Nul ne sait encore très bien ce qu’il adviendra des départements de l’agglomération parisienne à l’horizon de la métropole mais leurs frontières semblent avoir encore de beaux jours devant elles, qu’il s’agisse de l’insécable ville-département de Paris et ses 2,2 millions d’habitants ou des esquisses de territoires au-delà du périph.
Ainsi la Vallée scientifique de la Bièvre*, composée de 18 communes du Val de Marne et des Hauts de Seine, représentant 600 000 habitants, et objet d’un Schéma de développement territorial, n’existera pas en tant que territoire. Le jeudi 23 octobre, les 18 élus se sont réunis à ce sujet. Côté Val de Marne, la communauté d’agglomération du Val de Bièvre était plutôt encline au mariage. Mais la composante alto-séquanaise, tout en se félicitant de sa collaboration avec le Val de Marne, n’a pas souhaité publier les bans. “On s’est pris un râteau“, résume un élu du 94 en souriant.
Du coup, la communauté d’agglo du Val de Bièvre** et ses 200 000 habitants va devoir se tourner vers l’intérieur du département. Un périmètre de quelques 500 000 habitants se dessine, De Bièvre en Seine, qui irait jusqu’à la Seine, englobant la CA du Val de Bièvre mais aussi Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Choisy-le-Roi, Chevilly-Larue, Rungis, Orly, Thiais, Villeneuve-le-Roi, Ablon-sur-Seine. Cette hypothèse qui a la faveur des élus du Val-de-Bièvre, réunirait trois projets de territoire, celui du Val de Bièvre, de la Seine-Amont et du pôle d’Orly-Rungis.
Valenton et Villeneuve-Saint-Georges veulent leur place
Pour les communes exclues de ce périmètre car situées de l’autre côté de la Seine, qu’il s’agisse Villeneuve-Saint-Georges, partie prenante du Grand Orly, ou de Valenton, qui a voté en juillet dernier son adhésion à la Communauté d’agglomération Seine-Amont, ce découpage suscite la frustration.
Alors que les élus de ce périmètre De Bièvre en Seine se réunissaient sous l’égide de la mission de préfiguration des territoires, les maires de Villeneuve-Saint-Georges et Valenton se sont donc invitées, pour défendre leur point de vue, alors qu’elles n’y avaient pas été conviées, ayant reçu en revanche leur bristol pour participer à une réunion quelques jours plus tard avec Plaine centrale (Créteil, Alfortville, Limeil-Brévannes, Haut Val-de-Marne…). “Villeneuve-Saint-Georges est engagée à la fois dans les dynamiques de Seine Amont (avec des opérations dans le cadre de l’EPA ORSA sur la qualification du centre ancien et autres projets concrets) et du Grand Orly, qui verra dans quelques semaines la signature de son CDIT. (Contrat de développement d’intérêt territorial). Le Grand Orly et l’hypothèse Val de Bièvre- Seine Amont -Orly ne s’opposent pas car aucun de ces territoires pris individuellement n’est assez grand pour constituer un Conseil de territoire. Mais de toutes les façons, Villeneuve s’inscrit clairement dans cette partie Ouest et pas du côté de Plaine centrale. Nous n’avons pas de projet commun avec eux en dehors du Televal. Les communes de Plaine Centrale sont davantage tournées vers la Seine-et-Marne“, explique-t-on au cabinet du maire de Villeneuve-Saint-Georges.
Quid du Grand Orly ?
Dans l’hypothèse actuelle de Bièvre en Seine, le Grand Orly serait aussi amputé d’une partie de son périmètre, ce qui n’est pas du goût de tous ses élus, alors que l’association du Grand Orly milite pour ne pas être dispersée.
Une autre option, au cas où le périmètre Val de Bièvre – Seine Mont – pôle d’Orly partiel ne serait pas validé, pourrait donc être la constitution d’un territoire à part entière du Grand Orly, englobant des communes de l’Essonne. Une logique qui satisferait les défenseurs du Grand Orly et pourrait tenter des communes du Val de Bièvre. “Les L’Haÿssiens ne vont pas à Ivry mais partagent des activités à Rungis, Chevilly, Orly, Fresnes“, reconnaît Vincent Jeanbrun, maire UMP de L’Haÿ-les-Roses, tout en étant d’abord favorable, avec les autres élus de la CAVB, au projet de périmètre de Bièvre en Seine. En outre, un amendement pourrait être proposé pour permettre aux communes faisant déjà partie d’une communauté d’agglomération de se séparer pour constituer des territoires au niveau des zones aéroportuaires, mais cette perspective est aussi loin de faire l’unanimité. “Nous avons mis des années pour construire le territoire du Val de Bièvre, y développer une stratégie, des projets opérationnels, des politiques publiques communes concernant l’urbanisation et le développement économique. Ce n’est pas le moment de casser ce périmètre, il vaut mieux l’enrichir et l’élargir. Je ne voterais pas un tel amendement si jamais il se présentait“, réagit Jean-Jacques Bridey, député-maire PS de Fresnes et président de la Communauté d’agglomération du Val de Bièvre.
*la Vallée scientifique de la Bièvre regroupe 18 communes : Arcueil, Cachan, Fresnes, Villejuif, Le Kremlin-Bicêtre, Gentilly et L’Haÿ-les-Roses dans le Val-de-Marne; Bagneux, Clamart, Châtenay-Malabry, Fontenay-aux-Roses, Sceaux, Malakoff, Montrouge, Châtillon,Le-Plessis-Robinson, Sceaux et Antony dans les Hauts-de-Seine.
**les 7 villes de la Communauté d’agglomération de la Vallée de la Bièvre sont Arcueil, Cachan, Fresnes, Gentilly, L’Haÿ-les-Roses, Le Kremlin-Bicêtre et Villejuif.
Ce territoire de Bièvre en Seine parait la meilleure solution, les communes et leurs habitants fonctionnent bien ensemble, mais qu’est-ce qui empêcherait Villeneuve-Saint-Georges et Valenton d’en faire partie ? La force d’un territoire, c’est une envie partagée autour de projets communs !
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