Le projet de Pass Navigo à tarif unique indépendamment des zones géographiques n’a pas fini de diviser la gauche. Cette mesure initialement portée par les élus communistes puis écologistes du Conseil régional d’Ile de France, au point de menacer fin 2011 de ne pas voter le budget si elle n’était pas actée, avait trouvé son compromis en décembre 2011.
Le Conseil régional en avait alors adopté le principe, mais avec un lancement six mois plus tard que prévu, c’est à dire début 2013 au lieu de mi 2012, en maintenant un tarif accessible autour de 65 euros. Pour financer cette harmonisation tarifaire, estimée autour de 400 millions d’euros, était prévue l’augmentation du versement transport (VT), une taxe versée par les entreprises. Mi-novembre 2012, une augmentation de 0,1% a de fait été votée par l’Assemblée nationale , mais celle-ci doit rapporter environ 175 millions d’euros et doit aussi financer d’autres postes d’amélioration des transports d’Ile de France. Le financement de cette mesure n’est donc pas assuré.
Grand Paris Express et crise économique
Il faut dire que depuis fin 2011, la donne a changé. Le débat porte aujourd’hui sur le Grand Paris Express et son propre problèmes de financement estimé à plusieurs milliards d’euros. Difficile de solliciter à la fois les entreprises pour financer le métro périphérique et le Pass Navigo à tarif unique, alors que ces dernières s’inquiètent déjà des contributions complémentaires qui pourraient leur être exigées pour le super métro, en pleine récession économique.
Pas de consensus dans la majorité
C’est dans ce contexte que la loi proposition de loi de la sénatrice communiste Laurence Cohen, dont l’objet était d’augmenter un peu plus le versement transport afin de récupérer 650 millions, permettant à la fois de financer le Pass à tarif unique et de contribuer la modernisation des réseaux, s’est heurtée à l’opposition des partenaires socialistes de la majorité lors de son examen en commission ce mercredi 20 février. Communistes et écologistes se sont retrouvés en minorité et aucun texte n’a pu faire consensus. La proposition de loi sera présentée en séance publique le 27 février. De son côté, l’UMP s’était toujours montrée hostile à cette perspective, préférant éviter les taxes supplémentaires aux entreprises et privilégier le fonctionnement des transports.
“Le Conseil régional d’Île- de-France et le STIF, tous deux dirigés par Jean-Paul Huchon et une majorité de gauche, avaient pourtant acté en décembre 2011, non seulement le principe d’une harmonisation du versement transport mais également de l’instauration d’un Pass navigo unique“, regrettent les sénateurs communistes dans un communiqué. “De nombreuses communes sont « coupées en deux » par la délimitation des zones, et ce sont souvent les quartiers les plus populaires qui sont pénalisés. Quand le projet de métro parisien a été lancé à la fin du 19e siècle, il a été fait un choix historique en faveur du ticket unique valable sur l’ensemble du réseau”, ajoute le sénateur-président du Conseil général Front de gauche Christian Favier.
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