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Grand Paris | Val-de-Marne | 06/11/2013
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Le Grand Orly signe son accord-cadre de développement territorial, mais pas à l’unanimité

Le Grand Orly signe son accord-cadre de développement territorial, mais pas à l’unanimité

Geographie et paysage grand Orly IAU IDFL’accord-cadre du contrat de développement territorial (CDT) du Grand Orly, qui doit fédérer l’avenir de 14 communes du Val-de-Marne et de l’Essonne, sera signé ce mercredi 6 novembre par les collectivités locales et le préfet de région. La concertation préalable n’a pas eu raison de la discorde autour de l’aéroport d’Orly, à tel point que Villeneuve le Roi a décidé de ne pas le signer. Retour en détail sur ce document et les positions des élus Val-de-Marnais.

250 000 habitants

Sur les 14 communes de ce Grand Orly périmètre décidé par le préfet de région Ile de France, 9 sont situées dans le Val de Marne (Ablon-sur-Seine, Chevilly-Larue, Choisy-le-Roi, Orly, Rungis, Thiais, Valenton, Villeneuve-le-Roi et Villeneuve-Saint-Georges) et 5 dans l’Essonne (Athis-Mons, Juvisy-sur-Orge, Paray-Vieille-Poste, Morangis et Wissous). Soit une population de 250 000 habitants (100 000 ménages). Cette zone du Grand Orly figure aussi parmi les Territoires d’Intérêt Métropolitain (TIM) pointés dans le SDRIF 2030, et sa place dans le cadre de la métropole du Grand Paris s’inscrit dans le Cône Sud de l’Innovation, dans le prolongement du CDT Campus Sciences et Santé. La majorité de ces communes s’était déjà associée au sein d’une association pour défendre l’identité du Grand Orly.

Le document de 110 pages synthétise les enjeux du territoire et propose une stratégie pour son développement futur, concrétisée par 68 fiches action allant du renforcement des transports au développement économique en passant par la construction de logements. Cette synthèse des enjeux et projets en cours s’efforce d’opérer la délicate quadrature du cercle entre la densification de la ville avec plus de constructions, de transports, de développement économique et la préservation de l’environnement et du cadre de vie. Dans le cas précis d’Orly, figure bien-sûr la maîtrise de la gêne sonore et environnementale liée à l’aéroport. Il ne s’agit pour l’instant que d’un accord-cadre qui doit être encore négocié pour aboutir à un contrat qui devra être validé par le préfet puis soumis à enquête publique auprès des habitants des 14 communes concernées, avant signature définitive.

Raccommoder les coupures de l’aéroport et du MIN de Rungis

Parmi les principales problématiques développées dans ce projet de CDT, celle des coupures urbaines issues de la réalisation de grands équipements fermés sur eux-mêmes comme l’aéroport d’Orly et le MIN de Rungis, qui, additionnées à la saturation des routes et à la difficulté de franchissement de la Seine, posent de grosses difficultés de mobilité dans le secteur, préjudiciables à la fois à la vie quotidienne des habitants et au développement économique. «La question des franchissements et des contournements, tant de la Seine que de la plateforme aéroportuaire, apparaît cruciale», est-il ainsi noté.

Une boucle pour contourner l’aéroport

Projet reseau viaire CDT Grand Orly Epa Orsa
Pour y remédier, l’accord-cadre propose de revoir les liaisons routière Est-Ouest avec la constitution d’un Cours des deux gares qui restaurerait la liaison est-ouest de Choisy-le-Roi à Massy et la réalisation d’une boucle aéroportuaire au moyen du contournement complet de la plateforme, au nord comme au sud, en complétant les infrastructures existantes par les sections manquantes. Le projet de contrat mentionne également l’intérêt de développer la voie fluviale e ferroviaire en prenant en compte l’équipement portuaire du territoire et les installations terminales déjà embranchée comme le triage de Villeneuve Saint Georges et le chantier combiné de Valenton.

Grand Paris Express,  tramways, téléphérique…

Citadis 302 Alstom T7 10
L’accord cadre compte aussi sur le développement des transports en commun pour dé-saturer les routes, et liste les projets en cours comme le prolongement de la ligne 14 (ligne bleue du Grand paris express) qui desservira d’ici 2025 à 2030 Chevilly Trois Communes, MIN Porte de Thiais, Pont de Rungis et Aéroport d’Orly, la ligne 15 (ligne rouge périphérique Sud) qui passera par Villejuif IGR, Villejuif Aragon et Les Ardoines, plusieurs projets de tramway, à commencer par le T7 qui reliera Villejuif à Athis-Mons d’ici quelques jours, avant d’aller jusqu’à Juvisy-sur-Orge en 2018, mais aussi le tramway Paris-Orly (passage en mode tramway de la ligne 183) dont les travaux doivent démarrer en 2016, le prolongement de la ligne en site propre 393 (TCSP Sénia-Orly), le TCSP (transport en commun en site propre, c’est-à-dire avec une voie réservée) Massy-Orly, le TCSP Orly-Evry, le Tram Sucy-Orly et encore la liaison téléphérique entre Créteil et Villeneuve Saint Georges.

