Villejuif a inauguré une place du 17 octobre 1961 ce samedi 20 octobre, en mémoire de la répression meurtrière d’une manifestation parisienne de Nord Africains contre le couvre-feu qui leur avait été imposé par le préfet Maurice Papon.
Ce drame, longtemps minoré avec des statistiques officielles de quelques morts, réévaluées par les historiens à des nombres plus proches de 200 à 300, a progressivement fait l’objet d’une reconnaissance de plus en plus officielle par la société. 51 après les faits, le président de la République, François Hollande, a ainsi publié ce mercredi 17 octobre un communiqué indiquant que “la République reconnaît avec lucidité ces faits.” Une station de métro parisienne et plusieurs places ou rues ont également pris pour nom la date de cet évènement, au Blanc Menil (Seine Saint Denis) notamment.
A Villejuif, la municipalité a décidé il y a un an de lui dédier un lieu de souvenir dans l’espace public, tout en faisant un voeu pour demander à l’Etat de “reconnaître officiellement les crimes du 17 octobre 1961, d’ouvrir toutes les archives sur cet évènement, et d’inscrire dans les manuels scolaires et dans les enseignements cette page de l’Histoire contemporaine” Depuis, la ville a travaillé avec des associations locales (ADIRP, ALI, AMVAB, ARAC, ATTAC, Génération 2010, MRAP, Villejuif en mouvement) et a décidé de baptiser une placette située juste devant l’espace jeunesse, au croisement de la rue Paul Bert et de la ruelle au Puit, face au parc Pablo Neruda.
Sénatrice EELV du Val de Marne, Esther Benbassa a pour sa part rappelé avoir déposé il y a un an une proposition de loi visant à la reconnaissance de la responsabilité de la République française dans ces évènements, transformée depuis en proposition de résolution de sorte à lever les réticences que suscite la multiplication des lois mémorielles.
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