Rentrée des classes, réforme des rythmes scolaires, de la formation des enseignants et de l’éducation prioritaire, passage au numérique, gestion des crises (violence…), autant de dossiers chauds bouillants dans l’Education nationale. Bilan de prérentrée avec la rectrice de l’Académie de Créteil, Florence Robine.
Alors que près d’un million d’élèves s’apprêtent à rentrer en classe dans l’Académie de Créteil (environ 250 000 dans le Val de Marne), le rectorat est déjà sur le pont depuis la fin juin. Avec des effectifs prévisionnels d’élèves qui peuvent évoluer d’un jour à l’autre, en fonction des emménagements, déménagements, changement de filière ou d’établissement, les équipes administratives ont dû jongler avec les enseignants titulaires, les contractuels admissibles, les contractuels non encore admissibles, pour composer les classes. La création de 850 postes supplémentaires a donné un peu d’oxygène, compensant suffisamment les 10 000 élèves supplémentaires pour permettre d’augmenter un peu la brigade de remplaçants.
C’est dans ce contexte que la rectrice d’académie, Florence Robine, est apparue souriante à l’occasion de sa conférence de presse de rentrée, ce vendredi 30 août, ne laissant rien paraître des casse-têtes du second rectorat le plus important du pays en termes de population. «Les équipes ont bien travaillé, nous abordons la rentrée de façon sereine et confiante.» Et de pointer que l’on peut toujours regarder le verre à moitié plein ou à moitié vide en réagissant sur les prévisions de classe trop nombreuse déjà pointées par les syndicats et associations de parents d’élève ici ou là.
Au-delà de la rentrée, temps fort et sensible de l’année, les dossiers épineux ne manquent pas pour nourrir la saison 2013-2014, de la réforme des rythmes scolaires que l’intégralité des villes du Val-de-Marne – qui avaient le choix de l’appliquer ou non dès la rentrée 2013- ont reporté à la rentrée 2014 face à l’hostilité conjuguée des enseignants et des parents d’élèves, à la réforme de l’Education prioritaire en passant la scolarisation des moins de trois ans, l’accueil des élèves handicapés et encore la naissance des ESPE (Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation) pour former les enseignants. Petit point d’étape des enjeux 2013-2014 :
Accélérer l’usage du numérique
Assurer la cohérence du parcours de la maternelle au lycée
Alors que les écoles maternelles et primaires dépendent, pour leur infrastructure technique, des villes, les collèges du Conseil général et les lycées de la région, chaque niveau de collectivité locale tente de jouer son rôle pour encourager le numérique. Certaines communes financent des ordinateurs et des formateurs dans les écoles, le Conseil général accueille les élèves de sixième avec un ordinateur depuis la rentrée 2012 dans le cadre de l’opération Ordival, le Conseil régional développe dans les lycées son projet Lilie d’ENT (Environnement numérique de travail. Les ENT sont des portails Internet collaboratifs à destination des parents, enseignants et élèves d’un établissement, qui permettent d’échanger à la fois sur les questions administratives comme les notes et absences mais aussi de suivre des projets pédagogiques)…Autant d’initiatives intéressantes mais déconnectées les unes des autre. Le seul fil conducteur est l’Education nationale, partenaire d’un certain nombre de projets. Dans le cadre de l’opération Ordival par exemple, le rectorat a mis en place un portail de ressources pédagogiques pour accompagner la mise à disposition des ordinateurs. «Nous souhaitons développer un parcours numérique cohérent de l’école au lycée», insiste Florence Robine.
Développer le mobile-learning
«Et, au-delà de l’usage des ordinateurs, nous souhaitons aussi développer le mobile learning avec les smartphones et tablettes», poursuit-elle.
Objectif : deux collèges connectés par département en 2014
Au niveau national, l’expérience pilote de vingt collèges connectés – dont un en Seine-Saint-Denis, devrait aussi se généraliser. «Notre objectif est de disposer de deux collèges connectés par département», annonce la rectrice.
