Santé | | 03/04/2013
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L’hôpital Paul Guiraud débat de ses restrictions budgétaires

L’hôpital Paul Guiraud débat de ses restrictions budgétaires

Hopital Paul Guiraud(mis à jour le 3 avril) Spécialisé dans la psychiatrie adulte, le groupe hospitalier public Paul Guiraud qui compte un hôpital à Villejuif et une cinquantaine de structures dans le Val de Marne et les Hauts de Seine, réunit son directoire ce mercredi 3 avril pour discuter des pistes d’économies à envisager. Un conseil de surveillance est également programmé ce vendredi 5 avril.

Le groupe accuse pour la première fois un déficit de 1,2 millions d’euros sur un budget de 135 millions d’euros. Une somme qui reste largement en deçà du seuil d’alerte des 2,5% du budget mais qui risque de s’alourdir en 2013 alors que l’enveloppe budgétaire accordée par l’Agence régionale de santé (ARS) n’augmentera cette année que de 0,2% contre 2% l’année passée et 1% les années précédentes. Un taux qui ne couvre même pas l’augmentation automatique de la masse salariale.

L’augmentation des dépenses 2012 résulte principalement d’une mise en place de nouveaux moyens de recrutement et fidélisation du personnel, notamment infirmier, filière particulièrement tendue en Ile de France, avec des propositions de formation, logement, recrutement avant la fin des études… qui a donné lieu à l’embauche de 340 équivalents temps plein en 2012, contre 170 départs, après plusieurs années de solde négatif du personnel. Nous avons ainsi rouvert 54 lits“, explique le directeur de l’établissement, Henri Poinsignon.

Concrètement, le groupe hospitalier est invité à rechercher 3,3 millions d’euros d’économie, sur un budget de 135 millions d’euros dont 80% correspondent aux frais de personnel. Parmi les mesures déjà lancées : un programme de géothermie qui fonctionne depuis octobre et qui a permis de réduire de 18% une facture de chauffage d’1,5 millions d’euros. Les dépenses de communication (essentiellement offres d’emploi) devraient aussi diminuer de 25%. Pour le reste, les arbitrages restent à faire et la principale variable d’ajustement est mathématiquement celle des recrutements – et non recrutements. Des arbitrages délicats qui pourraient être esquissés lors de cette réunion du directoire.

Du côté du personnel, cette perspective inquiète. Et l’intersyndicale Sud Santé, CGT et FO Santé a planifié une assemblée générale le jeudi 11 avril pour réagir à d’éventuelles baisses des moyens. “Les patients et les personnels n’ont pas à faire les frais de la crise. Nos syndicats refusent que les moyens actuellement mis à disposition des services de soins comme des services administratifs et techniques, déjà notoirement insuffisants, soient revus à la baisse. Nos syndicats s’opposent donc catégoriquement à toute fermeture de structure et donc de lits. Nous exigeons que les agents absents soient systématiquement remplacés et nous refusons que le personnel ait à sacrifier son droit aux congés. Nous refusons que soient diminués les budgets d’activité des différents pôles et que les travaux en cours ou programmés soient annulés ou ajournés. Nous refusons que les personnels soient transformés en variable d’ajustement budgétaire par le gouvernement. Nous revendiquons la rupture avec cette logique comptable et l’abandon de la loi HPST (Hôpital Patients Santé et Territoire)”, prévient ainsi l’intersyndicale dans un communiqué.

De son côté, le docteur  Bernard Lachaux, président de la Commission médicale d’établissement (CME), indique que la communauté médicale est très inquiète des méthodes de gouvernance de la direction de l’hôpital dont elle a déjà signalé les défaillances à l’ARS, à l’occasion de plusieurs courriers et visites.

Pour les syndicats comme la communauté médicale, il est urgent de disposer d’un audit de la gestion de l’hôpital. Plusieurs projets suscitent en particulier le questionnement, dont celui d’une vente de terrains de l’hôpital situés à Villejuif pour réaliser une opération de promotion immobilière. Ces dossiers devraient être abordés lors du Conseil de surveillance du vendredi 5 avril.

Au total, le groupe hospitalier accueille 22 000 patients dont 80% en consultation ambulatoire. Le groupe s’appuie sur 55 structures dans le Val de Marne et les Hauts de Seine  et dispose de 530 lits. Il a ouvert un nouvel hôpital à Clamart en mai 2012 et s’apprête d’ici quelques semaines à ouvrir à Villejuif une nouvelle unité pour détenus (qui fait l’objet d’un budget séparé).

 

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