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Société | Val-de-Marne | 15/05/2013
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L’Evêché de Créteil propose un abécédaire de l’interculturalité

L’Evêché de Créteil propose un abécédaire de l’interculturalité

Cathedrale Notre Dame de Creteil Val de MarneComment faire communier la mosaïque ethnique et culturelle qui compose le peuple catholique du Val de Marne ? Un département particulièrement hétérogène comme l’a rapidement constaté l’évêque du diocèse, Monseigneur Santier, passé sans transition de Luçon (Vendée) à Créteil en 2007.

Et comment dépasser les tensions qui en découlent ? Telle est la réflexion qu’a nourrie durant deux ans le Conseil pastoral diocésain, composé à la fois de laïcs et de religieux dont l’évêque en personne. Ce conseil est allé à la rencontre des fidèles dans différents lieux de vie catholique, des paroisses aux aumôneries de lycée, d’hôpital…

Un abécédaire plutôt qu’un guide de bonnes pratiques

Cette série d’échanges a donné lieu, non pas à un listing des problèmes auxquels seraient associés de bonnes pratiques et le plan d’action pour les mettre en œuvre, mais à un abécédaire de notions, de l’accueil pour faire une place et prendre sa place, à l’écoute, en passant par le don, l’histoire de chacun à écouter et raconter… Au détour d’un mot, ce document témoin aborde aussi des situations concrètes délicates. Avec le mot jeune par exemple : «Comment les jeunes vivent-ils l’interculturalité en aumônerie ? Qui veille à l’équilibre entre les groupes de pairs ? Les manifestations ostentatoires d’appartenance à tel pays ou à tel groupe sont-elles acceptables partout, au Frat, par exemple ? Quelqu’un porte-t-il le souci des minorités silencieuses ? Comment les animateurs sont-ils aidés à jouer ce rôle nouveau ? Le risque de repli identitaire n’est pas négligeable. S’asseoir autour d’une table, ne convient plus. Leur faire faire quelque chose qu’ils ont décidé ensemble, facilitera la rencontre.» Les mots tension et peur figurent aussi au sommaire.

Monseigneur Michel Santier Eveque de Creteil
«Ce document a vocation à être un support de réflexion pour accompagner les personnes dans leur propre cheminement. Il y a beaucoup d’initiatives sur ce sujet dans le département et le diocèse n’a pas vocation à imposer des pratiques», explique Monseigneur Santier.

Prendre le temps d’interroger la différence

«Dans notre paroisse, nous avons créé des groupes interculturels, explique Mary, une Anglaise. Il s’agit de groupes composés de six personnes de nationalités différentes qui se réunissent trois fois pour répondre à trois questions concernant la manière dont ils pratiquaient leur foi avant de venir en France et actuellement. Cela a permis de créer beaucoup de liens et des personnes qui se retranchaient au fond de la salle viennent désormais au-devant les unes et des autres et

Fatiou
s’embrassent», explique-t-elle. Béninoise arrivée en 1982, Fatiou témoigne de cette transition, de ses appréhensions lorsqu’on lui a proposé de prendre en charge les lectures, et de sa prise de confiance progressive, jusqu’à s’occuper du catéchumène de Choisy.

L’interculturalité au quotidien

«L’interculturalité passe par des petites choses au quotidien. Par exemple, je suis en train de préparer un voyage en terre sainte. Les témoignages nous ont permis de prendre conscience que les gens ont du mal à appréhender les textes dans une langue qui n’est pas la leur. Je vais proposer à chacun d’apporter sa propre bible pour partager certaines lectures dans ces différentes langues», explique Christine Fayol, membre du Conseil

Pere Benoit
diocésain. Rwandais, le père Benoît témoigne pour sa part des différentes manières de célébrer, plus gestuelle pour les Africains, et pense l’interculturalité comme le pont entre deux cultures, invitant à une double acceptation. Une paroissienne dont le prêtre est polonais laisse entendre que ce n’est pas toujours simple. En l’occurrence, elle a du mal avec l’autoritarisme qui semble émaner du père. «C’est le patron», glisse-t-elle, posant au passage la question du rapport et du partage de tâches entre religieux et laïcs a sein d’une paroisse.

«Et les Roms ? Que fait-on pour intégrer cette communauté ?» s’interroge une autre fidèle. «Il n’y a pas de spécificité rom en soi. Nous devons intégrer l’interculturalité dans notre quotidien et prendre en considération chaque parcours de vie», suggère Christine Fayol. Le diocèse prévoit toutefois de créer une diaconie des Roms, annonce Monseigneur Santier.

Télécharger l’abécédaire.

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