C’est une visite de deux bonnes heures que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a consacré à l’Institut Gustave Roussy (IGR) de Villejuif pour la journée mondiale de lutte contre le cancer. L’occasion d’échanger au sein de plusieurs pôles de cet hôpital qui compte près d’un millier de soignants et reçoit 47 000 patients par an.
Dès son entrée dans l’hôpital, c’est une délégation de soignantes de la CGT qui est venue au-devant de la ministre, une pile de tracts à la main, pour demander plus de moyens notamment pour le service d’urgence et s’inquiéter des choix trop exclusivement gestionnaires impliqués par la T2A (Tarification à l’acte).
C’est ensuite le directeur général de l’institut, Alexander Eggermont, qui a présenté l’hôpital et sa dynamique de recherche, encore encouragée récemment par le mécénat exceptionnel de la fondation Philantropia (voir article). Le directeur est aussi revenu sur les questions budgétaires, rappelant le gel de près de 3 millions d’euros d’aides à la contractualisation notifié en 2012 et indiquant que malgré un budget prévisionnel qui prévoyait un déficit de 2,4 millions d’euros en 2012, l’IGR était presque parvenu à l’équilibre, prévoyant un résultat provisoire d’environ -500 000 €.
Parmi tous les services, Marisol Touraine a visité l’espace de sénologie dédié au diagnostic en un jour du cancer du sein, qui a déjà accueilli 12 000 femmes depuis son ouverture en 2004, avant de se diriger dans le département des soins de support destinés à améliorer la qualité de vie du patient pendant et après la maladie, qu’il s’agisse de consultations pour la douleur, de suivi psychologique, d’ateliers, de conseils pratiques et soutiens divers. “Nous accueillons les patients qui le souhaitent avant leur consultation dédiée à la douleur et discutons avec eux, explique notamment Martine Rollin, bénévole de l’Association pour le développement des soins palliatifs. Cela leur permet d’évacuer une partie de leur angoisses avant même leur consultation.”
Dans une autre pièce, Marie-Françoise Voisin, bénévole pour les Blouses roses, organise des ateliers de loisirs créatifs avec les patients et leur entourage, une manière de partager avec les autres en se concentrant sur autre chose. (Les deux associations cherchent des bénévoles, cliquer sur les liens pour en savoir plus).
Après une étape au service de radiothérapie de haute précision (voir article sur le nouvel appareil inauguré au printemps 2012), la ministre s’est vue présenter le service des innovations thérapeutiques précoces (Sitep) qui consiste à tester de nouveaux médicaments sur des patients pour lesquels la chimiothérapie classique n’a plus d’effets. Initié en 2012, il a pour l’instant accueilli un peu plus de 500 patients. “Le problème que nous rencontrons est que les patients viennent de toute la France et que ce-sont les industriels qui prennent en charge les frais, mais les remboursements peuvent prendre plusieurs mois et cela est problématique pour certains patients“, a exposé à la ministre le professeur en charge de ce département.
La démarche de personnalisation a également été évoquée avec l’équipe dédiée aux adolescents et jeunes adultes qui présentent plus fréquemment des cancers rares. Sur ce sujet, Dominique Valteau-Couanet, chef du département cancérologie de l’enfant et de l’adolescent, et Karim Pizazi, chef du département médecine oncologique, ont insisté sur la nécessité de centraliser le suivi de ces cancers par des centres experts qui voient suffisamment de cas pour proposer immédiatement les protocoles de soin les plus efficaces, la réactivité conditionnant directement les chances de guérison.
Après avoir salué en l’IGR les performances technologiques et une approche qui tient compte des personnes, la ministre, qui n’était pas venue pour faire de déclaration particulière, a néanmoins rappelé l’action de l’Etat sur ce sujet, citant la préparation d’un nouveau plan Cancer (2014-2018) après que le professeur Jean-Paul Vernant aura achevé l’évaluation du plan actuel. (voir article du journal Le Monde sur ce sujet).
A plusieurs reprises lors de son parcours dans l’hôpital, des allusions à la nécessité de disposer d’une station de métro à côté de l’IGR, comme cela est prévu par le Grand Paris Express ont été distillées à la ministre, et la maire de Villejuif, Claudine Cordillot, a conclu la visite sur ce sujet.
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