Le rapport Duron fait dérailler la connexion LVG Sud

A l’instar du Grand Paris Express, le gouvernement a donc missionné une commission (la Commission mobilité 21), présidée par député socialiste Philippe Duron, pour hiérarchiser les priorités, entre les projets urgents à réaliser avant 2030, les intermédiaires avant 2050 et les autres.

Comment enlever un zéro au budget initial ?

Officiellement publié ce jeudi 27 juin, ce rapport Duron insiste sur la nécessité de renforcer les grandes plate-formes portuaires et les noeuds ferroviaires centraux de Paris, Lyon et Marseille. Le rapport propose deux scénarios, en fonction de la dotation financière qu’il sera possible d’attribuer à ce schéma. Le premier se limite aux priorités ci-dessus énoncées. Le second scénario, un peu plus copieux, prévoit davantage de renforcements de noeuds ferroviaires, quelques projets routiers et TGV et la mise à grand gabarit de la Seine-amont entre Bray-sur-Seine et Nogent-sur-Seine. Objectif : contenir le budget en-dessous de 10 milliards € (scénario 1) ou de 30 milliards € (scénario 2) d’ici à 2030.

Connexion LGV Sud : à voir après 2030

La connexion LGV Sud, qui prévoyait de relier les différentes lignes de TGV Sud en grande couronne, grâce à un axe passant par la gare TGV de Massy, une nouvelle gare TGV connectée à l’aéroport d’Orly et éventuellement une autre à Sénart, reliée au RER D, n’a pas été considérée comme prioritaire. Le rapport reconnait bien une saturation de la ligne classique Massy-Valenton mais indique que des améliorations ont déjà été programmées comme le doublement des voies ou la meilleure régularité du RER C.  La commission admet  que le sujet a fait débat entre ses membres, mais il a bien fallu conclure. Et en conclusion, la connexion LGV Sud a été rangée dans les secondes priorités (après 2030). Toutefois, le second scénario prévoit une provision pour engager “en tant que de besoin de premiers travaux en lien avec le projet.”  (Lire page 60 du rapport le paragraphe consacré à ce projet)

Consternation dans le département

Pour le Val de Marne, ce report impacte directement le pôle d’Orly en remettant en question la gare TGV d’Orly, très attendue. “Ce choix serait très grave pour tout le sud francilien, puisque le pôle Orly-Rungis en est le principal pôle économique et possède des capacités de développement très importantes. Ce choix serait également très pénalisant pour les transports du quotidien en Ile-de-France. Il reviendrait à pérenniser la situation actuelle de cohabitation sur un même faisceau ferré de TGV, de RER et de trains de fret. Il serait également très grave pour l’ensemble du réseau de transport public français, puisque la réalisation de ce « chaînon manquant » du réseau de TGV français est indispensable pour de bonnes liaisons TGV entre l’ouest, l’est, le sud et le nord du pays. De très nombreuses régions françaises ont exprimé leur attachement à la réalisation la plus rapide possible de cette infrastructure dans le cadre du débat public organisé il y a peu. Comment imaginer alors que sont en construction des lignes TGV prolongeant les lignes actuelles au sud, à l’ouest et à l’est de la France, qu’elles ne puissent communiquer entre elles, et que le nombre de TGV « intersecteurs » soit limité de façon drastique comme c’est le cas actuellement ?“, a réagi dans un communiqué le président (FG) du Conseil général du Val de Marne, Christian Favier, appelant à la mobilisation générale.

Après la défense du Grand Paris Express, désormais sur les rails, et l’épineux dossier de la métropole de Paris, en plein débat, voilà un nouveau cheval de bataille pour les élus locaux et acteurs économiques du secteur. De quoi occuper également le club Grand Orly entreprises, nouvellement créé la semaine dernière pour veiller à ce que les projets de transports concernant l’aéroport se concrétisent au plus vite…

Télécharger le rapport complet 

Télécharger la synthèse

Voir aussi le site Internet dédié au projet de connexion LGV Sud