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Grand Paris | Val-de-Marne | 29/10/2013
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Le CDT Campus Sciences à l’épreuve de ses habitants et de la Métropole du Grand Paris

Le CDT Campus Sciences à l’épreuve de ses habitants et de la Métropole du Grand Paris

Signature CDT Campus Sciences et SanteCe n’est pas un contrat signé à la hussarde qu’ont contracté hier huit des communes de la vallée de la Bièvre, donnant consistance au premier contrat de développement territorial (CDT) de la région Ile de France dans l’amphithéâtre bondé de l’Institut Gustave Roussy de Villejuif, mais une étape intermédiaire, après déjà quinze ans de mise en commun de leurs enjeux de territoire. Il reste désormais aux élus à l’unisson à faire partager leur enthousiasme aux habitants et à incarner ce territoire dans la future Métropole du Grand Paris. Pas si simple.

Initiée dès la fin des années 1990 et formalisée en 2003 par la création d’une conférence territoriale, la vallée de la Bièvre*, dont le périmètre s’étend au-delà des seules huit

Claudine Cordillot
communes** concernées par le CDT, a commencé à se projeter depuis quinze ans. «C’est le fruit d’un travail de longue haleine, commente Claudine Cordillot, maire de Villejuif. Au début, la difficulté a été de faire échanger les acteurs entre eux. Lorsqu’on nous avons commencé à nous réunir, les directeurs des différents hôpitaux du secteur ne se connaissaient pas», se souvient l’élue.
Jean-Yves Le Bouillonnec
Et puis il a fallu rentrer dans les détails. Pour Jean-Yves Le Bouillonnec, député-maire de Cachan, le principal défi a alors été la capacité de se projeter, de «voir la réalité au-delà des apparences» pour évaluer ce qui était susceptible d’évoluer. «Il n’y a pas eu de problème de concurrence entre communes. Tout le monde a compris l’intérêt de développer notre stratégie au niveau du territoire. Nous ne sommes par exemple pas en concurrence avec le plateau de Saclay, nous travaillons avec», confie l’élu. «Vous vous êtes appropriés la création de ce CDT », a résumé la ministre de l’Egalité des territoires, Cécile Duflot, à l’attention des élus, lors de sa signature, reconnaissant «le lourd tribut» payé par les villes de ce sud parisien dans le cadre de l’expansion de la capitale, accueillant à la fois les populations rejetées par le centre de Paris et les grandes artères automobiles qui ont décousu les villes.

Comment convaincre les habitants ?

Si cette projection du territoire est aujourd’hui défendue par les élus, il reste en revanche à la faire partager par les habitants, pointe Claudine Cordillot. «C’est notre prochain défi. Pour l’instant, les citoyens se sont appropriés le volet transport, avec le projet de métro Grand Paris Express.» Mais si les habitants, qui n’en peuvent plus des métros bondés et des secteurs mal desservis, plébiscitent les nouvelles lignes de transport public, ils sont beaucoup moins prompts à réclamer du béton. Il n’est qu’à constater les premiers discours de campagne des listes dissidentes, à droite comme à gauche, dans le Val de Marne, qui promettent chacune de moins densifier que le maire en place, et les réactions des riverains aux grands projets urbains, pour réaliser que la densification ne fait pour l’instant pas l’unanimité. Le déroulement même de l’enquête publique sur ce CDT Campus sciences et santé témoigne des réticences, avec la remise en cause des fiches action qui précisaient les modalités d’urbanisation de plusieurs sites (lire à ce sujet la réaction de l’écologiste Alain Lipietz suite à notre article d’hier sur le détail du CDT).

Le CDT aura-t-il sa place dans la Métropole du Grand Paris ?

Au-delà de cet enjeu d’appropriation par les citoyens. S’annonce aussi celui de l’intégration de ce territoire dans la future métropole de Paris. Un vaste sujet sur lequel les élus ne sont pour le coup pas tous en phase. En atteste le communiqué du député-maire MRC du

Jean-Luc Laurent
Kremlin-Bicêtre, Jean-Luc Laurent, faisant suite à la signature du CDT. «Je salue la signature de ce premier contrat de développement territorial qui, avec la création de la ligne 15 et le prolongement de la ligne 14, porte une grande ambition pour nos villes, tant en termes d’emplois, d’activités que de logements. Alors que le projet de loi sur les métropoles est encore en discussion au Parlement, il est difficile de ne pas voir les contradictions entre notre démarche et le parti-pris du projet de loi tel qu’il est ressorti du Sénat. Les projets prévus dans le Contrat de Développement Territorial ne tombent pas d’en haut mais viennent des acteurs publics et privés. En l’état actuel, le projet de loi nous renvoie aux vieux modèles centralisateurs dont la qualification de métropolitain ne suffit pas à masquer la désuétude. On propose à l’Ile-de-France une organisation digne des années 60, on fait l’agglomération à l’âge des métropoles. Le pilotage opérationnel du contrat de développement territorial doit se faire par une zone d’aménagement concertée communautaire (c’est-à-dire portée par la Communautaire d’Agglomération du Val-de-Bièvre) alors que cette intercommunalité est menacée de disparition par son absorption dans un ensemble de 7 millions d’habitants. Conçu sur nos territoires, le projet serait piloté demain depuis le centre de Paris ?», questionne l’élu.

Tel que finalement voté par le Sénat, le projet de loi sur la métropole prévoit en effet la disparition des communautés d’agglomération, posant la question de toutes les compétences déjà partagées par les communes. Ce problème devrait toutefois être abordé lors de l’étude du texte par l’Assemblée nationale, prévu d’ici quelques semaines.

Le CDT du cône sud

Dans la dynamique du plateau de Saclay de part son positionnement scientifique, le CDT Campus Sciences et santé fait-il partie de l’Est parisien ou se positionne-t-il finalement dans le début de l’Ouest parisien dont la zone d’influence économique ne cesse de s’étendre? «Ni l’un ni l’autre, nous nous positionnons dans le cône sud francilien, répond Jean-Yves Le Bouillonnec. Celui-ci part de Paris Sud et ses universités, jusqu’au plateau de Saclay et au génopôle d’Evry

*la Vallée scientifique de la Bièvre regroupe 18 communes  Arcueil, Cachan, Fresnes, Villejuif, Le Kremlin-Bicêtre, Gentilly et L’Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne; Bagneux, Clamart, Châtenay-Malabry, Fontenay-aux-Roses, Sceaux, Malakoff, Montrouge, Châtillon,Le-Plessis-Robinson, Sceaux et Antony dans les Hauts-de-Seine.

**Le périmètre du CDT Campus Sciences et santé comprend à la fois les 7 villes de la Communauté d’agglomération de la Vallée de la Bièvre (Arcueil, Cachan, Fresnes, Gentilly, L’Haÿ-les-Roses, Le Kremlin-Bicêtre et Villejuif), toutes situées dans le Val-de-Marne, et Bagneux (Hauts-de-Seine) membre de la Communauté d’agglomération Sud de Seine.

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