A la barre : demandes d’asile, faux visas et retour en zone d’attente

Les explications ne s’éternisent pas, l’audience est rapide, une quinzaine de minutes. La présence d’un interprète à leurs côtés est indispensable : ils ne parlent pas Français et semblent un peu dépassés par les événements. “Moi je ne savais pas, monsieur le président… J’espère que ma demande de réfugié sera acceptée…”, tente Salim. “Ce n’est pas de notre ressort”, explique le juge. La barrière de la langue rend l’échange difficile. La seule personne avec qui la communication verbale est possible est un interprète sous serment.

Pour leur avocate, qui travaille au cabinet de la police des frontières d’Orly, des affaires comme celles-là font parties de la routine : “Il y en a tous les jours… surtout si vous allez à Bobigny”. Le discours de cette dernière est bien rodé. Alors que  Salim et Naïm ne connaissent personne en France et qu’ils n’ont donc aucune garantie d’hébergement, une remise en liberté est inenvisageable pour l’avocate. Cette dernière signifierait un retour, à Tunis pour l’un, à Riyad pour l’autre, à leurs frais. Mieux vaut entamer une procédure de demande d’asile qui témoigne, selon l’avocate, “d’un sérieux désir de rester”.

Après quelques minutes de délibération, le verdict est le même pour les deux jeunes hommes. Ils seront maintenus en zone d’attente, conformément à la demande de l’avocate de la police des frontières, le temps que se déroulent les procédures en cours. Salim et Naïm devront donc patienter en attendant la réponse que donnera l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) à leur demande d’asile.