Une canalisation en terre cuite datée entre le XVe et le XVIIe siècle, et encore quasiment en état de fonctionner ! tel est l’un des vestiges du passé déterrés par l’équipe venue procéder au diagnostic archéologique du 20 rue Carpeaux, à Vitry sur Seine (Val de Marne), un terrain de 11 000 m2 où doit être érigé prochainement le nouveau collège Théodore Monod.
Attaché au service archéologique du Conseil Général du Val-de-Marne et
coordinateur des fouilles, Renaud Nallier explique : “C’est le service régional de l’archéologie (SRA) qui a prescrit ce diagnostic archéologique suite à la découverte de nombreux indices sur le plateau de Villejuif“. Il s’agit d’objets du quotidien datant de la période néolithique, de l’âge de bronze et de l’âge de fer, trouvés sous le Parc des Lilas à Villejuif, ou encore d’outils anciens apportés par des particuliers les ayant trouvés dans leur jardin à l’occasion de travaux.
“Notre rôle est de creuser et de déterminer la présence et la densité de vestiges, leur importance et leur état. Si le travail s’avère fructueux, le Service régional peut interrompre un chantier pour approfondir les fouilles” précise Renaud Nallier.
Une fouille méthodique
Pour éviter de creuser entièrement le terrain d’un hectare, en pente et irrégulier, l’équipe des trois archéologues a creusé six tranchées leur permettant d’avoir une visibilité sur 10% du terrain, constituant ainsi un échantillon. Alors que les fouilles ont démarré lundi 12 et doivent s’achever le 30 mars, deux tranchées ont déjà été creusées grâce à une pelle mécanique de près de 15 tonnes, permettant de trouver ce premier trophée.”Cette canalisation en terre cuite est très bien conservée. Et comme elle traverse cette tranchée de façon diagonale, nous la retrouverons sans doute dans plusieurs autres tranchées que nous creuserons par la suite. Elle permettait vraisemblablement d’alimenter les riches propriétés de la vallée”, détaille l’archéologue.
Cette canalisation en bon état ne suffira toutefois pas à justifier une suspension du chantier du collège. “Il ne faut pas oublier que 700 enfants attendent de pouvoir s’installer dans ce nouveau collège. Mais si d’ici la fin de l’expertise nous trouvons d’autres vestiges, peut-être que le SRA ordonnera d’approfondir les fouilles” conclut Renaud Nallier.
Les vestiges récupérés dans le Val-de-Marne sont stockés au service “Collection Permanente” du département archéologique du Conseil Général. Rarement exposés, ils sont parfois prêtés aux musées Français et européens, dans le cadre d’expositions thématiques.
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