Société d’économie mixte (SEM)*, la Sadev 94 a pour objet d’aménager des quartiers ou terrains plus ou moins importants dans le département, en menant d’une part des études en amont puis en se portant acquéreur du foncier avant de le revendre aux opérateurs et promoteurs de logements, bureaux…
Son financement s’appuyant au départ essentiellement sur de l’argent public, elle doit donc rendre, comme les structures publiques, des comptes. Dans un récent rapport, la Chambre régionale des comptes a pointé plusieurs faiblesses dans l’organisation, assorties de recommandations, auxquelles la Sadev a répondu.
Principaux reproches : un endettement en croissance, de nombreuses études en amont et une position prédominante dans le département, des délais de paiement aux fournisseurs trop importants, des charges personnel trop importantes assorties d’un certain turnover, un manque de traces écrites des ordres de mission et de leur compte-rendu ainsi que des notes de frais, une communication trop onéreuses et une optimisation insuffisante des systèmes d’information.
Tout en reconnaissant en partie certains points, la Sadev 94, par la voix de son directeur général Jean-Pierre Nourrisson, a défendu son positionnement et sa gestion, justifiant l’augmentation des dettes par l’accroissement du portefeuille de projets, avec notamment des opérations d’envergure comme Ivry Confluence, Rouget de Lisle à Vitry ou encore Campus Grand Parc à Villejuif, rappelant que le risque associé à ces opérations est tempéré par l’association des collectivités locales à ces projets, ces dernières se portant garantes auprès des banques. La Sadev 94 rappelle également que si la cession en vue d’opérations immobilières de bureaux a diminué, elle a été compensée par des opérations résidentielles.
Concernant les systèmes d’information, l’aménageur reconnait avoir dû changer de prestataire pour le parc informatique, le premier n’étant pas le meilleur disant. De même qu’il reconnaît l’implémentation douloureuse d’un système d’information, Advitium, réclamant trop de développements spécifiques au départ et n’ayant pas réussi à répondre vraiment aux attentes de l’organisation.
La Sadev s’engage à mettre en place des procédures écrites concernant les ordres de mission, leur compte-rendu et toutes les dépenses afférentes.
Concernant le personnel, elle explique le contexte du licenciement avec protocole transactionnel de l’ancien directeur général. Sur la communication, elle justifie certains investissements onéreux comme la participation au Mipim (salon international de l’immobilier) comme démonstration de son positionnement auprès des promoteurs.
A propos de sa place sur le marché départemental, la Sadev se défend d’être un aménageur prépondérant et justifie ses études en amont comme étant une activité intrinsèque d’un aménageur, nécessaire pour se projeter dans l’avenir.
Concernant les actions de coopération internationale, la SEM assure qu’il n’y a aucun conflit d’intérêt entre les partenaires de Sadev 94, également présents au sein de la fondation Sadev Mali.
*Une société d’économie mixte (SEM) est majoritairement détenue par des personnes publiques. En l’occurrence, la Sadev 94 est détenue à environ 50% par des communes du Val de Marne, 30% par le Conseil général du Val de Marne et 20% par le privé.
Pour en savoir plus, voir le rapport de la Chambre régionale des comptes, et voir le site de la Sadev 94 (notamment son rapport d’activité).
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