Mise à jour 27 juin 2013 : l’Assemblée nationale a voté l’interdiction de vendre des cigarettes électroniques aux mineurs. Si certains magasins sont à la peine avec la crise, un nouveau segment voit la vie en rose, celui de la cigarette électronique. Pas une semaine sans qu’une nouvelle boutique spécialisée dans ces cibiches high-tech n’ouvre en ville. Le Val de Marne ne fait pas exception.
Cerise, noix de coco, café, bonbon cola, frangipane … Non il ne s’agit pas des parfums d’un glacier ou marchand de gaufre, mais des fragrances proposées chez Point Smoke, nouvelle chaîne de magasins spécialisée dans les cigarettes électroniques lancée à Maisons Alfort et qui compte déjà quatre magasins dans le département (Nogent, Maisons Alfort, Le Plessis et Vincennes) et bientôt un cinquième à Saint-Maur. Pour compléter cette palette sucrée, plusieurs arômes reprennent des marques de cigarette connue. «Marlboro est très demandé, la menthe et le coca-cola ne marchent pas mal non plus», témoigne Grégoire, qui tient le Point Smoke de Nogent sur Marne.
A Nogent, il y a même deux points de ventes d’e-cigarettes à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre dans la grande rue commerçante. Installée en premier, il y a environ deux mois, Florence Joly accueille entre 30 et 50 personnes par jour dans sa boutique Oui Smoke, qui ressemble plus à un institut de beauté avec ses murs rose et blanc et son grand tableau des saveurs accroché au mur. Ici, la cigarette est présentée comme un produit cosmétique. «J’ai voulu créer un espace féminin, car je trouve que les points de vente sont souvent trop masculins», explique-t-elle.
Si les rues marchandes se peuplent peu à peu de ces nouveaux tabacs sans carotte, c’est que les clients sont au rendez-vous. «Je voulais voir si cela fonctionnait. Au début, j’achetais le goût de la cigarette normale. Maintenant, je me laisse tenter par les arômes de fruit. Parfois même, je fais des petits mélanges. C’est vraiment génial !», indique Jérôme, venu faire son ravitaillement dans l’un de ces points de vente. Marianne, elle, préfère alterner. “Je suis une grosse fumeuse et j’avoue qu’une bonne partie de mon budget y passe. Du coup, j’achète un paquet par semaine et lorsque je n’ai plus de cigarettes classiques, je vapote jusqu’à la fin de la semaine. Cela me permet de faire des économies et m’aide à décrocher en douceur“. Quant à Emeline, sa sœur, la cigarette classique ne lui manque plus du tout. “J’adore l’idée de pouvoir choisir une saveur, d’avoir un vrai goût derrière. J’ai toujours ma cigarette et deux ou trois flacons dans mon sac. Je préfère ça à la cigarette classique !”.
Phénomène de mode, santé ou société ?
De leur côté, les buralistes traditionnels restent sereins. «Si cela permet aux gens d’arrêter de s’esquinter la santé, tant mieux. Après tout, je ne vends pas que des cigarettes. Mais je pense que c’est un effet de mode. Cela passera dans quelques temps», commente Fabrice, buraliste à Villejuif, qui précise avoir le même nombre de clients qu’avant. “Lorsque la mode sera passée, ils reviendront au bercail», confirme Pierre, également buraliste à Villejuif. “C’est sûr ! lance l’un de ses clients, installé au zinc. Franchement ça ne me tente pas. Je fume depuis trente ans, je ne pense pas qu’un fumeur puisse arrêter avec ces cigarettes. C’est joli, c’est amusant, c’est high tech. Mais c’est comme le dernier ordinateur à la mode, ça finira par lasser les gens !”
La cigarette électronique : comment ça marche ?
Concrètement, la cigarette électronique est composée d’une batterie et du contenant de la saveur, sous forme liquide. L’utilisateur peut changer régulièrement sa cartouche de liquide en fonction du goût et de la teneur en nicotine qu’il souhaite inhaler. La cigarette fonctionne à l’électricité et se recharge comme un téléphone portable. On peut aussi la connecter à son ordinateur via USB pour voir sa courbe de consommation de la journée et le nombre de ses taffes ! Point de tabac ni goudron dans cette nouvelle cibiche. Le fumeur inhale de la vapeur d’eau, du propylène glycol (utilisé comme émulsifiant ou additif alimentaire ou encore dans les aérosols pour salles de spectacles), du glycérol, et éventuellement de la nicotine (différents dosages possibles). Il faut compter 5,90 euros pour une fiole de liquide (pour vapoter un nombre de taffes équivalent à huit paquets de cigarettes traditionnelles) et entre 35 et 90 euros pour la cigarette, selon le degré de sophistication de son modèle.
Inoffensif ?
