La ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, Sylvia Pinel, est venue lancer la semaine nationale de l’artisanat dans le Val de Marne, au Centre de formation des apprentis (CFA) de Saint-Maur des Fossés ce jeudi 14 mars. L’occasion de recueillir les témoignages de futurs artisans et de promouvoir son Pacte pour l’artisanat présenté fin janvier 2013 pour favoriser ce secteur qui embauche.
Plus d’1 million d’entreprises, 3 millions d’actifs, 300 milliards d’euros de chiffre d’affaires, tel est le poids de l’artisanat en France. Dans le Val de Marne, 17 000 établissements artisanaux occupent près de 46 000 actifs, principalement dans le bâtiment (43% des entreprises) et les services (37%).
Malgré leurs débouchés professionnels, 90% des apprentis en CFA trouvent un emploi leur diplôme en poche, les filières professionnelles qui conduisent aux métiers d’artisan restent boudées par les jeunes et un certain nombre d’établissements peinent à embaucher ou à transmettre leur entreprise, faute de vocation.
C’est dans ce contexte qui perdure depuis longtemps que se tient la Semaine nationale de l’artisanat, instaurée en 2002 et qui entame sa douzième édition aujourd’hui, jusqu’au 22 mars, avec cette année pour thématique “Paroles d’artisans” afin de favoriser les témoignages de professionnels. Un évènement qui s’inscrit aussi dans le cadre du Pacte pour l’artisanat, adopté par le gouvernement fin janvier et qui formule une trentaine de propositions pour favoriser l’attraction des filières artisanales mais aussi accompagner les très petites entreprises (TPE) dans leurs besoins de financement.
Un pacte qu’a défendu la ministre de l’Artisanat ce jeudi 14 mars, après avoir rencontré les apprentis, citant quelques uns des leviers pour revaloriser l’image de ces métiers et aider l’accès au financement des artisans. A ses côtés, Alain Griset, président de Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA), a salué les bonnes intentions à l’égard de l’artisanat et plaidé pour un passage “des intentions aux actes“. Egalement sur place, Jean-Pierre Crouzet, président de l’Union professionnelle artisanale (UPA), a pointé l’enthousiasme des jeunes apprentis rencontrés, capables de se projeter professionnellement qu’ils souhaitent ou non créer leur propre entreprise.
Le président de la Chambre des métiers et de l’artisanat du Val de Marne, Jean-Louis Maître, s’est de son côté réjoui qu’un ministre de l’Artisanat se déplace pour la première fois dans ce CFA de Saint Maur des Fossés qui forme chaque année un millier de jeunes dans six filières (plomberie, électricité, art floral, coiffure, esthétique et vente), en bac pro, CAP et brevet professionnel.
Pour les jeunes, l’artisanat ne va pas de soi
Sur place, les jeunes apprentis reflètent l’hésitation à s’orienter dans les filières artisanales. Si Aurélie, sûre d’elle, veut être coiffeuse depuis toute petite et a attendu patiemment la fin de la seconde générale pour se destiner à sa passion avec l’objectif d’ouvrir son propre salon, beaucoup de jeunes rendent compte d’un parcours moins décidé. Une autre Aurélie, également en coiffure, indique avoir commencé par s’orienter en comptabilité avant de réaliser que cela ne correspondait pas du tout à ses goûts, et, dans la filière électricité, Florian relate ses deux années infructueuses de seconde générale avant que sa famille accepte la filière pro. Baptiste, Vincent et Valentin ont en revanche perçu dès le collège que les longues études ne les intéressaient pas et se sont directement orientés en voie professionnelle, avec un premier détour par la plomberie avant l’électricité pour l’un d’entre eux. Profil un peu atypique, Igor a été jusqu’à l’université et fait deux ans de biologie avant de prendre conscience qu’il n’y avait guère de débouchés dans cette voie, surtout dans la recherche. Il a alors radicalement changé de perspective pour rentrer en formation électricité avec d’emblée un projet de création d’entreprise dans la domotique.
Si l’ensemble des élèves du CFA parvient à une réelle mixité filles-garçons, les filières peinent dans le détail à mélanger les genres, avec peu de garçons en coiffure et d’encore plus rares filles en plomberie. “Nous y travaillons pourtant. C’est un métier dur physiquement mais tout à fait faisable par des femmes“, témoigne une formatrice en plomberie.
Voir le programme de la Semaine de l’artisanat dans le Val de Marne
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