Après que chaque commune du Val de Marne ait décidé de reporter la réforme des rythmes scolaires à la rentrée 2014, la réflexion se poursuit sur le terrain. A Villejuif, la mairie a réalisé une enquête auprès de 4000 familles pour cibler leurs besoins et leurs priorités et une réunion se tenait ce mardi 11 juin pour faire le point.
Pour les familles, l’échéance semble désormais loin et seules 498 personnes ont répondu au questionnaire de la ville qui aurait aimé plus de retours qu’un petit 12% des sondés. Une centaine de personnes étaient toutefois présentes à la réunion de ce mardi 11 juin, et les conclusions de l’enquête ont le mérite d’être claires. 85% des familles interrogées préfèrent que la demi-journée supplémentaire se tienne le mercredi matin et 45% insistent sur la nécessité de préserver un temps de restauration scolaire de qualité. 35% s’inquiètent également de ce que l’accueil de fin d’après-midi perdure malgré la réforme.
“L’enjeu est de proposer aux jeunes Villejuifois un accueil périscolaire de qualité. C’est une réforme qui va bouleverser notre quotidien, d’où l’importance qu’on la construise tous ensemble” a conclu Claudine Cordillot.
S’il n’y a que 12% des familles qui ont répondu au questionnaire de la mairie de Villejuif, par contre 100% des directions d’école et maintenant plus de 190 enseignants, soit + de 80% des enseignants des la ville ont signé cette lettre adressée à Mme le Maire :
Les directions d’écoles de Villejuif
à
Madame le Maire de Villejuif
Villejuif le 27 mai 2013
Madame Le Maire de Villejuif
Le 20 décembre dernier les 22 directeurs de la ville de Villejuif unanimes, syndiqués au SNUDI-FO, au SNUIPP-FSU, ou non syndiqués vous sollicitaient au sujet du projet de réforme sur les rythmes scolaires. Nous « tenions à vous faire part du rejet quasi unanime des enseignants de la ville de ce projet et de leurs vives inquiétudes, s’il s’avérait que, malgré cette opposition, celui-ci voyait le jour. » Nous vous rappelions que « non seulement le projet ministériel n’améliore en rien les conditions d’apprentissages des élèves, mais nous ne pouvons accepter que l’Éducation Nationale se retrouve placée sous la tutelle d’un Projet Educatif Territorial. Ce serait faire dépendre les droits de nos élèves des décisions prises localement générant une situation d’inégalité et par ailleurs, faire que nos obligations de service ne soient plus sous la seule responsabilité de l’état, ce que nous refusons. » Nous vous alertions sur le fait que « ce projet dégrade aussi les conditions de travail des enseignants et celles des personnels municipaux qui travaillent dans les écoles. »
Nous « vous demandions d’apporter votre soutien aux enseignants qui souhaitent l’abandon de cette réforme, en adoptant une délibération municipale requérant que les écoles de Villejuif ne soient pas soumises à la réforme des rythmes scolaires à la rentrée prochaine. »
Le 18 janvier vous nous informiez que la commune demanderait un report de l’application de la réforme à septembre 2014 si le décret était effectivement promulgué. Vous avez indiqué que «cette réforme porte en germe des risques d’explosion du caractère national de l’Education», que vous « ne souhaitiez pas vous précipiter », en précisant que « vous aviez de grandes réserves et que vous partagiez les inquiétudes des enseignants»
Le 12 février 96% des enseignants de Villejuif étaient en grève pour l’abrogation du décret sur les rythmes. Depuis, tous les Maires du département ont été amenés à renoncer à mettre en œuvre cette réforme à la rentrée 2014.
Nous avons pris connaissance, après qu’il ait été adressé aux parents, du questionnaire que vous avez envoyé par courrier aux familles. Nous ne pensons pas que l’heure soit à choisir le scénario de mise en œuvre d’un décret « qui porte en germe des risques d’explosion du caractère national de l’Education ».
Nous souhaitons de plus rappeler que la raison d’être de l’école est et doit rester les apprentissages.
Alors que nos collègues parisiens viennent de se réunir mercredi 22 mai à plus de 1000 avec leurs syndicats SNUipp-FSU, Snudi-FO, Se Unsa, Sud Education, CNT-Ste, CGT Educ’Action, et ont réaffirmé leurs demandes :
Abrogation du décret sur les rythmes scolaires
Non à la mise en place du projet parisien à la rentrée 2013
L’Education doit rester nationale
Maintien de notre statut de fonctionnaire d’Etat
Nous tenons, nous aussi, à réaffirmer notre exigence d’abrogation du décret. Nous nous adressons aujourd’hui à vous pour vous demander de prendre position en ce sens en direction du Ministre de l’Education nationale et que soient stoppées les initiatives visant à le mettre en œuvre à Villejuif.
Convaincus que vous serez sensible à nos arguments et en comptant sur votre soutien, Veuillez agréer Madame Le Maire, nos salutations distinguées.
Les directrices et directeurs d’école de Villejuif
syndiqués au SNUDI-FO, au SNUIPP-FSU, ou non syndiqués.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.