La question de la métropole parisienne s’est invitée à plusieurs reprises dans les débats du Conseil général du Val-de-Marne ce lundi 24 juin. A quelques semaines de son retour en discussion au parlement, les élus locaux restent très méfiants.
«Nous sommes en train de jouer à l’apprenti sorcier avec ce projet de loi», a commencé Jacques JP Martin, maire UMP de Nogent-sur-Marne au détour d’une digression lors du vote du compte administratif. «Je suis d’accord sur le fait que nous explorons actuellement des pistes aventureuses et souhaite que nous ayons un véritable débat sur la réforme territoriale au sein de cette assemblée, mais pas de manière connexe à un autre sujet», a enchaîné Daniel Breuiller, maire EE-LV d’Arcueil.
La question de la métropole de Paris, purement et simplement retirée du projet de loi de Marylise Lebranchu lors de sa discussion au sénat, au grand dam de la ministre de la Réforme de l’Etat, tandis que celles de Marseille et Lyon sauvaient leur peau, préoccupe les conseillers généraux, par ailleurs souvent maires de leur commune, et ils aimeraient bien avoir voix au chapitre.
Le projet de loi s’apprête en effet à être discuté à l’Assemblée nationale à la mi-juillet, et même s’il a été scalpé par le Sénat, il suffira d’un amendement de la majorité pour remettre à l’ordre du jour la métropole parisienne. Quelle nouvelle mouture s’apprête à proposer la majorité ? Telle est la question. La proposition ces derniers jours par des élus PS de fusionner les départements -comme le suggérait il y a quelques années le sénateur UMP Philippe Dallier, sera-t-elle vraiment mise au débat ou a-t-elle été simplement agitée pour jouer les radicales à côté d’une nouvelle voie médiane ? «Nous travaillons jour et nuit à la construction d’une proposition, en concertation avec les sénateurs. Il nous faut tracer un projet avec un premier pas à franchir», indique le député-maire PS de Cachan, Jean-Yves le Bouillonnec, par ailleurs président du Conseil de surveillance de la Société du Grand Paris.
Reste à bien évaluer la longueur du pas. Car si les amendements présentés par la majorité à l’Assemblé nationale sont sûrs d’être votés, un trop grand décalage avec la position du Sénat risque de voir à nouveau le projet rejeté par la haute assemblée. Or, une réforme territoriale uniquement votée par l’Assemblée nationale alors que le Sénat représente les territoires, ne partirait pas sur de très bonnes bases politiques, rappelle Christian Favier, président PCF du Conseil général, par ailleurs sénateur, tout en réaffirmant sa position : «Je reste convaincu que la métropole doit rester un espace de coopération entre collectivités existantes et non reposer sur une nouvelle collectivité.»
Si les conseillers généraux de droite et de gauche du Val-de-Marne ne se sont pas mis d’accord sur le vœu qu’avait présenté hier l’UMP pour protester contre le projet de loi, en raison d’une formulation trop clivée politiquement, ils se sont en tout cas retrouvés sur un point : la préservation des communes et du département dans leur rôle actuel.
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