremise de ce dernier qui disposait de contacts chez Eiffage, s’est en effet tenue pour aborder les questions qui fâchent et esquisser de possibles compromis. Une réunion informelle à laquelle le maire de Nogent, Jacques JP Martin, indique avoir été informé au préalable par Eiffage et avoir donné son accord.
Esquisse de proposition
Au terme de deux heures de discussion, les propositions suivantes ont été envisagées : suppression des 5500 m2 dévolus à la résidence de services, réaffectation d’une partie de cet espace (3500m2) pour intégrer les logements de la RATP (qui avaient été envisagés place Sémard), récupération des 2000m2 restants pour diminuer les hauteurs de plusieurs bâtiments, notamment de ceux qui font face au Pavillon Baltard et de ceux de l’îlot principal, au-dessus de la station de RER A. “La place Pierre Sémard n’accueillerait alors plus les logements RATP mais éventuellement un espace public pour la ville”, indique Michel Gilles.
Mettre tous les requérants d’accord
L’affaire est néanmoins loin d’être bouclée. D’une part, la négociation doit inclure toutes les parties, à savoir la ville, Eiffage, les requérants mais aussi la RATP, principal propriétaire actuel des terrains. D’autre part, tous les requérants ne sont pas forcément sur la même longueur d’onde. Certains se satisferont peut-être de cette première proposition tandis que d’autres souhaiteront aller plus loin dans la remise en question du programme. “Je trouve cela dommage de supprimer la résidence hôtelière, qui me semblait l’un des points positifs du projet, indique par exemple Laurent Dupuis, président de l’association Nogent Demain et ancienne tête de liste MoDem aux municipales de 2008. Il faut se remettre autour de la table, mettre les intérêts particuliers de côté et repenser le projet en conciliant volumétrie plus raisonnable, viabilité économique et intérêt pour la ville (dynamisme, commerces, logements sociaux…)” Nicolas Mauduit, président de l’Association des contribuables nogentais (ADCN), invite également à repenser complètement le programme : “Soit il s’agit d’un projet purement privé d’Eiffage, dans ce cas il n’y a aucune raison de déroger au POS et le projet ne doit pas dépasser les 16 000 m2. Soit il y a un intérêt général réel et on évalue celui-ci. Mais la ficelle qui consisterait à passer de 28 000 m2 à 33 000m2 pour redescendre ensuite à 28 000m2 et donner l’impression qu’il y a eu négociation serait un peu grosse.”
Position du maire de Nogent sur Marne
De son côté, le maire de Nogent a indiqué être “dans un état d’esprit d’apaisement et non de négociation” pour faire avancer ce dossier.” Je n’ai aucune humeur pour faire évoluer ce projet sachant qu’il est strictement respectueux des règles d’urbanisme définies lors de l’enquête publique, mais la limite sera un équilibre entre le développement économique, la création d’emplois et de commerces, la création d’un ou deux équipements publics sur le site ou dans le quartier, tout cela dans un strict respect au plan urbanisme et architecture de l’harmonie à laquelle nous sommes tous attachés et en premier lieu, l’architecte des Bâtiments de France. Je ferai connaître prochainement, après un travail avec les architectes et la société Eiffage (travail qui a débuté il y a maintenant plusieurs semaines) ce que seront les évolutions du projet initial.”, a-t-il détaillé. (Lire la communication du maire à ce sujet ).
Un recours sera déposé d’ici quelques jours
En attendant l’aboutissement de la négociation, les recours devraient être déposés très prochainement. “Il est important de déposer les recours, c’est une condition indispensable pour conserver une marge de négociation”, insiste William Geib, tête de liste PS au sein du Conseil municipal. Le maire a pour sa part regretté que le recours contentieux se poursuive malgré cette amorce de dialogue. “Lorsque l’on souhaite donner une chance à un dialogue constructif, on ne diffuse pas les projets de recours au Tribunal administratif en annonçant l’échec programmé des recours gracieux“, a-t-il pointé lors du conseil municipal du 23 janvier, citant le préambule du projet de recours en justice déjà mis en ligne par les requérants. “Nous n’attaquerons pas le permis de démolir ni le permis de construire le parking. Ceci permettra de commencer les travaux pendant que la négociation se poursuit concernant les autres bâtiments“, se défend Michel Gilles.
