Tout le monde connaît La Défense, symbole de la puissance économique de l’ouest parisien où siègent les plus grandes entreprises. Tout le monde connaît aussi Orly pour son aéroport et Rungis pour son marché de gros. Quelques uns connaissent la zone d’affaires de la Silic. Mais personne n’associe spontanément ces trois sites ainsi que les centres commerciaux de Belle Epine et Thiais Village en un pôle économique global, équivalent de la Défense au sud de la capitale. Manque d’unité? d’identité? de cohésion ?
Pour y remédier, les principaux opérateurs du pôle d’Orly (Aéroports de Paris, Semmaris, Silic, Sogaris, Klépierre, Altarea, Epa Orsa), déjà réunis au sein de l’Ador, viennent de s’associer avec les chambres de commerce, les Medef et les CGPME de l’Essonne et du Val de Marne pour créer un club, Grand Orly Entreprises, dont l’objectif est de fédérer un maximum de sociétés du territoire.
14-18 : la bataille pour le métro !
Objectif prioritaire : maintenir la pression sur les autorités en charge de la réalisation du Grand Paris Express pour accélérer sa mise en oeuvre, ou au moins s’assurer qu’elle ne prenne pas de retard. Orly est concerné à double titre par ce nouveau réseau : la ligne 18 (ligne verte) doit relier l’aéroport au plateau de Saclay et l’extension de la ligne 14 (ligne bleue) à Paris Intramuros. Orly attend aussi la liaison TGV Sud et espère voir arriver le tramway T5. En jeu : le désenclavement du site, qui, bien que relié au monde via l’aéroport et correctement desservi par les routes, reste insuffisamment accessible par les transports en commun. Aucune station de métro ou RER n’arrive encore directement dans les aérogares, en dehors du métro automatique Orlyval qui relie l’aéroport à la ligne B du RER. “Actuellement, il est plus rapide de faire Montpellier-Orly qu’Orly-Saclay“, pointe Bertrand Flahaut, responsable du développement de la région Nord du groupe de BTP Razel Bec, en partie implanté à Saclay.
Un pôle économique à part entière
Au-delà des questions de transport, Orly veut se faire reconnaître comme le second pôle économique francilien après La Défense, et réparer son manque de reconnaissance de la part du reste de la métropole. Les chiffres sont là, rappelés à chaque conférence : 15 000 entreprises implantées représentant près de 150 000 emplois. Quelques grandes enseignes comme Thalès, L’Oréal, Ricoh, des nouvelles implantations comme Lidl, un marché d’intérêt national (le MIN de Rungis), beaucoup de petites et moyennes entreprises, un fort pôle logistique, un grande centre commercial (Belle Epine), une vaste zone d’affaires (Silic) et bien sûr un aéroport international, qui, bien que n’offrant pas la variété de dessertes de Roissy, relie pas mal de capitales souvent à des prix attractifs. Reste à le faire savoir. “Notre handicap a été de communiquer trop longtemps chacun de notre côté”, note Pierre Lefort, président de l’Ador. “Le pôle d’Orly est presque plus reconnu à l’international qu’en France”, relève Franck Meyrède, directeur de l’aéroport d’Orly.
Développement foncier
Pour les entreprises, l’attractivité passe aussi par la disponibilité du foncier. “Le territoire d’Orly est idéal et nous serions ennuyés de partir mais nous avons besoin de visibilité sur le foncier“, rappelle un cadre de la société Samada, la filiale logistique de Monoprix. Sur ce terrain, plusieurs projets sont en cours. Au sein même du terrain d’Aéroports de Paris, Coeur d’Orly doit accueillir 100 000 m2 de bureaux, des commerces et un hôtel, tandis que la zone Silic doit aussi s’agrandir de 80 000 m2 de bureaux. L’aéroport a également prévu une cure de beauté de 450 millions d’euros à l’horizon 2015-2018.
Pour porter ses couleurs, l’association a élu comme premier président Claude Samson, ex directeur général de Samada, filiale logistique du groupe Monoprix et président d’Afilog, association des professionnels de la logistique.
Objectif 1000 adhérents
Toutes les entreprises concernées par le pôle d’Orly sont attendues dans ce club qui espère rapidement un millier de membres. L’adhésion est gratuite. Télécharger le bulletin d’adhésion.
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“Actuellement, il est plus rapide de faire Montpellier-Orly qu’Orly-Saclay” : c’est évidemment faux, un taxi Orly-Saclay met 20 minutes et coûte bien moins cher que l’avion, même low-cost. Et je ne parle même pas du temps perdu dans l’enregistrement, etc.
Mais au-delà de cette métaphore, quel serait réellement le volume de la clientèle pour la liaison Orly-Saclay ? On peut toujours réclamer toutes les liaisons de transport que l’on veut, mais il faut mettre les coûts (investissement et exploitation) en face des bénéfices et dimensionner le transport en correspondance – ou ne pas le faire si les coûts sont prohibitifs.
Il est en tout cas très peu probable que les usagers du plateau de Saclay constitueront une part de clientèle significative pour cette liaison : aujourd’hui seuls 22% d’entre eux proviennent de Paris ou de la proche couronne et ceux-ci ont déjà les RER B et C à leur disposition ; demain ce ne sera pas radicalement différent.
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