Les petits Cristoliens iront à l’école le mercredi matin à partir de septembre 2014. Créteil a voté la mise en place des nouveaux rythmes scolaires lors d’un Conseil municipal qui s’est tenu ce dimanche 8 décembre dans la matinée.
C’est la première ville du Val-de-Marne à voter la nouvelle organisation souhaitée par le décret de janvier 2013 du ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon. Aucune ville du département n’en avait voté la mise en place à la rentrée 2013, en raison de la forte mobilisation qui s’était manifestée jusqu’aux portes du Conseil municipal des communes qui souhaitaient passer à l’acte. D’autres villes achèvent actuellement la concertation.
Ecole jusqu’à 16 heures et cours le mercredi matin
Précisément, les élèves de primaire auront cours le mercredi matin de 8h45 à 12h45, comme les autres matinées de la semaine, soit 3 heures de cours. En contrepartie, ils n’auront plus que 2h15 de cours l’après-midi, au lieu de 3 h. La pause méridienne restera égale à 2 heures, de 11h45 à 13h45. Les enfants auront donc cours de 13h45 à 16h les lundi-mardi-jeudi-vendredi.
A partir de 16 heures, les écoliers pourront soit quitter l’école, soit rester en récréation surveillée et gratuite jusqu’à 16h30, soit bénéficier d’activités proposées par la ville pendant 1h30, une fois par semaine, au tarif de l’accueil péri-scolaire classique. Ces activités pédago-ludiques seront menées par cycle thématique de 7 à 8 semaines.
Les accueils péri-scolaires du matin (à partir de 7h30) et du soir (jusqu’à 19h) perdurent, sans changement de tarif. Les activités gratuites du midi se poursuivent également.
Pour la collectivité, le coût de la mise en oeuvre de cette réforme est évaluée à 1,7 millions d’euros (hors subventions de compensation prévues par l’Etat).
Un compromis pour éviter le chamboulement et l’explosion des coûts
D’autres hypothèses avaient initialement été retenues, comme par exemple des ateliers d’1h30 dès 15 heures, un à deux fois par semaine, mais cette option générait trop de variations du temps de classe quotidien et nécessitait un encadrement trop important. Une autre option consistait à raccourcir les quatre journées de 45 minutes mais il en resultait des matinées nettement plus longues que les après-midis. La perspective de rallonger de 15 minutes la pause méridienne pour faciliter les ateliers du midi n’a pas été retenue non plus. Au final, le calendrier qui a été acté par le Conseil municipal est celui qui bouscule le moins les habitudes, avec une sortie d’école à 16h ou 16h30 au choix (et sans surcoût pour les parents) et des activités périscolaires en option. Le seul élément qui change vraiment est l’instauration du mercredi matin travaillé.
La proposition a été votée par 65% des conseils d’école de la ville
La concertation s’est déroulée à l’occasion d’ateliers avec les parents et enseignants ainsi que via une consultation via un questionnaire auquel ont répondu 60% des familles des enfants scolarisés. La proposition a ensuite été soumise au vote des conseils d’école et validée par 65% de ces derniers.
Débat en Conseil municipal
Lors du Conseil municipal de ce dimanche 8 décembre, le vote a fait débat. Les élus PCF (membres de la majorité PS) ont fait part de leur hostilité à cette réforme mais ont voté pour la mise en place de l’organisation proposée, au grand dam du NPA de Créteil qui en conclut dans un communiqué la nécessité “d’une liste d’opposition de gauche lors des prochaines élections municipales” et pointe qu’il a fallu convoquer le Conseil municipal un dimanche pour limiter la mobilisation. Les élus EELV (qui ne sont pas membres de la majorité) se sont abstenus, non pas en raison d’une hostilité à la réforme mais parce qu’ils regrettaient une application trop a minima, tenant davantage de la mise en conformité. “Il y a eu une bonne concertation et cette proposition est celle qui convient au plus grand nombre mais elle manque d’ambition et ne fait pas suffisamment de place, par exemple, aux acteurs socio-culturels de la ville“, souligne Catherine De Luca, élue EELV.
L’UMP a voté contre. “J‘aurais souhaité que l’on dépasse les clivages droite-gauche sur cette question et que l’on remette là plat les enjeux des rythmes scolaires, en intégrant aussi les grandes vacances par exemple. En l’état, cette réforme est mal organisée, mal préparée, mal finalisée et pose des problèmes aux élus qui l’ont déjà mise en oeuvre“, prévient Thierry Hebbrecht, conseiller municipal d’opposition et candidat UMP aux municipales de 2014.
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Communiqué du NPA de Créteil
Fait inhabituel, le Conseil Municipal de Créteil s’est réuni ce dimanche matin avec, à son ordre du jour, la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires dans notre commune. Sans doute, en convoquant le Conseil de bon matin un dimanche, le maire PS pensait-il pouvoir échapper au mécontentement des syndicats d’enseignants et associations de parents d’élèves opposés à cette réforme. Et le fait est qu’un seul syndicat est venu manifester son désaccord…
Le NPA était présent aussi à cette réunion. Il y a vu la droite, responsable du démantèlement de l’Éducation Nationale pendant l’ère Sarkozy, expliquer qu’elle était d’accord sur le fond avec cette réforme, mais qu’il fallait entendre les syndicats et les parents (!) et qu’elle voterait contre le projet municipal. A peu près pour les mêmes raisons, les centristes ont voté pour et les Verts se sont abstenus.
Mais le NPA a surtout entendu le PCF expliquer pourquoi cette réforme est mauvaise, mais que forcé d’appliquer la loi, il voterait pour le projet de la majorité (à laquelle d’ailleurs il appartient et veut continuer à appartenir).
Devant cette mascarade, le NPA condamne les calculs électoralistes des uns et des autres et particulièrement l’attitude du PCF. Les dirigeants de ce dernier parti ont fait le choix de la solidarité avec Cathala-Peillon, contre les enseignants et leurs syndicats.
Pour sa part, le NPA reste aux côtés de ceux qui se battent, parents et enseignants, pour l’abrogation du décret sur les rythmes scolaires, contre sa mise en œuvre à Créteil et ailleurs.
Ce nouvel épisode ne fait que le confirmer : contre Cathala et ses alliés, il faut une liste d’opposition de gauche lors des prochaines élections municipales, apte à relayer les revendications sociales, comme celles des enseignants. Il y a urgence, et aucun « argument » ne saurait être utilisé pour justifier que ne se réalise pas l’unité contre le gouvernement Hollande et ses relais locaux.
Créteil, le 9 décembre 2013
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