Comment faire face à la surpopulation carcérale, le mal-être et les scènes de plus en plus violentes qui en découlent ? Le problème est national mais le Val de Marne a son lot avec la Maison d’arrêt de Fresnes. A l’occasion d’une question orale, le sénateur UMP Christian Cambon a évoqué les conditions de travail des surveillants. La réponse obtenue ce lundi 1er octobre fait état des moyens mis en œuvre pour améliorer la situation. Des solutions qui ne semblent pas encore perçues sur le terrain comme en témoigne Vincent Le Dimeet, délégué du syndicat majoritaire des surveillants de la maison d’arrêt, Fo Pénitentaire.
Taux d’occupation de 156% à la Maison d’arrêt de Fresnes
Les prisons françaises sont surpeuplées et la Maison d’arrêt de Fresnes ne fait pas exception. Au 1er septembre 2013, 2 198 détenus y vivaient pour seulement 1404 places officielles (télécharger ici les chiffres officiels du ministère), soit un taux d’occupation de 156,6%. La prison du Val de Marne n’est certes pas la pire lotie, 7 établissements présentent une densité supérieure à 200%, mais elle fait partie tout de même partie de la frange haute des 37 établissements au-dessus de 150%, sur un total de 127. Mi-septembre, un détenu âgé d’une trentaine d’années s’y est donné la mort par pendaison.
Question du sénateur
Pour gérer ces personnes, 750 surveillants officient. Et à l’occasion d’une question orale posée le 4 juillet 2013, le sénateur-maire UMP de Saint-Maurice Christian Cambon a questionné la garde des sceaux, Christine Taubira, sur leurs conditions de travail, évoquant les problèmes de surpopulation carcérale, de sous-effectif des surveillants, et rappelant le rassemblement des agents pénitenciers devant l’établissement au printemps dernier pour dénoncer la violence grandissante des détenus à leur égard. «Face à cette situation, de quelle manière la garde des Sceaux entend-elle répondre à ces préoccupations et quelles vont être ses priorités en matière de politique pénitentiaire ? », s’était enquis le sénateur.
Réponse de la ministre
La ministre de la Justice a fait rendre sa réponse ce lundi 1er octobre. Elle rappelle que des mesures ont déjà été prises avec une augmentation de 20% de crédit de rénovation cette année pour améliorer conditions de travail des personnels et les conditions de détention. Elle fait aussi état d’une amélioration de la sécurité des personnels dans les établissements avec la mise en œuvre d’un plan exceptionnel portant sur 33 millions d’euros qui permettra de mieux équiper les établissements avec la mise en place de dispositifs anti-projections dans 35 établissements et de commandes de portiques à ondes millimétriques dans 20 établissements accueillant les détenus au profil les plus sensibles, ainsi que de 282 nouveaux portiques à masse métallique dans toutes les zones sensibles des établissements.
Concernant Fresnes, la ministre indique que la situation est examinée avec la plus grande attention en ce qui concerne les effectifs, et que près de 97% des postes sont actuellement pourvus.
Voir l’intégralité de la question et de la réponse.
Réaction syndicale
Pour Vincent Le Dimeet, délégué Fo Pénitentiaire à la Maison d’arrêt de Fresnes, rien n’est pour l’instant visible sur le terrain. «Nous n’avons jamais vu la couleur de ces portiques et sommes actuellement en cruel sous-effectif. Il n’y a jamais eu autant d’heures supplémentaires pour combler le manque de personnel. Surtout, les actes de violence sont de plus en plus fréquents», réagit le délégué syndical.
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