Faut-il ou non ouvrir les commerces le dimanche et à quelles conditions ? Actuellement, les règles varient en fonction du secteur et de la zone géographique et ces disparités posent problèmes aux enseignes comme aux élus qui les abritent. Reportage à la Cerisaie, à Fresnes.
Fin avril, le député socialiste de Seine et Marne, Olivier Faure, s’est risqué à relancer le débat en écrivant au ministre du Travail, Michel Sapin, pour défendre l’ouverture dominicale des magasins de bricolage au niveau national, au même titre que les magasins d’ameublement et de jardinage qui bénéficient déjà de cette dérogation. Dans le même temps, le syndicat FO Val de Marne a annoncé ce mercredi 22 mai avoir gagné son recours juridique contre l’ouverture dominicale des magasins Boulanger du département, après avoir déjà gagné contre Castorama et Bricorama.
Sur le terrain, certains élus tentent de trouver des parades au nom de l’emploi et du développement économique de leur ville. A Fresnes, le député-maire socialiste Jean-Jacques Bridey n’a pas signé la lettre d’Olivier Faure mais a fait voter en Conseil municipal la demande de création de deux PUCE (Périmètre d’usage de consommation exceptionnel) concernant le parc de la Cerisaie et le terrain du Castorama. Si ces PUCE étaient autorisés par la préfecture, ils permettraient aux magasins qui se trouvent dans son périmètre d’ouvrir en toute légalité.
Pour motiver cette demande, la ville indique que le chiffre d’affaires des commerçants de la Cerisaie – qui ouvrent déjà le dimanche – est presque aussi important ce septième jour que le samedi. La ville indique également que l’ouverture dominicale a permis la création de 70 nouveaux emplois. Concernant le Castorama, entre 20 et 25% de son chiffre d’affaires serait réalisé le dimanche.
Pour l’instant, le PUCE n’a pas été accordé par la préfecture, l’étude est en cours indique-t-on à la mairie de Fresnes. «Nous nous y sommes fermement opposés», tranche de son côté le patron de FO Val de Marne, Marc Bonnet.
Au Parc commercial de la Cerisaie de Fresnes, l’ouverture dominicale est pourtant déjà rentrée dans les mœurs. «Nous réalisons la moitié de notre chiffre d’affaire les samedi et dimanche, je ne vois vraiment pas comment l’on pourrait s’en passer. Les gens travaillent en semaine, c’est plus logique d’ouvrir le weekend et de récupérer une journée en semaine», témoigne Nathalie, vendeuse dans un magasin de vêtements pour enfants. Même avis du côté de Gauthier, conseiller clientèle dans un magasin de sport : «On est beaucoup plus occupé le samedi et le dimanche, c’est certain. On voit débarquer les parents et les enfants pour faire les emplettes en prenant leur temps. Le weekend, c’est shopping. En semaine, les clients sont pressés, ils doivent vite trouver pour repartir au travail.» Même du côté des opticiens, la différence se fait sentir. «On se relaye entre nous le weekend, pour que chacun de nous puisse profiter de temps en temps du dimanche en famille.» Une vendeuse de chaussures en CDD n’est en revanche pas du même avis : «Je travaille le dimanche parce que c’est le planning, mais si je pouvais choisir, je préférerais gagner un peu moins et ne pas travailler le dimanche. Mais pour les étudiants, c’est une vraie aubaine», reconnaît-elle.
Pour les consommateurs, l’avis sur la question est plus partagé. Si Antoine apprécie de pouvoir acheter ses outils le seul jour où il est libre, sa femme Géraldine déplore le fait que les Français délaissent le repas dominical, qui, pour elle, est une institution. Pour d’autres, il s’agit d’une opportunité pour combler les fins de mois. «J’ai 23 ans, et je peux vous assurer que, pour un étudiant, même si c’est difficile parfois de concilier travail et études, c’est juste une mine d’or. Le weekend, je gagne une prime dont je ne pourrais pas me passer pour payer mes études. Donc même si c’est dur, on dit oui et avec le sourire», déclare Julien. Pascal, son père, est plus mitigé. «Moi, je suis de la vieille école. Pour moi, le dimanche, c’est barbecue en famille dans le jardin !»
le dimanche c’est le seul jour ou nous pouvons envisager d’aller faire quelques courses autre que les obligations, si cela ferme le dimanche et bien très sérieusement je ne sais pas comment faire d’autre. Notre voisin, étudiant se retrouvera sans travail…toutes ces réflexions qu’on nous sert allégrement on finit plutôt par se demander ce qu’on nous cache car il est évident que c’est une simple querelle syndicat patron et que les résidants en France on s’en balance…
Ah les beaux dimanches en famille à faire du shopping !
Con…sommateurs, réveillez-vous !
Arrêtez de vous laisser manipuler par “les intérêts puissants” évoqués pudiquement par Jean-Marc Ayrault lors de la discussion de la loi Mallié de 2009 sur les dérogations au repos dominical des salariés.
“C’est un choix de société” a-t-il proclamé.
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