Quelques 35 personnes se sont déplacées ce lundi 9 juillet pour assister au Conseil municipal de Nogent sur Marne, un chiffre record pour cette année 2012. Il est vrai que l’ordre du jour était chargé, essentiellement consacré à des dossiers d’urbanisme majeurs, notamment celui qui a tenu le plus en haleine les Nogentais depuis quelques années, le projet immobilier Eiffage du RER A, mais aussi des décisions engageant le positionnement à plus long terme de Nogent au sein du Grand Paris.
Au cours de cette longue de séance de quatre heures, les échanges furent très animés, sans toutefois donner lieu à des altercations violentes. Une certaine bonne humeur régnait même malgré les tensions. A noter également le vote du nouveau règlement intérieur du Conseil municipal et le choix d’un nouveau prestataire pour gérer les crèches municipales. Retour sur les principaux sujets évoqués en séance.
Le bassin intérieur de la piscine bientôt éclairé
Achat des terrains près du RER E
Michel Gilles a regretté qu’il manque l’avis du service des domaines et que ce site, à proximité du RER E, ne soit pas consacré à de l’activité économique. Le maire a justifié cet usage par la présence du tunnel de l’A86 en dessous, qui impose des contraintes de construction, expliquant que ce-sont justement ces restrictions qui ont permis à la ville de bénéficier d’un bon tarif de la part de la SNCF. Le développement économique pourrait en revanche se faire juste de l’autre côté du pont de Mulhouse, au Perreux, du côté des ex établissements Debs. (écouter au temps 33:05) Voir article détaillé sur l’installation des gymnases rue Jean Monnet.
Projet immobilier Cogedim boulevard de Strasbourg-route de Stalingrad
Michel Gilles demande une réévaluation des domaines. Le maire répond que ce n’est pas nécessaire car la promesse de vente n’est pas modifiée, ce-sont simplement les prix qui sont actualisés. (écouter à la minute 47) Voir les articles sur ce projet immobilier.
Le Conseil municipal émet des réserves sur le PDUIF
Michel Gilles s’est pour sa part montré encore plus critique vis-à-vis de ce document, indiquant que ce PDUIF doit être annexé au Schéma directeur plus global de l’Ile de France qui n’est même pas encore arrêté, et indiqué que ce sujet repose la question de la répartition entre l’Etat et la région pour savoir qui finance quels transports. Marc Arazi s’est également inquiété de la densification croissante de la région, déjà à saturation.
William Geib a en revanche reproché à la majorité municipale une déclaration idéologique, insistant sur l’urgence à réagir en termes de déplacement urbain étant donné les difficultés liées au transport.
Certes il y a des éléments intéressants dans ce PDUIF et il n’est pas question de le refuser mais d’y émettre des réserves, a répondu le maire. Ce qui est problématique est qu’il est basé sur des chiffres dépassés alors que nouvelles données seront bientôt disponibles et que la situation a déjà beaucoup évolué. L’élu a également évoqué les CDT (Contrats de développement territorial) qui devraient être actés en même temps que le Schéma directeur, ce qu’aurait indiqué Cécile Duflot, la ministre en charge notamment du Grand Paris, lors d’une réunion de travail. (écouter au temps 51:57). Voir le projet de PDUIF.
Réflexion sur l’esquisse du futur CDT qui englobera Nogent
Outre leur situation entre Marne et Bois, ces villes ont surtout pour point commun de se situer autour de l’A 86. Elles ont des profils politiques et économiques différents, certaines étant plus résidentielles, d’autres accueillant déjà de nombreuses entreprises. Certains secteurs présentent encore des potentiels de développement important, en raison de leur foncier disponible et de leur future desserte, c’est le cas notamment du secteur des hôpitaux de Neuilly sur Marne.
En termes de construction de logements, le nombre prévu par ce futur CDT serait de 1370 par an pour l’ensemble des 6 villes. Sur cette question, le maire a rappelé que ce chiffre s’inscrivait dans les proportions déjà prévues par les PLH (Plan local habitat) de chacune des 6 communes et qu’il n’allait pas au-delà. La délibération votée sur ce sujet lors du Conseil municipal ne concernait que le document d’orientation générale préalable à l’accord cadre, lui-même préalable au CDT.
Sur le fond, Marc Arazi s’est interrogé sur les conséquences des orientations proposées sur la future intercommunalité, le document regroupant autour d’objectifs commun 6 villes en particulier, et a regretté que le choix pour les Nogentais de s’associer avec telle ou telle autre ville n’ait pas donné lieu à une concertation préalable. Michel Gilles, rejoint par Philippe Sajhau et Estelle Debaecker, a pour sa part posé le problème de l’équilibre entre les constructions de logement et les emplois disponibles localement, rappelant le déséquilibre actuel en la matière et invitant à une meilleure prise en considération de cette question. Puisque l’on fixe des objectifs chiffrés en termes de logement, pourquoi ne pas le faire aussi en termes d’emplois, a suggéré Philippe Sajhau. Tout cela sera étudié, s’est engagé le maire.
