Utilisés pour animer les entractes et mettre en musique pièces de théâtre, danses puis cinéma muet, les orgues de théâtre ou de cinéma ont connu leur heure de gloire à la fin du XIXe siècle avant de s’effacer peu à peu après l’arrivée du cinéma parlant. L’orgue Christie, lui, prit place en 1931 au cinéma Gaumont-Palace
qui se trouvait rue de Caulaincourt dans le 18e. Mais en 1972, l’ancien hippodrome, qu’avait transformé en cinéma Léon Gaumont, cède la place à un hôtel et un magasin de bricolage (voir les photos!). Un passionné, Alain Villain, cinéaste et éditeur de disques, sauve l’instrument de la benne en le faisant démonter à ses frais, après avoir tourné un court-métrage souvenir, Un quart d’heure d’entracte, avec le célèbre organiste Tommy Desserre.
Après moult péripéties, c’est finalement la ville de Nogent-sur-Marne qui rachète aux enchère l’orgue en avril 1976, moyennant 200 000 francs de l’époque. En mars 1977, l’instrument est classé monument historique. Remonté par Bernard Dargassies au pavillon Baltard, au-dessus de l’entrée, l’orgue du Gaumont Palace connaîtra encore de belles heures de gloire, accompagnant des soirées de gala et manifestations diverses.
Depuis 2004, il est de moins en moins joué, au grand dam de l’association Avroc (Association pour la valorisation et le rayonnement de l’orgue de cinéma), qui se mobilise pour faire connaître son histoire et assurer sa réfection et organise régulièrement des conférences pour entretenir la mémoire autour de cet instrument.
Voir aussi l’histoire de l’orgue à l’occasion d’une conférence organisée par les amis du Louxor
Dans les années 60, les aumôneries des lycées environnants organisaient chaque année au Gaumont Palace une messe (!) présidée par l’archevêque de Paris, alors François Marty. Inoubliable… C’était l’organiste de St Pierre de Montmartre (“St Pierre aux briques”) qui jouait. Stupéfaits, nous pouvions voir les marches de la scène s’ouvrir, et la console de l’orgue, montée sur verrins, sortir des marches, ne montrant en début que le crâne dégarni de l’organiste. Puis elle redescendait, et les marches se refermaient… My God !
C’est très plaisant de voir le visage de notre amie Annie, mais quel est le rapport avec l’orgue?
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