Selon une dépêche de l’agence de presse médicale APM International, la ministre de la Santé Marisol Touraine a diligenté une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales sur le fonctionnement de l’hôpital psychiatrique Paul Guiraud de Villejuif, suite aux tensions qui durent entre le corps médical et la direction de l’hôpital.
La ministre a suivi en cela la requête de l’Agence régionale de santé, sollicitée depuis plusieurs mois sur les aspects de gestion financière de l’établissement par les syndicats et la communauté médicale. La mission de trois mois ne devrait toutefois pas porter sur les aspects financiers mais sur l’identification des causes du climat interne, afin de proposer des solutions pour retrouver une gouvernance apaisée.
Réactions des soignants et de la direction
Interrogé par l’APM, le directeur de l’hôpital, Henri Poinsignon, s’est déclaré serein tandis que le président de la Communauté médicale de l’établissement, le professeur Bernard Lachaux, a invoqué son devoir de réserve.
Dans un communiqué publié ce mercredi 15 mai, le syndicat Sud Santé souhaite que cette mission permette “de mobiliser rapidement les conditions nécessaires au rétablissement d’un nécessaire pacte de confiance, indissociable du retour à une culture de l’écoute et du dialogue au sein de l’établissement.” Le syndicat souhaite aussi que l’enquête se préoccupe des aspects financiers de l’établissement, devenu déficitaire, et dont les économies envisagées ont récemment contribué à un conflit ouvert avec les syndicats. “Il y a plusieurs mois que notre syndicat SUD-santé a alerté les pouvoirs publics sur les pratiques managériales et financières déviantes de la direction de Paul Guiraud, laquelle porte l’entière responsabilité du climat social délétère et de la rupture du dialogue avec le corps médical, l’encadrement et les organisations syndicales. (…) Les dépenses considérables et disproportionnées qui sont engagées en matière de communication avec un recours anormal et très onéreux à la sous-traitance, traduisent, entre autres dérapages sérieux, une dérive à laquelle il est urgent de mettre un terme.“, détaille le communiqué.
Un rapport de la Chambre régionale des comptes à paraître cet été
En parallèle de l’enquête de l’IGAS, un rapport de la Chambre régionale de la Cour des comptes devrait être publié cet été. Il porte sur les exercices 2005 à 2012 de l’établissement.
En savoir plus :
Pour comprendre le contexte conflictuel de l’établissement :
Lire le reportage au sein de la communauté médicale (syndicats, professeurs, personnels soignants)
Lire l’interview du directeur de l’hôpital et les précisions concernant les différents projets immobiliers de l’établissement
Dans ce conflit qui oppose “Direction” et “Corps médical” avez-vous pu vous assurer que la qualité des soins et leurs bénéficiaires, les soignés, en sortent indemnes ? Je crains que cela ne puisse être le cas, sans compter que cela ne semble pas être l’enjeu de ceux qui s’opposent. Pourtant, quelle est la raison d’être de l’Hôpital si ce n’est les soins, leur qualité et leurs bénéficiaires, les soignés ? Or l’enjeu de ce conflit de corporatismes semble consister dans la revendication de l’obtention de davantage de moyens. Mais pour qui ? Pour quoi ? Je crains que ce ne soit pas pour les soignés. Vous et moi qui sommes salariés et finançons le service public et donc ses agents via nos impôts, qu’attendons-nous pour nous, nos proches et les autres du service public et de ses agents ? Pour par part, j’escompte ne pas être en train de financer un “service public poubelle” qui m’énoncerait, lorsque j’aurai besoin de recourir à lui, qu’étant donné que je suis salariée j’ai davantage ma place dans le privé qu’auprès du service public, j’escompte y être accueillie et traitée au minimum conformément à la déclaration universelle des droits de l’homme, notamment pour ce qui est de “la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables”, j’escompte que le personnel assure au mieux mon confort moral et physique, que chacun prenne personnellement toutes les dispositions pour contribuer au climat de sécurité et de calme indispensable au sein de locaux hospitaliers, que le soulagement de mes souffrances soit une préoccupation constante (art. 74 du règlement intérieur du Groupe hospitalier Paul Guiraud juillet 2011). Merci de votre attention et de vos réactions. Cordialement, CD.
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