LGV Sud et TGV POCL

L’accord cadre rappelle également l’enjeu de deux connexions TGV très attendues, celle de la connexion LGV Sud (voir article sur ce sujet) et celle du TGV Paris Orléans Clermont Lyon (POCL)

Aéroport d’Orly : plus de croissance et moins de nuisances ?

Avion Aeroport Orly Juin 2012 Photo 94 Citoyens
Pièce maîtresse de ce projet de contrat, l’aéroport d’Orly est également évoqué et conforté dans sa raison d’être, s’appuyant sur les conclusions de la «Commission Viau» remises en 2012, tout en assortissant cette affirmation d’une injonction à un «développement maîtrisé et optimisé». Concernant les limites de cette activité aéroportuaire, le projet de contrat précise une «limitation du nombre de mouvements d’avions à 250 000 créneaux horaires attribués par an, assortie d’un couvre-feu entre 23h30 et 6h», sans faire allusion à la limite des 200 000 mouvements et à l’étendue du couvre-feu plaidée par les élus qui militent pour la réduction de la gêne sonore. L’accord cadre précise toutefois que «sur les périodes récentes, on peut constater que le nombre des passagers par avion a augmenté de plus de 10% et la somme des masses maximales au décollage des avions utilisant la plate-forme a diminué.» L’accord s’appuie en outre sur la modernisation et le remplacement progressif des appareils pour diminuer les nuisances sonores. «A ce titre, les mesures de bruit continues des dernières années ont permis de constater une baisse régulière du bruit aérien autour de l’aéroport», ajoute le document qui précise que la question du bruit ne se limite pas au trafic aérien mais aussi aux routes et réseaux ferrés, préconisant un isolement acoustique renforcé des bâtiments à proximité.

Un bon ratio emplois/actifs mais un problème d’ajustement des qualifications

Concernant le développement économique, l’accord-cadre constate d’abord le bon taux d’emploi du territoire, avec 135 000 emplois dans le périmètre pour 110 000 actifs. Un peu plus de la moitié de ces emplois sont liés aux activités de l’aéroport, le marché de Rungis et Silic. L’aéroport génère ainsi 28 000 emplois directs et près de 50 000 emplois indirects, le MIN de Rungis 12 000 emplois et le parc d’affaires Silic 18 000 emplois. Si le ratio emploi/actif est supérieur à la moyenne régionale et départementale, la croissance des emplois est en revanche plus faible, de l’ordre de 0.4% contre 1,2% à l’échelle régionale. Le document pointe aussi un écart croissant entre la qualification des résidents et le niveau des nouveaux emplois (la population sans diplôme représente 22,5% au sein du Grand Orly contre 18% à l’échelle régionale, alors que les détenteurs d’un niveau Bac+3 et plus sont seulement de 12 % contre 22% à l’échelle régionale).

Développement de l’immobilier tertiaire et diversification des activités

Cite de la Gastronomie Credits Denis Huerre
Pour développer l’économie et l’emploi dans le territoire, plusieurs pistes sont proposées en parallèle d’un rappel des opérations en cours : développement du fret aérien, création du quartier d’affaires Coeur d’Orly, nouveaux immeubles logistiques et tertiaires au MIN de Rungis dans le parc SILIC , développement des activités de transformation au MIN de Rungis et articulation avec la filière santé représentée à proximité dans la Vallée scientifique de la Bièvre (développement d’un Nutripôle), création de la Cité de la Gastronomie, croissance des activités logistiques qui représentent déjà près de 30 000 emplois du territoire, développement des services, notamment à la population, du tourisme d’affaires, de l’économie résidentielle…

Objectif : 2400 logements par an

Les contrats de développement territorial ayant été initiés pour engager les communes à créer des logements en contrepartie des futures gares du Grand paris express, l’accord-cadre décline ces objectifs pour le Grand Orly. A noter toutefois que le CDT n’est pas un document opposable en termes d’urbanisme comme l’est le Sdrif ou un PLU de commune. En fait, les objectifs déclinés dans l’accord-cadre sont ceux qui ont été décidés en amont par l’Etat dans le cadre de la territorialisation des objectifs en matière de logement (TOL). Cet objectif prévoit la construction de 2400 logements par an pour l’ensemble des 14 communes concernées, dont 500 dans l’Essonne et 1 900 dans le Val de Marne. Cette offre devrait permettre d’ajuster l’offre à la demande de plus en plus importante de logements d’une et deux pièces, liée à des cellules familiales plus petites.

