Société | | 15/11/2013
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Polémique sur la viande à la cantine : les élus de Villejuif se positionnent

Polémique sur la viande à la cantine : les élus de Villejuif se positionnent

Legumes Patryssia FotoliaL’appel à manifester ce samedi 16 novembre pour réclamer la possibilité aux parents d’exiger qu’aucune viande ne soit servie à leur enfant à la cantine, lancé la semaine dernière par une assistante maternelle de confession musulmane, a suscité un très vif débat entre  défenseurs de la laïcité et tenants de la cause végétarienne, sur fond de campagne municipale.

Dans cette demande d’alternative sans viande en effet, se rejoignent motivations végétariennes et revendications religieuses (impossible en effet d’avoir la certitude que la viande de la cantine est bien halal ou casher). Le sujet est donc brûlant. Voir notre article du 10 novembre dernier et les nombreux commentaires qu’il a suscités.

Dans cette affaire villejuifoise, tous les élus et politiques locaux se sont clairement positionnés. De Philippe Vidal, candidat sans étiquette, qui a lancé le débat sur son site de campagne, à la maire de Villejuif, Claudine Cordillot, qui vient de publier un communiqué, sans oublier les représentants UMP, UDI, PS et EELV. Revue de détail des positions de chacun.

Seul parti à soutenir cette manifestation, Europe Ecologie Les Verts. Natalie Gandais, tête de liste de L’avenir à Villejuif et représentante locale d’EELV explique que la diminution de la viande permet de développer en contrepartie la proportion d’aliments biologiques et défend aussi une laïcité qui permet à chacun, athée ou pratiquant, de vivre selon ses convictions, y compris dans ses conséquences alimentaires. Elle insiste en revanche sur la nécessité de compenser par une proposition protéinée d’origine végétale. Une position partagée par son colistier Alain Lipietz : “Il y a des enfants végétariens, parce que manger des animaux les choque. D’autres, leurs parents leurs disent de se défier de la viande qu’on leur sert, pour des raisons religieuses, écologiques ou sanitaires. L’école publique n’a pas à imposer aux enfants et aux parents les convictions philosophiques de ses dirigeants. En revanche l’école a le devoir de fournir à tous les enfants la quantité de protéines nécessaire à leur croissance. Ces protéines existent sous deux formes : végétales (les plantes légumineuses) ou animales. Il faut leur laisser le choix, en leur lassant les deux possibilités” Voir les explications des écologistes dans l’article et les commentaires.

D’ordinaire peu amène avec la maire PCF de la ville, le candidat sans étiquette Philipe Vidal a en revanche immédiatement appelé à un Front républicain autour de cette dernière pour s’opposer à cette requête au nom de la laïcité, rapidement rejoint par les représentants  de l’UDI, Jean-François Harel et de l’UMP, Franck Le Bohellec mais aussi de Catherine Casel (Villejuif Autrement). (voir toujours le précédent article et ses commentaires).

Ce jeudi 14 novembre, la section PS de la ville a publié un communiqué remettant en cause les articles de loi sur lesquels s’appuie l’assistante maternelle pour exiger l’alternative sans viande, indiquant que le protocole additionnel à la Convention des droits de l’Homme et des libertés fondamentales auquel elle fait allusion n’a jamais été ratifié par les membres du Conseil de l’Europe, et s’étonnent du soutien de Natalie Gandais à cette initiative «quand bien même la présidente de cette association confessionnelle figure sur sa liste pour les municipale.» Les élus socialistes reconnaissent en revanche la nécessité de diminuer la consommation de viande en raison des conséquences environnementales de l’élevage pour satisfaire la croissance de la consommation. Voir leur communiqué.

Position de la ville de Villejuif

La municipalité a également publié un communiqué qui rappelle en préambule que «bien que facultatif, le service de cantine doit respecter les grands principes du service public que sont, notamment, l’égalité d’accès au service et la neutralité religieuse» et insiste sur la nécessité de fournir un repas complet et équilibré aux élèves dans un contexte de précarisation croissante des familles. Concernant la viande à la cantine, le communiqué précise que «les enfants ne souhaitant pas manger la viande qui leur est servie n’y sont pas obligés», que «la ville propose des plats de substitution au porc», et que «des projets d’accueil individualisé (P.A.I.) sont mis en place pour les enfants porteurs de troubles médicaux.»

A propos de la prise en compte de la religion, le communiqué rappelle que «comme l’a rappelé le défenseur des droits dans son rapport du 28 mars 2013, le fait qu’une collectivité n’adapte pas un repas en fonction des convictions religieuses des familles ne peut être assimilé à une pratique discriminatoire puisqu’aucun refus de principe concernant l’accès à la cantine n’est par ailleurs opposé aux parents.». Concernant la dimension écologique enfin, le communiqué note que 20 % des composants des repas de la cantine sont issus de l’agriculture biologique. Télécharger l’intégralité du communiqué de la municipalité sur ce sujet.

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