Environnement | | 22/05/2013
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Le bois de Vincennes peut-il accueillir un grand festival de musique ?

Le bois de Vincennes peut-il accueillir un grand festival de musique ?

porte jauneComment concilier le calme des quartiers résidentiels riverains du bois de Vincennes tout en tirant pleinement profit des possibilités d’animation culturelle et festive que présente ce vaste espace vert du Grand Paris ? L’équation n’est pas simple, en témoignent les réactions suscitées par la tenue du festival Marvellous Island début mai.

La toute première édition du nouveau festival de musique électro, Marvellous Island, qui s’est tenue à la presqu’île de la Porte jaune du bois de Vincennes lors du weekend du premier mai a connu un vrai succès, avec plus de 15 000 visiteurs sur les cinq jours venus écouter quelques 130 artistes de la scène électro.

«L’événement s’est ainsi placé d’emblée deuxième festival parisien derrière Solidays mais devant We love Green, qui se tient au bois de Boulogne. Il y avait en moyenne 1500 personnes sur place en permanence. Nous avons fait venir des artistes du monde entier et avons également accueilli beaucoup de festivaliers internationaux, 3000 au total. Nous avons par exemple affrété un avion entier de Brésiliens de Sao Paulo !», témoigne Arthur Louvet, entrepreneur d’événements à l’initiative de ce nouveau rendez-vous parisien.

En parallèle de ce succès, le rayonnement sonore de la manifestation, bien que conforme à la législation, a été perçu comme une gêne par un certain nombre de riverains, donnant lieu à des appels multiples à la police et suscitant des courriers de la part des élus. Ainsi, dans un courrier au préfet de police, Bernard Boucault, le maire de Nogent sur Marne, Jacques JP Martin a-t-il regretté qu’ait été autorisé un «tel déluge de techno» dont les décibels ont traversé les double-vitrages des habitations à deux-trois cent mètres à la ronde. Même le maire de Fontenay-sous-Bois, Jean-François Voguet, favorable à la Foire du trône dans le bois de Vincennes, a déclaré inadmissible cette manifestation qui a empêché les gens de dormir.

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«Nous avons scrupuleusement respecté le décret de 1998 qui prévoit un écart maximum de 5 décibels le jour et 3 décibels la nuit entre le volume sonore ambiant et le volume sonore diffusé. Nous avons effectué un plan de bruit avec une entreprise d’acoustique agréée et la préfecture a dépêché des personnes sur place dix fois par jour pour vérifier que nous de dépassions pas le volume sonore autorisé. Du reste, les policiers qui sont venus suite à des appels de riverains ne nous ont jamais verbalisés car nous étions en règle ! Je ne demande pas de remerciement mais un minimum de tolérance de la part des habitants car sinon il n’est plus possible de rien organiser ! Festival de musique n’est pas synonyme de rassemblement de jeunes drogués ! Comment construire un Grand Paris culturel vivant avec de telles mentalités ? Ce type de manifestation s’inscrit parfaitement dans l’esprit des Etats généraux de la nuit de Paris, ville qui manque d’événements de ce type comparé à d’autres capitales européennes. Ce type de manifestation participe au rayonnement culturel, touristique et au développement économique», détaille Arthur Louvet.

L’organisateur ne sait pas encore s’il renouvellera l’événement et sous quelle forme : «Nous organiserons peut-être la manifestation sur quatre jours au lieu de cinq, et organiserons une médiation avec les villes riveraines, pas par obligation, mais par souci d’apaiser les tensions.»

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