Pour conclure, Estelle Debaecker s’est moquée des termes ronflants utilisés dans ce type de document, comme par exemple ‘cluster de la ville durable’ : «Arrêtons de se faire intoxiquer par des termes qui ne veulent rien dire et fixons nous des objectifs concrets !»
(écouter au temps 1:13:05) Voir précédent article sur le CDT de Nogent
Augmentation de 30 % des droits à construire
Concrètement, un document technique de proposition d’application de cette loi à Nogent sera porté à connaissance de la population et soumis à discussion à partir du 10 septembre. Le Conseil municipal devrait ensuite se prononcer de manière précise ses les modalités de mise en œuvre de cette loi d’ici la fin de l’année.
Sur cette question, Michel Gilles a demandé à intégrer cette réflexion avec celle du futur PLU (Plan local d’urbanisme qui doit fixer les objectifs d’aménagement urbain et de logement de la ville). Marc Arazi s’est pour sa part montré hostile à cette loi favorisant la densification et a au contraire souhaité qu’elle ne soit pas associée au PLU car cela serait un mauvais signal.
(écouter au temps 1:34 51) Lire aussi interview du maire sur ce sujet.
Modification du projet immobilier autour de la station RER A
Contrepartie de ce nouveau compromis de cette réduction du programme, une baisse des taxes d’urbanisme à payer par Eiffage, qui pourrait se situer entre 700 000 et 800 000 euros. Autre changement annoncé lors de ce Conseil municipal : ce n’est plus Eiffage Travaux Publics qui installera son siège à Nogent sur Marne car celui-ci ira à Vélizy. Une autre filiale du groupe pourrait s’installer. Si tout se passe sans aléas, le programme immobilier devrait être livré à l’horizon 2015. Ecouter au temps 2:00 les échanges animés sur ce sujet et lire l’article dédié au vote de cette délibération.
Mise à disposition d’une parcelle du bd Gambetta à l’Institut Montalembert
La ville a voté la mise à disposition de 100 m2 du bd Gambetta (face au n°28) à l’Institut Montalembert pour la somme de 225 € par trimestre, ceci afin que les élèves puissent y garer leur deux-roues sans stationner anarchiquement ailleurs dans la rue. (Ecouter au temps 2 :44 :32)
Nogent récupère la propriété du Parc Watteau
(écouter au temps 2:46:15 et lire article à ce sujet)
Saiem : controverse au sujet d’un nouvel actionnaire
Pour des raisons légales, la Saiem (Société d’économie mixte en charge des opérations d’urbanisme de la ville) doit comporter 7 actionnaires. Ce nombre étant descendu à 6, la ville en a trouvé une personne physique d’accord pour racheter une action au prix de 16 euros pour être dans la légalité. Il s’agit d’un titre symbolique, cela ne donne aucun pouvoir et cela n’a pas été facile de trouver quelqu’un a indiqué Jean-René Fontaine, maire-adjoint en charge de l’urbanisme et président de la SAIEM. Michel Gilles et William Geib se sont étonnés que cette décision. «Vous auriez dû nous demander, je suis sûre que Mme Debaecker, Michel Gilles ou moi-même aurions été d’accord pour être actionnaire de la SAIEM moyennant 16 euros !», s’est amusé William Geib. (Ecouter au temps 2 :52 :05)
Dernier dossier d’urbanisme, la reprise par la ville à la SAEIM de la placette Lazare Ponticelli, au niveau du programme immobilier de la Petite Italie dans la grande rue, une opération neutre financièrement.(écouter au temps 2 :54 :26)
Nouveau délégataire de service pour les crèches Mandarine et Jardin des lutins
Une forte somme qui a été pointée lors du Conseil municipal. William Geib et Marc Arazi se sont inquiétés des conséquences d’une telle économie en termes de qualité de service, de salaire des personnels et donc de risque de plus fort turnover. Le maire a défendu cette économie en précisant que celle-ci était permise par des frais de structure plus légers au niveau du siège du prestataire ainsi qu’à une organisation misant sur un plus fort taux d’occupation des crèches. Il a également mentionné la volonté forte de LPCR Groupe de s’implanter dans une ville comme Nogent sur Marne. (écouter au temps 2 :59 :28)
Nouveau règlement intérieur pour le Conseil municipal
Dernier sujet ayant donné lieu à des échanges un peu vifs : le vote du nouveau règlement intérieur du Conseil municipal. Article détaillé à venir sur ce sujet, écouter au temps 3 :10 :35.
Voir le relevé officiel des décisions avec le détail des votes pour chaque délibération, ainsi que le détail des communications préalables à la séance du Conseil
Ecouter l’ensemble de la séance
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