Alors qu’une douzaine d’élus et parlementaires de tous bords se sont encore mobilisés ce lundi 1er octobre avec les associations de riverains pour réclamer l’étendue du couvre-feu et un meilleur respect de la limitation du nombre de vols (voir notre article), la révélation par le journal La Tribune du 3 octobre d’un vaste plan de réaménagement d’Orly par la société Aéroports de Paris (ADP), d’un montant de 450 millions d’euros, a de quoi faire frissonner, tout en promettant de belles perspectives de développement économique.
Au programme de ce demi milliard de travaux : un lifting géant des espaces construits dans les années 1960, la création d’une jonction entre les aérogares Ouest et Sud pour ne constituer qu’un vaste terminal, et l’amélioration de la capacité d’accueil… Celle-ci ne passerait toutefois pas par un accroissement des vols mais par la construction d’une jetée capable d’accueillir des gros porteur (A380). Le nombre de passagers pourrait ainsi passer de 27 millions (chiffres 2011) à 40 millions par an, soit plus d’un quart supplémentaire.
Si la réfection du site par ADP, investissement motivé par la construction prochaine d’une gare de TGV et du prolongement de la ligne 14, constitue une opportunité de développement économique pour le territoire, et aussi de requalification des compagnies aériennes transitant par l’aéroport (actuellement beaucoup utilisé par des vols charters), la perspective d’un accroissement du nombre de passagers et de la venue de gros porteurs ne fait pas sourire les riverains, surtout ceux qui souhaitaient que celui-ci soit délocalisé.
“De qui se moque-t-on quand de tels investissements sont annoncés avant que le rapport de la commission sur l’avenir d’Orly ne soit remis au gouvernement ?, questionne ainsi dans un communiqué Didier Gonzalès, maire de Villeneuve le Roi, membre de la dite commission et président d’Aero (Association des Elus Riverains d’Orly). Il s’agit là d’une menace particulièrement grave pour les très nombreux riverains de cet aéroport. Car rappelons qu’Orly est un aéroport implanté dans un tissu urbain dense qui existait bien avant l’implantation de cette plateforme. Ce statut d’aéroport enclavé a été reconnu par l’instauration d’un couvre-feu nocturne et du plafonnement du trafic.Comment croire qu’Aéroports de Paris respectera ce statut sans chercher à rentabiliser ces 450 millions d’euros d’investissements, quand on sait que le plafonnement fixé à 200 000 mouvements n’est toujours pas respecté (235 000 avions en 2011) ?Comment croire encore Aéroports de Paris qui prévoit la création d’un satellite d’embarquement dédié aux A 380 alors que l’on avait assuré aux riverains il y a quelques années que les travaux de renforcement des pistes n’étaient réalisés pour l’accueil des très gros porteurs « qu’en cas de secours » ?
Alors que le rapport de cette commission doit être remis officiellement d’ici la fin du mois, la question du Grand paris aéroportuaire reste entière et la tension monte.
Voir l’article de la Tribune sur les travaux prévus par ADP à Orly.
On apprend aussi beaucoup de choses sur les projets autour d’Orly sur le site de l’EPA ORSA : http://www.epa-orsa.fr/
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