Le collectif de travailleurs sans papiers de Vitry sur Seine organise une manifestation ce jeudi 21 mars devant le centre des impôts de Vitry (83 rue Camille Groult) à 18h30, pour réclamer la régularisation des personnes travaillant depuis plusieurs années en France et la fermeture des centres de rétention administrative. Voir ci-dessous le détail de leur communiqué et la réaction de protestation du Front National.
“Le 29 novembre dernier, Manuel Valls a publié sa circulaire avec les nouveaux critères de régularisation. Chacun a fait ses comptes. Peu d’entre nous pourront prétendre à un titre de séjour
« Je suis là depuis 15 ans. Suite à la grève de 2009, pendant 9 mois, j’ai eu une carte provisoire pour chercher un patron. Pendant ce temps là j’ai travaillé. Mais ça ne fait pas les 12 feuilles de paye qu’ils exigent » explique Samba.
Maciré, lui, possède ces 12 bulletins de salaire, « Mais ils ne sont pas à mon nom. Si je dis à mon patron que je suis sans papiers, si je lui demande une attestation, je risque le licenciement ».
Ibrahim rajoute : « J’ai des bulletins entre 2002 et 2008. Depuis, je vais de petits boulots en petits boulots. Tous au noir. Or il faut des feuilles de paye des trois dernières années. Comment je vais faire ? »
L’ancienneté en France ne marche pas.
Avant, après 10 ans de présence, nous étions régularisables de plein droit. Sarkozy a supprimé cette règle en 2007. Valls ne l’a pas rétabli. On peut être en France depuis 15 ans. On peut avoir sué
sang et eau sur les chantiers, être passés plusieurs fois par les commissariats, les centres de rétention, les tribunaux, M Manuel Valls, immigré lui-même, s’en fout. D’ailleurs il a la même politique qu’un autre fils d’immigré hongrois, Sarkozy. Cette politique, depuis 2007, est toujours la même. Il ne suffit pas de prouver des années de présence. Il faut prouver que, dans le futur, nous serons utiles à un patron. Un patron, en plus, auquel il faudra se soumettre complètement. Auquel cas, M Manuel Valls, à la suite des ministres de Sarkozy, veut bien nous délivrer une « carte de
séjour temporaire portant la mention salarié ». Ce n’est pas nous, ce sont les patrons que l’Etat régularise
Mais depuis 2006 l’Etat fait des contrôles et nous empêche d’obtenir des contrats et des feuilles de paye. Des contrats et des feuilles de paye qu’il exige aujourd’hui de nous.
Et ce titre de travail salarié n’est pas un droit de rester là, mais un moyen de continuer notre surexploitation. Car le renouvellement, au bout d’un an, ne se fait que si le patron nous emploie encore. Ou qu’un autre patron nous embauche et quémande à l’administration le droit de nous employer… puis paye la taxe d’environ 900€, qu’ensuite il nous facturera… en toute illégalité.
Ce titre salarié porte bien son nom « temporaire ». Il disparaît si l’entreprise fait faillite… ou si le patron trouve mieux, par exemple en sous-traitant à une entreprise venue de l’étranger… ou s’il nous licencie parce qu’on se met à protester contre les conditions de travail dégueulasses qu’on acceptait avant.
Le combat continue
Alors, Manuel Valls a simplement rajouté une circulaire à combattre. Nous continuons la lutte contre tous
es décrets gouvernementaux, contre toutes les lois qui font de nous une population à part, du gibier pour des patrons voyous, des cadeaux fiscaux pour les employeurs.”
Réaction du Front National
Dans un communiqué, le Front National du Val de Marne proteste contre cette manifestation. “Les travailleurs clandestins sont utilisés en France par les puissances d’argent pour faire pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail des salariés français. L’extrême gauche, qui dirige la ville de Vitry-sur- Seine, en soutenant cette immigration massive et incontrôlée, est complice de cet esclavage des temps modernes. La loi actuelle, mise en place par les gouvernements successifs de droite et de gauche, offre une véritable « prime à la délinquance » : plus la personne se sera maintenue et aura travaillé illégalement sur le territoire français, plus ses chances d’être régularisée seront grandes ! Le Front National du Val-de-Marne demande la suppression, dans le droit français, de la possibilité de régulariser des clandestins, ainsi que l’interdiction de toute manifestation de clandestins ou de soutien aux clandestins. L’immigration, légale comme illégale, doit être drastiquement réduite. Son niveau actuel, dans une période de crise, est absurde : nous n’avons plus rien à leur offrir.”
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