Création d’une mission Ecole et société
Laïcité, égalité entre les garçons et les filles, violence en milieu scolaire… comment penser l’école dans la société, faciliter le vivre ensemble, accompagner les établissements en situation de crise ? Tel est l’objectif de la mission Ecole et société créée cette année au sein du rectorat de Créteil. «L’objectif est de faire un état des lieux, rendre visible les outils existants, constituer une cellule d’appui aux établissements et être force de proposition», résume Florence Robine.
Réforme des rythmes scolaires
Cette fois les villes vont être obligées d’y passer. Le passage au mercredi ou samedi travaillé sera obligatoire dès la rentrée 2014 dans toutes les écoles en contrepartie de journées plus courtes complétées par des activités pédagogiques proposées par les communes. Les villes avaient le choix (avec incitation financière) de franchir le pas dès la rentrée 2013 mais aucune commune du Val de Marne n’avaient finalement décidé de le faire suite aux protestations des enseignants et des parents d’élèves. «La réflexion est aujourd’hui largement avancée et les esprits sont mûrs, pose, confiante, la rectrice. L’objectif est désormais qu’un projet soit défini ville par ville d’ici la fin décembre 2013.»
Parmi les principaux motifs du refus, les opposants à cette réforme craignent que cette municipalisation d’activités pédagogiques n’entraîne des inégalités entre les communes qui disposent d’importants moyens financiers ou sont motivées pour proposer des activités intéressantes et les autres, entre celles qui proposeront les activités gratuitement et les autres. «Oui, mais n’est-ce pas ce qui se passait avant, que personne ne voulait voir, et qui sera ainsi mis sur la table ? soulève la rectrice. Tout ne peut pas être parfait dès la première année mais les élus sont conscients de leur responsabilité en la matière. C’est aussi aux citoyens d’appuyer auprès de leurs élus ce qui leur paraît prioritaire.»
Scolarisation des moins de trois ans
Comment accueillir davantage d’élèves de moins de trois ans dans de bonnes conditions ? Là encore, l’Education nationale compte sur un partenariat étroit avec les villes pour développer des solutions. Concrètement, le rectorat annonce pour la rentrée 2013 le chiffre de 800 élèves supplémentaires (sur les 3 départements) de moins de trois ans par rapport à la rentrée 2012, dont 400 en Seine-Saint-Denis, 150 en Seine-et-Marne et 250 en Val-de-Marne.
Création d’une Espe (Ecole supérieure du professorat et de l’éducation)
Après l’ancienne école normale et l’IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres), l’Espe constitue le nouveau dispositif de formation des enseignants. Une Espe doit être créée dans chaque académie dès cette rentrée 2013. Au sein de l’Académie de Créteil, l’Espe restera intégrée à l’Université Paris Est Créteil (Upec) en remplacement de l’IUFM via la mise en place d’un nouveau Master des métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) qui comprendra quatre mentions possibles : premier degré, second degré, encadrement éducatif et pratique et ingénierie de la formation. Voir le site de l’Espe de Créteil.
Bientôt un lycée international dans l’Est parisien !
C’est l’une des fiertés de l’Académie. Le projet de collège et lycée international de Noisy le Grand, mûri de longue date et actuellement en cours de construction, devrait ouvrir ses portes dès la rentrée 2014 au niveau du collège (400 élèves) et 2015 au niveau du lycée (1200 élèves). Un pendant Est parisien au lycée international de Saint-Germain en Laye.
Chiffres de la rentrée 2013 dans le Val de Marne
134 484 élèves dans le primaire public (+ 2127 par rapport à 2012 et + 120 postes)
52 069 élèves dans les collèges publics (+650 élèves et +50 postes)
Sur les 3 départements (77, 93 et 94) : 97 320 élèves de lycées généraux et technologiques publics (+705 élèves et +30 postes) et 42 572 élèves de lycées professionnels publics (+684 élèves et +80 postes).
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