Fédérer les franciliens, peu sensibles au concept de Grand Paris en dehors de son volet transport, en s’appuyant sur le fleuve qui les abreuve, telle est l’ambition de Tous en Seine, une sorte de festival de l’Oh ! à l’échelle de la région et qui se tiendrait de mars à septembre, avec des temps forts dans chaque territoire et des moments de communion. Le projet, imaginé par Jacques Perreux, conseiller régional EELV missionné en février par le président du Conseil régional d’Ile de France, Jean-Paul Huchon, pour réfléchir à une valorisation de l’usage et la symbolique de l’eau, doit désormais rentrer dans sa phase de concrétisation avec peut-être une première édition, embryonnaire, dès 2013. Explications.
«La Seine est le trait d’union des territoires et de la population d’Ile de France. 245 communes et 48 communautés d’agglomération sont directement arrosées par la Seine ou ses affluents, la Marne et l’Oise. Et c’est parce que la Seine et ses affluents se donnent rendez-vous ici que Paris et l’Ile de France s’y sont géographiquement situés et y ont prospéré», pose Jacques Perreux. Et de rappeler le développement économique et social induit par ce réseau hydrographique, la surexploitation industrielle de celui-ci dans les années cinquante et la prise de conscience depuis déjà plusieurs dizaines d’années de la nécessité de préserver ce capital et d’en apprécier le caractère naturel dans un contexte très urbanisé. Progressivement, l’évolution de la réglementation et les politiques de territoire, avec les contrats de bassin, ont ainsi permis de rendre l’eau plus propre, même si pas encore baignable, et de raviver sa faune et sa flore. L’aspect plaisance s’est aussi renforcé, avec notamment des aménagements des berges permettant de circuler à vélo, à pied, de farnienter, ou encore de contribuer à la biodiversité.
Le bord de l’eau a aussi retrouvé son caractère festif, comme cela était déjà le cas avec les guinguettes. Plusieurs collectivités locales ont créé leur propre manifestation en lien avec l’eau, à l’instar du Val de Marne avec le festival de l’Oh, mais aussi de la capitale avec son Paris Plage, de l’Essonne avec ses fêtes de l’eau et des lacs, et encore de Meaux qui a aussi sa fête de l’eau (à noter qu’il est possible de se baigner dans la Marne au niveau de Meaux). Ce-sont ces initiatives que l’élu écologiste souhaite fédérer pour créer une manifestation multipolaire, avec un fil conducteur : la Seine et ses affluents. Objectif : conjuguer festivités, culture, plaisirs de l’eau et pédagogie, sensibilisation aux bonnes pratiques pour préserver et valoriser cette ressource.
Croisières, randonnées, parade sur l’eau, débats…
Concrètement, il ne s’agit pas de créer ce festival à partir de rien mais justement de s’appuyer sur les initiatives locales déjà impulsées depuis plusieurs années, de les fédérer et de les enrichir d’autres actions. Au programme : une croisière éducative qui rassemblera plusieurs centaines de lycéens issus des huit départements de la région, et qui ira de Villiers sur Seine, en Seine et Marne, à Port-Villez, aux confins des Yvelines, soit 253 km de fleuve plus loin. Des escales dans chaque département donneront lieu à des débats et animations avec ces jeunes. Dans le même esprit : est prévue une marche de la Seine, randonnée à pied d’une dizaine de jours, associée à ce même itinéraire (Villiers sur Seine – Port Villez). Au-delà de cet itinéraire Est-Ouest, une péniche fera une étape quotidienne dans l’une des villes côtières de la Seine, l’Oise ou la Marne durant toute la durée du festival. Sur l’eau, le moment fort sera le 6 juin, où débarqueront de toutes parts des embarcations d’associations nautiques se rejoignant à partir des deux confluences (Seine et Oise, Seine et Marne) pour constituer une parade, en écho à l’armada de Rouen.
Le festival s’appuiera sur la toile à travers un réseau social de l’eau destiné à ceux qui souhaitent partager leurs réflexions et expérimentations sur ce sujet. Une carte collaborative fait aussi partie des suggestions pour échanger sur les meilleurs endroits au bord de l’eau.
En termes de financement, Jacques Perreux propose d’associer à la fois la région, les conseils généraux, les associations, villes mais aussi les acteurs de l’eau comme le Sedif (Syndicat des eaux d’Ile de France), l’Agence de l’eau Seine Normandie, Port de Paris Voies navigables de France… La pérennisation du financement s’appuierait sur la création d’un fond de dotation.
Objectif : une première édition symbolique dès le printemps 2013 pour lancer la dynamique.
Télécharger l’intégralité du rapport d’étude de Jacques Perreux
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