Concernant le logement social, la proportion est déjà de 30% sur l’ensemble des 14 communes, de l’ordre de 37% dans la partie val-de-marnaise contre 20% dans la partie essonnienne. Pour développer le logement, l’intervention de l’Etablissement Public Foncier Ile de France et du Syndicat d’Action Foncière 94 doivent permettre de maîtriser la spéculation.

Une vision partagée les communes à l’exception de Villeneuve-le-Roi

A Chevilly-Larue, parmi les communes qui ont défendu en premier l’identité du Grand Orly, cet accord-cadre est salué. «Chevilly s’est beaucoup battu pour ce projet et il va dans le sens de l’affirmation du territoire du Grand Orly», indique-t-on au cabinet du maire PCF, Christian Hervy, tout en précisant que cette étape n’est pas une acceptation du projet de métropole. «Dans le projet de loi, l’Essonne n’est du reste pas dans la métropole, alors qu’elle est partie prenante du Grand Orly !» Et d’ajouter que les projets de cité gastronomie, ou du devenir de la plaine Montjean n’ont pas attendu la métropole pour exister.

A Orly également, l’accord-cadre a fait l’objet d’un avis favorable à l’unanimité lors du Conseil municipal du 24 septembre. «Ce projet de CDT permet aux territoires d’avancer et de s’accorder sur ce qu’ils vont faire ensemble, au-delà des questions de super structure qui sortira de la métropole. Le travail sur l’emploi, l’environnement et même sur le projet de grand stade de rugby pour lequel le Val de Marne n’a finalement pas été retenu nous ont permis de collaborer avec des villes voisines au-delà des couleurs politiques, comme par exemple Thiais», motive la direction du cabinet de la maire (Gauche citoyenne), Christine Janodet.

Même enthousiasme à Rungis où le maire sans étiquette, Raymond Charresson, se déclare très favorable. «Certains éléments sont très positifs pour le désenclavement de Rungis comme la création d’une voie de contournement au nord de la plateforme», indique l’élu. Concernant les objectifs en matière de logement, fixés dans le cadre de la Territorialisation des offres de logement (TOL) et repris par l’accord-cadre, le maire de Rungis n’est en revanche pas en phase. «Sur ce point, je suis en négociation avec la préfecture car si je réalise 2000 logements en dix ans comme cela m’est demandé, cela va occuper toute la pleine de Montjean. Je propose un éco-quartier de 6 hectares et un maximum de 700 logements pour préserver l’urbanisme de la ville», détaille le maire.

Rien sur le partage de la fiscalité,  la création d’un pont et le déplacement du site Seveso

A Villeneuve-le-Roi en revanche, on considère que le compte n’y est pas. Et non seulement la commune ne viendra pas signer l’accord-cadre, mais elle compte même demander au préfet d’être retirée du périmètre du CDT, considérant qu’elle n’est pas concernée, n’accueillant aucune gare du Grand Paris Express sur son territoire. Surtout, c’est sur le fond que la ville ne partage pas la vision du projet de contrat. Elle considère qu’il fait une place trop grande à l’aéroport d’Orly, inscrivant par exemple noir sur blanc des horaires de couvre-feu contre les quels se bat la commune depuis plusieurs années ainsi qu’une limitation à 250 000 créneaux au lieu de 200 000 mouvement contre laquelle se bat également la ville. La commune regrette également qu’aucune réflexion sur le partage des recettes fiscales générées par le pôle économique d’Orly n’ait été amorcé et considère que le périmètre choisi est arbitraire et partisan. La ville pointe également l’absence de proposition pour créer un nouveau pont au-dessus de la Seine, non plus que pour relocaliser le dépôt pétrolier classé Sévéso. Une délibération actant de cette position doit être présentée par le maire UMP, Didier Gonzales, au Conseil municipal de ce jeudi 7 novembre.

Daniel Guérin, conseiller régional et général MRC d’Ablon-sur-Seine et Villeneuve-le-Roi, partage ce constat mais considère en revanche que Villeneuve-le-Roi doit rester dans la course pour négocier un meilleur contrat final. «La ville doit absolument s’impliquer et faire entendre sa voix dans l’élaboration de ce contrat. Car si nous ne participons pas, le contrat s’imposera à nous. Nous n’avons pas le choix de décider ou non de figurer dans le périmètre, c’est une décision du préfet

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