Reste une question qui n’est pas tranchée : ce produit est-il parfaitement inoffensif pour la santé ou pas ? “Il y a toujours de la nicotine dans certaines cigarettes électroniques, et aussi du propylène glycol, un solvant qui n’est pas destiné à être inhalé. On ne connait pas les effets de ce produit. Il n’y a eu absolument aucune étude. A partir du moment où le produit est un médicament que l’on prend par inhalation, il devrait pourtant passer par la pharmacie et être soumis à une autorisation préalable de mise sur le marché. Or, sa commercialisation a été faite à la sauvage et est complètement sortie du milieu médical», regrette Jean Ducros, pharmacien à Champigny sur Marne. Aujourd’hui, l’AFSSAPS (l’agence française de sécurité sanitaire) a interdit la vente de la e-cigarette dans les pharmacies, mais l’autorise en libre-service dans des magasins spécialisés. Certaines pharmacies en vendent pourtant. «Nous en vendons quelques-unes, pas beaucoup», indique un autre pharmacien du département, sous couvert d’anonymat. Pour trancher la question, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a commandé une étude bénéfices-risques sur la question.
En attendant 500 000 adeptes ont déjà été convertis en France, à rapporter bien-sûr aux 15 millions de fumeurs, preuve qu’il reste du monde à évangéliser…
super billet merci
Merci pour cet excellent article, en définitive l’on ne peut stopper la marche du progrès, la cigarette électronique est une révolution majeure qui sauvera des millions de vies d’ici quelques décennies.
Super article… Je pense que ce produit fait fureur parce qu’il amène à un outil design et nous sommes dans une époque où le design se propage dans tous les domaines. En revanche, je trouve la vente de cigarette électronique interdite pour le mineur tout à fait normal. La cigarette normale l’est et je trouve que la cigarette électronique est de la même valeur. On l’impression qu’elle se rapproche plus d’une chicha plutôt que d’une cigarette.
Je souhaiterai rebondir sur «J’ai voulu créer un espace féminin, car je trouve que les points de vente sont souvent trop masculins». A mon grand regret, je trouve que tous les petits magasins se ressemblent avec exactement le même concept partout en France. c’est un peu monotone . Aussi lassant que les sites web du style prestashop qui n’ont pas bcp de personnalité. A quand un design renouvellé pour le shopping de ecig !!??
Ps : cela dit plus il y aura de boutiques physique ouvertes moins le gouvernement pourra les déloger !
Merci pour cet article bien complet. J’ai vu sur des blogs et forums spécialisés qu’il existe des études très positives sur la e-cigarette. Dommage qu’elles ne soient que très rarement citées.
Bonjour,
Je vape depuis 2mois et demi, sans aucune reprise de cigarettes tabac, (j’étais à 30/jours), et pas l’envie d’arrêter de “fumer”; juste de continuer ce petit “plaisir” quotidien plus sainement pour ma santé et pour mon porte-monnaie.
Mon avis sur la question de la taxation des Eliquides nicotinique, du monopole de la vente des buralistes, pharmaciens, en tant que produits du tabac, n’a pas lieu d’être!!!
La nicotine n’est pas une substance que l’on retrouve que dans le tabac, on la retrouve dans les plantes de la même famille Solanace, telle que la pomme de terre, tomate, aubergine etc, sinon l’état devrais contrôler et taxer également les plants de tomates, patates à hauteur du tabac…
Le propylène glycol qui pose tant de problème, est une faux problème!
Souvent à tord confondus avec l’ethylene glycol qui lui est un solvant, le propylène glycol est utilisée comme humectant dans les plats préparé entre autre, on en consomme pratiquement tout les jours sans le savoir forcement, et est reconnu non toxique.
Cependant le Propylene Glycol peut dégager des gaz toxique si il est chauffé à plus de 200c•, pas d’inquiétude une Ecig, chauffe au gros maximum a 80c• (la majorité des Ecig étant de 60…). A noter que la cigarette traditionnel contient également du Propylene glycol chauffé à 800 c• …
Pour résumer, la part du gâteau est belle, chacun voudrais en avoir une part, mais aux cas où, on préfère assurer la protection du marcher juteux du tabac, quitte à démonter l’image de la cigarette electro et la rendre dangereuse aux yeux du grand public…
Biensur la cigarette electro ne peux être inoffensive, car nicotine, ainsi il est bon de ne pas la vendre aux mineurs.
Taxer les eliquides pour boucher “le trou de la secu” serait une erreur, c’est comme si on taxais des Hollywood chewing-gum pour couvrir la caisse du cancer du tabac…
Merci pour cet article qui parle du réseau Point Smoke !
Bien cordialement,
Le gérant de Point Smoke
4 mois que je n ai pas touché une clope.
A force de tondre les fumeurs,de les stigmatiser,de les chasser des cafés et lieux publics,le vapotage a aussi la saveur de revanche.
Quant aux pharmaciens et aux labos,ils sont surtout inquiète de l effondrement de la vente de leurs patchs et autres arnaques .
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