“Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant hier, on l’avait expulsée…”, c’est par ces mots que l’abbé Pierre commençait son appel il y a 60 ans, le 1er février 1954, sur radio Luxembourg.
“Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. Devant l’horreur, les cités d’urgence, ce n’est même plus assez urgent !“, poursuivait l’abbé, avant de sommer de réagir : “Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s’accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l’on lise sous ce titre ‘centre fraternel de dépannage’, ces simples mots : ‘Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprend espoir, ici on t’aime.”
Alors que la fondation Abbé Pierre publie aujourd’hui son 19e rapport sur le mal-logement, faisant état de 3,5 millions de personnes mal-logées dont 141 500 personnes sans aucun domicile, Alfortville organise une exposition hommage qui retrace la vie et le combat de l’abbé, citoyen d’honneur de la ville, du 1er au 8 février dans les salons de la mairie.
L’inauguration se tiendra samedi à 16h en présence de la ministre de l’Egalité des territoires, Cécile Duflot, et du président de la fondation Abbé Pierre, Raymond Etienne.
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