Le projet en bref
Pour rappel, le projet de réaménagement du pôle RER A consiste à démolir le parking existant ainsi que la gare routière afin d’y reconstruire un ensemble sur les deux côtés de l’avenue Joinville, qui accueillera des bureaux, logements, commerces, des locaux techniques de la RATP et une résidence hôtelière, le tout sur environ 35 000 m2. Un premier ensemble partira de l’immeuble de la pharmacie pour aller jusqu’à la pointe du parking actuel. Le second ensemble de bâtiments descendra de l’autre côté de l’avenue vers le pavillon Baltard, en créant une rue qui reliera directement le monument à la gare de RER A.
En quoi les mesures annoncées par FH peuvent elles changer la donne ?
* renforcement de la loi SRU.
* mise à disposition de terrains par l’État à destination du logement social (RATP est un EPIC directement rattaché à l’État)
Vous pouvez proposer vos services pour conduire la négociation
et comme votre article l’indique :
L’information en est le nerf de la guerre.
or l’information n’est pas accessible facilement
Cela va être très difficile de trouver une solution win-win entre autant d’interlocuteurs (Ratp, Eiffage, Commune, Requérants) et de trouver à partir des objectifs de chacun, une base commune d’objectifs (ce qui manque encore au PLU…).
Cinq principes pour bien préparer sa négociation.
La reconfiguration du projet concerne non seulement les requérants mais également tous les Nogentais
Pour trouver une solution, il faut obligatoirement réduire la SHON globale du projet qui s’établit à ce jour (avec la signature des permis de construire du 7 décembre 2011) à 32.935 m2 (rappelons que le projet faisait 28.000 m2 en 2008 !)
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L’hypothèse avancée au cours de la réunion du 10 janvier est :
* La suppression de la résidence services libère 5500 m2 qui peuvent accueillir sur l’ilôt Gare les 3500 m2 de logements pour le personnel RATP prévus dans la déclaration de projet sur la place Sémard
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* Les 2000 m2 restant peuvent servir à accueillir d’autres usages (bureaux?) qui libéreront des surfaces dans le secteur Baltard, permettant ainsi de respecter le POS actuel dans ce secteur (et notamment abaisser l’immeuble devant le Pavillon Baltard)
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* La place Sémard peut alors conserver sa gare historique qui peut être réhabilitée pour un usage par la ville de Nogent et se voir prolonger par un bâtiment annexe sur la parcelle. Cela permet de retrouver l”équipement public promis en 2008 et qui a disparu depuis.
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Il ne s’agit que d’une hypothèse et d’autres solutions peuvent être imaginées.
Si vous avez une autre solution à proposer, merci de nous la communiquer (sous forme d’une fiche détaillée) à l’adresse :
pole.RerA@gmail.com
nous la mettrons en ligne sur le site dédié http://ciassp.free.fr/
nous l’examinerons avec attention et la soumettrons à Eiffage pour en évaluer la faisabilité technique et financière
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PS : à l’écoute de l’enregistrement sonore du conseil municipal disponible sur ce site, vous entendrez que le maire, pour combler le déficit de places de stationnement, confirme la mise à l’étude d’un parking complémentaire- en plus du parking souterrain de 600 places – sous la place Leclerc (parking à la charge de la ville)
Mon avis vaut ce qu’il vaut: le maire, assis sur ses certitudes, à seul le pouvoir; tant que le recours ne sera pas terminé, aucune négociation n’aboutira. Les requérants ont raison de maintenir leur recours, sinon ils n’obtiendront rien. Il y a eu des précédents du temps de Nungesser, et ce n’est pas parce que Nungesser méprisait Martin (voir sa lettre ouverte sur le blog de cestcommecaanogent.overblog.fr) que les choses se passeraient différemment.
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