Ecartée de la mairie de Maisons-Alfort alors qu’elle pensait être réintégrée au terme d’un arrêt maladie, Dominique se retrouve endettée et au bord de l’expulsion. Un comité de soutien s’est constitué pour réclamer ses droits a organisé une distribution de tracts vendredi et samedi pour attirer l’attention sur sa situation.
A l’origine du malaise : une affaire de pédophilie qui a frappé le centre de loisirs Maisons-Alfort en 2006. Un animateur, extérieur au centre, participait aux activités des enfants en réalisant notamment des films. “Dès le départ, en tant que directrice du centre, je me suis opposée à la venue de cet animateur. S’il ne me dérangeait pas, c’était quelqu’un de très serviable et gentil, l’absence de son nom sur les formulaires administratifs ne pouvait pas me permettre de le faire dormir dans la tente des adolescents comme il le demandait” explique Dominique.
Suite à une plainte de parents pour viols, Dominique est convoquée par la brigade des mineurs. Elle répond “en tant que directrice mais aussi en tant que citoyenne” aux questions des enquêteurs, confessant avoir été témoin de “jeux suspects” dont les objectifs pédagogiques n’ont pu être expliqués par l’animateur. Au terme de la procédure judiciaire, l’accusé est condamné à 13 ans de prison.
Depuis cette affaire, les relations se sont dégradées entre la mairie et Dominique. “Je ne sais même pas pourquoi… Quand des parents nous confient leurs enfants, parfois pour la première fois, je passe un contrat moral avec eux : j’assure leur sécurité” se défend l’ancienne directrice de séjour. Mise en congé pour longue maladie par le Comité médical départemental, elle aurait du réintégrer les services de la mairie mais l’élu de la ville, Michel Herbillon, a demandé son maintien en congé longue maladie au CMD, qui l’a refusé. C’est finalement par arrêté municipal que Dominique indique avoir été prolongée en arrêt longue maladie.
Pour l’ancienne employée, la baisse de revenus est devenue ingérable matériellement. Dominique explique devoir vivre avec 720 euros alors que son loyer lui coûte 580 euros. “Je dois parfois faire les poubelles pour manger“, confie-t-elle. Résidente d’un HLM de la mairie, elle précise être aujourd’hui menacée d’expulsion.
Une dizaine de ses soutiens ont distribué des tracts pour défendre sa cause vendredi 15 et samedi 16 mars , devant la mairie de Maisons-Alfort. Pascal, administrateur de l’OPH de Maisons-Alfort, estime que l’expulsion “est un acte très violent qui ne résout aucun problème. C’est incroyable de lancer des procédures contre des personnes atteintes d’un handicap“, s’indigne-t-il. Dominique vient de solliciter l’aide d’un avocat auprès du tribunal administratif.
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