Société | | 07/05/2013
Réagir Par

A Villeneuve-Saint-Georges, les fusillades n’étonnent plus personne

A Villeneuve-Saint-Georges, les fusillades n’étonnent plus personne

Centre-ville Villeneuve Saint Georges 2A Villeneuve-saint-Georges, la fusillade qui a gravement blessé un homme dans la nuit du samedi a dimanche dans le quartier du Bois-Matar, n’étonne même pas, une semaine après une première fusillade dans le même quartier (les deux événements n’ont aucun rapport selon les éléments de l’enquête).

 Témoignages.

 Témoignages.

La peur est bien présente, mais l’étonnement n’est plus. Pour les habitants, ce type de fait-divers est même devenu monnaie courante. «J’ai un enfant de 13 ans et j’envisage réellement de partir de cette ville parce que là, ça devient trop grave», explique Afifa, boulangère, qui exerce non loin du centre commercial Kennedy où la

Centre commercial Kennedy Villeneuve Saint Georges 2
fusillade du 28 avril a eu lieu. Frédéric et Inès, qui résident à Villeneuve depuis dix ans, n’en sont plus à l’étape de la réflexion. Leur décision est prise. «Je n’ai pas envie de sortir et de voir ma femme se faire descendre par une enflure qui dira au juge qu’il ne voulait pas la tuer, elle». Inès approuve en hochant la tête. «Les gens ici ne s’étonnent plus de ce qu’il se passe. Ils ne cherchent plus à comprendre, à savoir. On laisse faire parce que, de toute façon, on ne peut rien faire. On vit toujours dans un climat d’angoisse.»

“Mon petit-fils de 9 ans entend déjà parler de fusils à pompe!”

«Moi, je vis ici depuis toute petite. Savoir qu’il se passe cela à quelques mètres de chez moi, là où se trouvent mes petits frères, cela me terrorise. Ce n’était pas comme ça avant», confie Myriam, étudiante. Même réaction de la part de Monique, 59 ans, qui tient la main de son petit-fils. «Comment voulez-vous que je sois tranquille quand je suis dans la rue avec mon petit-fils. Il n’a que 9 ans et il entend déjà parler de fusils à pompe».

“Pas très bon pour le commerce!”

 

Centre-ville Villeneuve Saint Georges
Dans une rue commerçante du centre-ville, Patrice, gérant d’une agence, entend parler de cette fusillade pour la première fois. «Ah bon ? Je n’ai pas lu les infos ce matin, je ne savais même pas». Lui est inquiet, car pour son commerce. «C’est certain que lorsque l’on est une agence immobilière, cela ne valorise pas la ville! Qui voudrait s’installer là où l’on entend des coups de feu régulièrement ? Pour l’instant, je ne sens pas les répercutions, mais j’ai peur de bientôt les voir venir».

Aymeric, commerçant dans un quartier voisin, souhaiterait que la police soit plus présente, tout comme son fils. «On voit des voitures de police, d’accord. Mais on se demande ce qu’ils font quand on voit ce qu’il se passe». Quant à Alba, son opinion sur les policiers est bien plus tranchée : «Pour moi, ils ont peur. C’est aussi simple que cela. Ils préfèrent laisser les voyous agir plutôt que de les contrarier. Résultat : nous ne sommes pas en sécurité dans nos rues et c’est scandaleux!».

Morgan, fleuriste, n’avait même pas entendu parler de la fusillade.  Et lorsqu’il prend connaissance de l’événement, il sourit. «La semaine dernière, il y en a eu, la semaine d’avant, c’était un braquage. C’est Villeneuve… Il y a 15 ans, on comparait la rue de Paris aux Champs-Elysées. Aujourd’hui, si vous la descendez jusqu’au bout, vous avez du courage. Moi, à peine arrivé, j’avais déjà envie de partir!  Villeneuve, c’est Bagdad.».

Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
2 commentaires

N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.

Ajouter une photo
Ajouter une photo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous chargez l'article suivant