Les chiffres officiels de la population millésimée 2010, viennent d’entrer en vigueur ce premier janvier 2013. Avec 1 327 732 habitants (population municipale), le Val de Marne gagne 30 000 âmes par rapport au millésime 2006. Avant de se projeter en détail sur les variations de ville en ville, quelques précautions pour éviter trop de confusions.
Un millésime : pas des chiffres en temps réel
Première précision, ces nouveaux chiffres ne correspondent pas au nombre d’habitants en temps réel au premier janvier 2013, non plus que d’une estimation au premier janvier 2013, mais d’une estimation de la population au premier janvier 2010.
Un recensement par échantillon
Seconde précision, cette estimation a été calculée à partir de recensements effectués par l’Insee (Institut national de la statistique) sur des échantillons de la population durant cinq années, l’année du millésime correspondant à celle du milieu. La taille des échantillons diffère en fonction de la taille des communes, pour des raisons de fiabilité statistique. Dans les communes de moins de 10 000 habitants, 20% des logements sont recensés chaque année, contre 8% dans les communes de plus de 10 000 habitants.
Ces échantillons sont choisis de manière à être représentatifs de la commune en termes de quartier et de type de logement. Concrètement, cinq groupes de rotation sont définis dans chaque commune, dont un seul est recensé chaque année, dans son intégralité pour les communes de moins de 10 000 habitants, à hauteur de 40% dans des communes de plus de 10 000 habitants. Au bout de cinq ans, 100% des logements ont ainsi été recensés dans les villes de moins de 10 000 habitants contre 40% dans les plus importantes.
Pour calculer le nombre d’habitants de l’année millésimée, il ne suffit pas de faire la moyenne de la population recensée sur cinq ans, il faut la rapporter à l’estimation du nombre de logements constatés l’année en question. Le calcul correspond donc à la somme des habitants recensés dans les cinq échantillons (des 5 années) divisés par le nombre de logements concernés, ce qui permet d’obtenir un nombre d’habitants moyens par logement. Ce nombre est ensuite multiplié au nombre de logements constatés le 1er janvier de l’année du millésime. Concernant le millésime 2010 de la population, dont les chiffres viennent d’être publiés début janvier 2013, la population a donc été estimée à partir du nombre de logements répertoriés dans les villes en 2010. (voir détail sur le site de l’Insee)
Une marge d’erreur de plusieurs %
Troisième précision : tenir compte de la marge d’erreur liée à l’analyse par échantillons ainsi que par les aléas pratiques mêmes du recensement (comptage ou non des habitants lorsque pas de réponse par exemple). En pratique, l’Insee indique une marge d’erreur de plus ou moins 2 % pour une commune de plus de 50 000 habitants, de plus ou moins 3% pour une commune de 20 000 à 50 000 habitants, de plus ou moins 4% de 10 000 à 20 000 habitants, et encore de plus ou moins 5% de 6 000 à 10 000 habitants. Plus la population est importante, plus la marge d’erreur est faible, au niveau national, l’Insee l’estime ainsi à 0,02%, soit quelques 15 000 habitants. (Voir explications détaillées sur le site de l’Insee) «D’une année sur l’autre, la marge d’erreur est supérieure à la variation annuelle. Pour disposer de données réellement comparables, il faut comparer les millésimes distincts de cinq années », explique Laurent Chalard, docteur en géographie, auteur de plusieurs articles sur les questions de population et notamment d’une proposition de méthode de redressement des données.
Population municipale ou population totale?
Dernière précision : distinguer la population municipale et la population totale, également proposées par l’Insee. La population municipale comprend les habitants effectifs de la ville, y compris les sans-domicile-fixe ou les personnes incarcérées en établissement pénitentiaire. La population totale comprend en plus des personnes qui ne résident pas effectivement en ville mais y ont gardé une résidence, c’est le cas d’étudiants habitant ailleurs mais officiellement logés chez leurs parents. La population effective de la ville est la population municipale. (Voir détail sur le site de l’Insee)
Les réajustements dans le Val de Marne
Le tableau ci-dessous de la population municipale millésimée 2010 dans le Val de Marne, comparée avec le millésime 2006, les chiffres des années précédentes sont également rappelés dans les colonnes de côté car dans le cas des fortes progressions, ils permettent de visualiser à quel moment les changements sont intervenus du point de vue de statistiques Insee. On peut ainsi constater que la diminution de la population à Villiers sur Marne vient de comptages Insee de 2010 et 2011. Une baisse qui laisse dubitatif le géographe Laurent Chalard : «Il est impossible qu’il y ait eu une baisse de plus de 2000 habitants en si peu de temps, à l’échelle d’une ville de moins de 30 000 habitants. Certains effets de rattrapage expliquent parfois les variations importantes. Par exemple, avant 1999, la population a été sous-estimée et le rattrapage qui s’en est suivi a donné l’impression d’une forte progression. A Créteil par exemple, le recensement de 1999 ne faisait état que d’une très légère progression par rapport à 1990 (de 82 088 à 82 154) alors que quelques 4000 logements avaient été construits ! En 2007, le recensement a en revanche bondi à 89 410 habitants alors qu’il n’y avait eu que 2200 nouveaux logements, ceci par effet de rattrapage. Un moyen de valider le réalisme dans les variations de chiffres et de comparer avec les données de taxe d’habitation, qui n’indiquent certes pas le nombre d’habitants mais le nombre de ménages.»
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