La préparation accélérée du projet d’école avant le 15 novembre avait mis les enseignants de Villejuif dans la rue la semaine dernière. Le projet d’école est un projet pédagogique sur trois ans qui a pour objet de répondre aux enjeux spécifiques de l’établissement – suite au diagnostic des enseignants, par des actions et projets menés par ces derniers (par exemple un atelier scientifique, des sorties culturelles…).
Plus d’une centaine de professeurs des écoles s’étaient mobilisés pendant leur pause méridienne pour aller manifester devant les portes de l’inspection de la circonscription, où une délégation avait été reçue, ce jeudi 26 septembre, protestant contre un délai jugé trop court alors qu’ils ont d’habitude presque l’année scolaire pour concocter ce projet qui s’étale ensuite sur trois ans.
«Cette date du 15 novembre avait été fixée dans le cadre d’un calendrier totalement assujetti à la mise en place «coûte que coûte» du décret Peillon sur les rythmes scolaires, ainsi que son corollaire des projets éducatifs territoriaux avec les mairies», rappelaient les syndicats SnudiFo, CGT Education et Sud Education, hostiles à la réforme.
L’appel des enseignants a été entendu. «L’Inspection de la circonscription de Villejuif a annoncé en début d’après-midi par mail à toutes les écoles de la deuxième circonscription que la remontée du projet d’école pour validation à l’inspectrice de l’éducation nationale est reportée du 15 novembre 2013 au 11 avril 2014, et quelques instants après, c’est la Direction des services départementaux de l’Education nationale qui a confirmé ce report pour l’ensemble des écoles du Val de Marne», se réjouit Luc Bénizeau, délégué SnudiFo. Une première victoire symbolique contre la réforme des rythmes ? «Il s’agit d’un premier recul mais qui ne règle pas tout car la mise en place des projets éducatifs territoriaux se poursuit. Nous appelons à une suspension immédiate de ce décret pour arrêter sa mise en place là où il n’est pas encore appliqué, et sa suppression là où il est déjà mis en œuvre», reprend le délégué.
Dans le Val de Marne, aucune ville n’a souhaité mettre en œuvre la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013, suite à la forte mobilisation des enseignants et parents d’élèves de l’année dernière, mais les villes ont en principe jusqu’à la fin de l’année pour se concerter avec leur population et leurs écoles et proposer un projet d’organisation à l’Education nationale. Plusieurs réunions de concertation avec les habitants ont déjà été organisées depuis le début de l’année scolaire et les villes ont également lancé des questionnaires et enquêtes auprès de leur population pour avancer sur ce dossier sensible, à quelques mois des élections municipales…
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