Paris Jazz festival investit le parc floral du bois de Vincennes tous les weekend pendant deux mois à partir de ce samedi 8 juin. Pierrette Devineau, passionnée de jazz et actuelle directrice de l’événement, raconte l’évolution de ce courant musical à travers les presque vingt ans d’existence du festival.
La programmation du Paris Jazz festival met l’accent sur les inspirations d’autres courants musicaux. Pourquoi ?
La migration fait partie inhérente de la définition du jazz et nous voulions le réaffirmer d’entrée de jeu en ouvrant le festival sur le thème de l’exode. De ces flux sont nés des échanges au cœur des différents pays. Bien que les musiciens soient très fidèles aux racines du jazz, la musique a beaucoup évolué au fil du temps. L’édition 2013 met en avant les nouvelles lignes esthétiques tracées par les musiciens actuels. Influencés par leurs propres origines et traditions, ils ont nourri la musique de ces différents apports. En résultent non pas un, mais des jazz, que nous souhaitons mettre en regard.
Quelle place occupe actuellement le jazz dans la culture populaire ?
Je suis heureuse de constater la démocratisation du jazz. Paradoxalement, cette musique extrêmement populaire à sa création était devenue élitiste. Ces dernières années, elle s’est progressivement défaite de cette image et a été mise en avant de manière bien plus accessible. C’est en tout cas la philosophie que nous avons défendue depuis 2009. En ce qui concerne les artistes, nous choisissons les musiciens qui nous semblent les plus pertinents quant aux thématiques que nous définissons. Cette année par exemple, Hugh Masekela, pionnier du jazz sud-africain mais peu connu en dehors du monde du jazz, donnera un concert.
Qu’en est-il, justement, du public du jazz ?
Il rajeunit avec les années ! Le Paris Jazz festival existe depuis presque 20 ans. Nous avons donc un public fidèle de connaisseurs qui revient chaque année. Mais grâce à notre situation au coeur du Parc floral, nous touchons également les promeneurs, pique-niqueurs et chalands du week-end. Ceux-là ne connaissent pas forcément le jazz mais le découvrent le temps d’une balade. Les concerts sont ouverts et la musique porte bien au-delà des 1500 places assises ! Cela permet de toucher un public très diversifié. Certaines oreilles sont conquises et reviennent l’année suivante. Notre lieu d’installation est ainsi essentiel à la diffusion de ce festival.
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