Tout est parti d’un simple accrochage entre adolescents. Le procès d’Islam, 21 ans, meurtrier présumé d’un lycéen au lycée Darius-Milhaud du Kremlin-Bicêtre en janvier 2010, s’est ouvert mardi 26 mars à la Cour d’assises du Tribunal de grande instance (TGI) de Créteil. Il encourt 30 ans de prison ferme.
D’un côté, une famille entière. De l’autre côté, dans le box des accusés, Islam, qui paraît ailleurs. Pas un seul de ses proches n’est venu le soutenir au tribunal aujourd’hui. Islam, âgé maintenant de 21 ans, est accusé d’avoir mortellement poignardé Hakim le 8 janvier 2010, dans un couloir du lycée Darius-Milhaud du Kremlin-Bicêtre. Le drame commence à se nouer la veille, dans un cours de sciences économiques et sociales d’une classe de seconde. Islam, nouvel arrivant dans la classe, demande à Amel, la sœur d’Hakim, qu’elle lui prête son stylo correcteur. Se sentant insultée par la façon dont Islam l’interpelle, l’adolescente va se plaindre plus tard auprès de son grand frère. Hakim décide d’aller parler à Islam le lendemain. Il l’emmène dans un couloir, accompagné de quelques amis. Les garçons se parlent et le ton monte très vite. Islam sort un couteau et poignarde par trois fois Hakim, qui décédera des suites de ses blessures le 8 janvier 2010.
Arrivé d’Algérie avec sa famille en 2005, Islam connaît un parcours personnel difficile à ses débuts en France. En rupture familiale en 2010, le jeune homme tente de se relancer grâce à la scolarité. C’est son professeur, qui a assisté à la première querelle entre Islam et Amel, qui témoigne de cet investissement à la barre : « Il était clairement en demande. Il se plaçait toujours au premier rang et montrait un vrai investissement pour les études » explique-t-il, témoignant qu’il prête dorénavant une attention particulière aux « petits comportements adolescents » . « Son âge est peut-être une explication. Après son altercation avec Amel, il a dit au reste de la classe qu’il n’était pas comme les autres élèves : cette phrase m’a frappé » .
Une personnalité complexe et des circonstances floues
En ce premier jour d’audience, c’est la personnalité d’Islam que le tribunal tente d’explorer. Le jeune homme, quasiment mutique, répond à la Cour avec de brefs « je ne sais pas » ou « peut-être » . Les enquêteurs sociaux ou les policiers qui l’ont auditionné reconnaissent leur incompétence à faire parler ce garçon très discret. « C’est la première fois que je suis confronté à un truc pareil. Je n’ai jamais eu une personne en face de moi pendant 48 heures qui ne dit pas un mot » explique un policier. « Il était sûrement choqué d’avoir commis un meurtre » .
L’altercation entre les deux jeunes hommes contient également ses zones d’ombres. Isolé face à Hakim et ses trois amis (qui avaient verrouillés l’accès au couloir pour empêcher un surveillant d’arriver), Islam est ressorti blessé du bâtiment. Les amis en question jurent pourtant ne pas avoir porté de coup au jeune homme, imaginant « qu’il a pu glisser à cause de la neige ou se blesser quand on est intervenu pour le désarmer » . Face à toutes ces explications, Islam ne témoigne d’aucune réaction pendant l’audience.
La deuxième journée du procès devrait être décisive pour l’évolution des débats. Elle devrait être en grande partie consacrée à l’audition d’Islam, qui aura l’opportunité de donner sa version des faits et d’expliquer son geste. Le verdict est attendu jeudi en fin de journée.
De la façon dont c’est présenté, j’ai une pensée toute particulière pour la soeur qui est allée voir son grand frère parce qu’on lui a demandé un stylo !
c’est malheureux à dire, mais le pire reste à venir.Aujourd’hui ce jeune va être condamné pour avoir commis l’irréparable. En 2009, j’ai fais l’objet d’une sanction disciplinaire pour avoir éviter l’irréparable dans une cour d’école, n’est ce pas scandaleux! Les juges dont la tâche est de plus en plus difficile sont à plaindre.Ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir ? est-ce un voeux pieux d’y croire ?
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