Culture | | 01/10/2013
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L’INA va devoir se serrer la ceinture

L’INA va devoir se serrer la ceinture

INA Bry sur Marne photo Citoyens 3Avec une baisse de 20% de sa dotation budgétaire, l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) de Bry-sur-Marne fait partie des entreprises publiques qui vont sentir passer la réduction des dépenses de l’Etat en 2014.

Pas facile de trouver 9 milliards d’euros,  montant programmé des réductions de dépenses  de l’Etat en 2014 dans le cadre de son plan global d’économie de 15 milliards d’euros. C’est dans ce contexte que la dotation dédiée à l’Ina (Institut national de l’Audiovisuel) qui accueille l’ensemble des archives de l’audiovisuel d’Etat et s’occupe également de formation et production, va devoir se mettre au régime. Parmi les entreprises d’audiovisuel, l’Ina est celle qui paie le plus lourd tribut  aux objectifs d’économie.

Baisse de 20 millions d’euros

Cette dotation, issue d’un prélèvement (d’environ 3%) sur le produit de la redevance audiovisuelle (désormais appelée CAP, contribution à l’audiovisuel public), devrait concrètement passer de 90 millions d’euros en 2013 à 70 millions d’euros en 2014, soit une diminution de plus de 20%. La part de la dotation de l’Etat représentait jusqu’à présent 70% du budget de l’Ina (d’environ 130 millions d’euros).

La modernisation des infrastructures reportée

L’Etat a également suspendu la dotation supplémentaire de 55 millions d’euros qui était prévue dans le cadre du contrat d’objectifs et de moyens 2010-2014 (le Com 3) pour moderniser les installations de l’Ina et construire un nouveau bâtiment. Une dotation que l’Ina devait compléter sur ses fonds propres, grâce à un excédent de fond de roulement. C’est justement en raison du report du projet de modernisation, qui devrait être budgété dans le Com 4 qui débutera à partir de 2015, que l’Etat a baissé aussi drastiquement, et en principe à titre exceptionnel, la dotation de l’Ina. L’Etat a en effet argué que l’entreprise publique peut s’appuyer sur son fond de roulement puisqu’il ne sera pas affecté dès 2014 à la modernisation de son infrastructure.

Développement des activités commerciales

Du côté de la direction de l’Ina, qui ne commente pas les décisions budgétaires de l’Etat, on explique que vont se poursuivre les activités commerciales – vente d’extraits, formation professionnelle (5000 stagiaires par an), production et co-production de documentaires, conseil et expertise en valorisation du patrimoine audiovisuel… aussi bien en France qu’à l’étranger. Ces activités pèsent déjà pour 40 millions d’euros dans le budget de l’entreprise publique. L’entreprise souhaite en revanche pouvoir mener ses projets de modernisation dès 2015 et poursuivre sa mise à niveau technologique.

Les syndicats de salariés en colère

Du côté des syndicats, cette baisse passe mal. «L’Ina est une entreprise qui remplit des missions de service public (archivages et dépôt légal, formation, production et création audiovisuelle, recherche) et développe de nombreux projets. Ses comptes sont bénéficiaires, ce qui lui vaut les félicitations de ses ministères de tutelle (Culture et Finances), à chaque Conseil d’administration, depuis plus d’une décennie. (…) Mais l’Ina ne survivra pas avec les éloges des ministères ou du président de la République alors que dans le même temps, ministre de la Culture et de la Communication et ministre des Finances s’apprêtent à commettre un véritable hold-up sur notre budget avec la bénédiction évidente de l’Élysée», manifeste la CGT dans un communiqué de ce jour.

La remise en question du financement de la modernisation achève d’irriter le syndicat : «L’État qui s’était engagé en 2010 à verser 55 millions d’euros à l’Ina d’ici 2014, pour la construction d’un bâtiment nécessaire à la préservation de ses archives, a fait savoir qu’il ne le fera pas. Cette somme exceptionnelle témoignait, selon les mots de l’administrateur représentant le ministère des Finances au Conseil d’Administration d’avril 2010, de la confiance de l’État en l’Ina, en ses salariés, en ses projets…!», regrette le syndicat.

Manifestation le jeudi 3 octobre

Alors que doit se tenir le Conseil d’administration de l’entreprise publique ce jeudi 3 octobre à Paris, l’intersyndicale CGT-CFDT-FO, réunie en assemblée générale jeudi 26 septembre, a appelé à manifester pendant que se tiendra la réunion.

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