En difficulté budgétaire, l’École nationale vétérinaire de Maisons Alfort (ENVA) a récemment perdu son accréditation de l’association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (Aeeev) (voir article précédent). C’est dans ce contexte que Catherine Procaccia, sénatrice UMP du Val de Marne, a mis le sujet au menu de la séance de questions au gouvernement de ce mardi 23 avril, rappelant que seules trois écoles françaises dispensent encore un enseignement vétérinaire et que la moitié des vétérinaires sont désormais formés à l’étranger.
La sénatrice a demandé des gages concernant les actuels étudiants et jeunes diplômés de l’ENVA qui prévoit d’accueillir des étudiants supplémentaires dès la rentrée 2013 et 15% d’étudiants de plus d’ici 2017. C’est Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche qui a répondu, l’un des deux ministres de tutelle de l’école, Stéphane Le Foll (Agriculture) étant à l’Assemblée nationale pour répondre à une question proche posée par Michel Herbillon, le député-maire de Maisons-Alfort.
“L’École nationale vétérinaire restera sur le site d’Alfort. Dans ce contexte, le rétablissement de sa santé financière est une priorité, a tout d’abord assuré le ministre. Notre objectif, dans le cadre de la réflexion sur la création d’un pôle vétérinaire national, est d’enrichir l’offre de formation vétérinaire, d’adapter les formations aux nouveaux besoins, d’inscrire notre dispositif national de formation en conformité avec les référentiels internationaux. Les efforts que l’École nationale doit consentir ne se feront pas au détriment de la qualité de la formation.
C’est aussi pourquoi, depuis plusieurs années, cette école fait l’objet d’un soutien particulier : de tous les établissements placés sous la tutelle du ministère chargé de l’agriculture, elle est celui qui a bénéficié du montant le plus important de crédits d’investissement versés ces dernières années. L’École nationale a reçu 22 millions d’euros entre 2008 et 2012 ; en 2013, dans un contexte budgétaire contraint pour tous les ministères – donc également pour celui de Stéphane Le Foll –, 800 000 euros supplémentaires sont disponibles pour des travaux de mise en sécurité. Ces financements importants ne peuvent être consacrés à des dépenses de prestige mais doivent être utilisés pour des investissements indispensables permettant d’assurer la sécurité des étudiants et la qualité des enseignements et de la recherche. Le nouveau directeur de l’École nationale a engagé un plan de redressement qui, avec la réduction de moitié du déficit, commence manifestement à porter ses fruits. Le retour à l’équilibre financier devra se faire avec l’impact social le plus réduit possible, en maintenant un dialogue permanent avec la communauté de travail de l’établissement.
Dans ce cadre, il a été décidé de reporter la visite de l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire, initialement prévue en 2013. L’accréditation n’ayant pas de valeur juridique, sa suspension provisoire, liée au report de la visite, n’aura aucun effet sur la reconnaissance européenne du diplôme de docteur vétérinaire délivré par l’École nationale. Ses diplômés pourront donc toujours s’installer librement sur le territoire de l’Union européenne.”
“La question qui se pose n’est pas celle des rénovations de prestige mais bien celle des travaux indispensables aux salles d’enseignement et de travaux, a répondu Catherine Procaccia. J‘ai appris, par exemple, que même la réparation des fenêtres d’un bâtiment qui n’a pas été rénové depuis cent trente-cinq ans n’a pu être envisagée ! Je n’appelle pas cela des réparations de prestige !” La sénatrice s’est aussi inquiétée de l’allusion du ministre d’un impact social le plus réduit possible. “Même le plus réduit possible, il y aura donc un impact et donc des conséquences en termes d’emploi.”
Création d’une mission pour valoriser le patrimoine
Dans sa réponse, le ministre a rappelé l’installation prochaine du siège de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, l’ANSES, sur le campus de l’ENVA et annoncé que le ministre de l’Agriculture allait lancer une mission dont le rôle serait de formuler des propositions sur la valorisation du patrimoine de l’école dans le cadre du Pôle régional d’enseignement supérieur, notamment au profit du logement étudiant.
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