Après avoir parcouru près de 800 kilomètres depuis Toulouse, les participants de la course Psycylette ont franchi la ligne d’arrivée ce mercredi 18 juin à Alfortville. Cette course, organisée pour les personnes atteintes de troubles psychiques rassemblaient des patients et des soignants de l’hôpital Marchand à Toulouse ainsi que le GEM (Groupe d’entraide mutuelle) de Melun.
“C’est la première fois que nous organisons un rallye-vélo” explique Stéphanie Avalle, chargée de mission, psychologue clinicienne à l’Unafam (l’Union nationale des familles et amis des personnes malades et/ou handicapées psychiques). “Nous voulons sensibiliser le grand public, et déstigmatiser les personnes atteints de ces troubles” poursuit-elle. Partis mercredi 11 juin de Toulouse, près de 30 participants ; patients, personnels soignants et accompagnateurs de l’Unafam ont progressivement remontés la France d’étape en étape. “On a voulu faire cette course pour prouver qu’on était capable de le faire comme les personnes normales » témoigne Jean-Pierre, 54 ans, qui confie n’avoir jamais fait de vélo avant l’épopée. Comme lui, la plupart des cyclistes sont venus de l’hôpital Marchand de Toulouse. Lui est venu avec trois autres patients, deux infirmiers ainsi q’une ergothérapeute. “Lorsque l’Unafam nous a parlé du projet, nous étions emballés. Nous en avons discuté avec le service des sports, et cela s’est mis en place rapidement. Les personnes qui participent à la course sont en condition physique et mentale relativement bonne” explique Rémi, infirmier dans le services des sports. Toutefois, la plupart n’avaient jamais fait de vélo auparavant, patients et infirmiers ont donc dû organiser un entrainement intensif pour être prêt le jour J. “Tous les lundis, pendant 6 mois, nous faisions des séance de vélo tous ensemble” témoigne Delphine, ergothérapeute à l’hôpital Marchand.
“Pendant la course, nous partions à 8h30 le matin et nous rentrions vers 18h30 le soir, parfois 19 heure sur les parcours les plus difficiles, lorsque la route était particulièrement vallonnée, autour de Limoges et Brives par exemple. En général nous faisions entre 120 et 130 kilomètres par jour” précise Jean-Pierre. Un vrai défi pour ces personnes atteintes de troubles psychiques, principalement de schizophrénie et de trouble bipolaire. « Ce qui était magique, c’était que lorsque nous étions sur nos vélos, les rôles de soignants et de patients étaient presque inversés. On s’encourageait et on s’aidait mutuellement. Nous avons construit un lien plus fort avec les patients, désormais je pense qu’ils nous voient différemment, on s’est livré dans les deux sens. Le paysage nous a aidé à avancer aussi, nous avons découvert de très beaux coins. Le soir, nous organisions des temps de paroles où chacun pouvait s’exprimer s’il le désirait, sur ce qu’il vivait, sur sa maladie. Un soir, un patient d’habitude très introverti s’est exprimé devant tout le monde, il s’est confié sur sa maladie, sur son mal-être, relate Delphine. C’était incroyable de voir comme cette expérience a libéré la parole. C’est un tremplin pour la suite, cela leur a donné confiance.“
1 GRAND bravo
Quiconque a fait 1 peu de randonnée au long cours en groupe peut comprendre ces moments magiques.
Des associations proposent aux familles ce genre d’organisation, expérience à tester :
http://www.fubicy.org/IMG/pdf/Dossier_de_presse_Ete_a_velo_.pdf
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