Des lettres de menaces anonymes au domicile du député UMP Sylvain Berrios, un caillou dans la vitre de la permanence de Jacques Leroy, un pneu crevé pour la voiture du directeur de campagne de Nicolas Clodong… la campagne des élections municipales 2014 à Saint-Maur-des-Fossés n’est pas tendre. Le plus insolite, dans cette panoplie plutôt classique de sauvageonneries de période électorale, est toutefois le corbeau 2.0 qui sévit sur la toile depuis bientôt un mois sous le pseudonyme de Marc Millot.
Utilisant tous les moyens modernes de communication, de la page Facebook au site Internet en passant par des plates-formes d’opinions où n’importe qui peut poster son article de manière anonyme, assurant ainsi son autopromotion depuis d’autres sites Internet, ce corbeau des temps modernes – homme, femme ou collectif? – a jeté son dévolu sur le candidat Sylvain Berrios, postant toutes les semaines, au terme d’un teasing faisant le décompte des journées restantes avant la dite révélation, des extraits de documents de la ville largement raturés de noir pour tenter de prouver que le député a truqué des marchés en échange de commissions. Au passage, le dénonciateur anonyme égrène des noms, des agents de la ville à l’entourage politique du député en passant par des chefs d’entreprise. En face, le camp incriminé a d’abord répondu point par point aux accusations, par l’intermédiaire de Jean-François le Helloco, puis plusieurs plaintes ont été déposées avec constitution de partie civile, de la part de Sylvain Berrios et d’autres personnes citées par ce corbeau 2.0.
Plainte déposée auprès du doyen des juges d’instruction
“Nous avons déposé une première plainte contre x auprès du procureur qui ne s’est pas saisi de l’affaire car il s’agit de diffamation concernant un élu, et l’a donc rapidement classée afin de nous laisser réagir avant la fin du délai de prescription qui n’est que de trois mois pour les faits de diffamation. Nous avons déposé une seconde plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction. Celle-ci fera obligatoirement l’objet d’une enquête par le juge d’instruction”, affirme Jean-François Le Helloco.
Réactions politiques
En pleine campagne électorale, cette affaire sème la suspicion chez les candidats et l’heure n’est pas à la compassion, chacun se demandant à qui profite le crime, même si personne ne prête sérieusement de crédit au corbeau en ligne. “Pendant ce temps là, la droite fait parler d’elle-même alors que tous ces candidats qui se déchirent partagent le même bilan. Mais la principale question reste comment convaincre l’électorat que ce qu’ils n’ont pas encore fait, ils le feront dans les prochaines années?”, réagit Elisabeth Bouffard-Savary, chef de file PS. “Cela traduit les divisions profondes de cette majorité sortante, pointe de son côté Thierry Cousin, directeur de campagne de Nicolas Clodong. S’il y a des malversations, la justice saura s’en saisir mais pour ma part je ne préfère pas participer à ces polémiques. Cette manière de dénoncer ne correspond pas à ma vision de la politique.” Même conclusion pour le candidat Jacques Leroy : “Je déplore ce climat de début de campagne, j’ai reçu un pavé dans la vitrine, il y a des bruits qui courent. Pour part, je n’accorde aucun crédit à ce qui relève de la dénonciation sans preuve. Je préfère faire campagne sur la qualité des équipes et des projets.”
mdr pour S. Berrios… no comment…
RAM
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