Pourtant parfaitement situé entre le petit marché et le bureau de tabac, au niveau de la place Leclerc de Nogent-sur-Marne, le kiosque à journaux ferme à nouveau, au terme de deux tentatives de reprise infructueuses. La librairie du boulevard de Strasbourg, Nogent Presse, qui l’avait repris il y a un an pour ne pas le laisser en jachère, a jeté l’éponge.
En cause : la lente érosion des ventes de la presse, en particulier des quotidiens qui motivaient le stop au kiosque. Entre 2000 et 2013, le chiffre d’affaires des quotidiens nationaux est ainsi passé en France de 1,145 milliard d’euros à 662 millions d’euros, selon les données provisoires 2013 de la Dgmic (Direction générale des médias et industries culturelles). “Avant, je vendais 20 Libération par jour, aujourd’hui si j’en vends 3 je suis contente. Le Figaro, Le Parisien et Le Monde résistent mieux“, illustre Karine Thiériot de Nogent Presse. “En librairie, nous arrivons à compenser par les livres, la papeterie ou encore le Loto qui ne connaît pas la crise. Et puis les gens qui rentrent prennent le temps de feuilleter, regarder, et éventuellement repartir avec un journal ou magazine qu’ils n’avaient pas prévu d’acheter. Les nouveaux titres comme le journal n°1, Causette, Causeur… attirent la curiosité. L’acte d’achat en kiosque est différent, on vient chercher son journal mais il n’y a pas de place pour feuilleter et découvrir d’autres titres de presse. Nous avons malgré tout essayé de diversifier lorsque nous l’avons repris à l’automne 2013, en proposant par exemple des livres issus des meilleures ventes, mais force est de constater que le compte n’y est pas. La baisse des ventes de presse s’est poursuivie et il fallait prendre sur les recettes de la librairie pour payer le salaire du kiosquier. En plus, c’est un métier difficile. Les journées commencent dès 5-6 heures et il fait très froid l’hiver”, analyse la libraire.
Dans l’idéal, les habitants sont pourtant attachés à leur kiosque. L’enquête réalisée par le distributeur MédiaKiosque et Harris Interactive fin 2013 indiquait par exemple que 88% des Franciliens considéraient cette échoppe comme partie intégrante de la vie du quartier. Mais apprécier de voir un commerce ouvert et aller y consommer ne sont pas toujours corrélés. Entre 2008 et 2013, le nombre de points de vente de presse (tous réseaux confondus, hors réseaux complémentaires de la presse régionale) est ainsi passé de 29 749 à 26 816 en France (chiffres Presstalis).
L’offre de presse restera néanmoins accessible aux habitants du quartier de la place Leclerc, avec d’un côté le kiosque situé à l’intérieur du RER A, de l’autre la librairie Nogent Presse du boulevard de Strasbourg qui ouvrira à nouveau le dimanche matin.
(Télécharger les chiffres 2013 de la presse écrite publiés par la Dgmic.)
Dans les raisons de désaffection, vous oubliez de citer le portage qui permet d’avoir son journal chez soi sans avoir à sortir.
L’augmentation répétée du prix des journaux a découragé de nombreux acheteurs : avec des coûts d’impression faramineux et le refus d’évoluer à temps, la CGT livres a bien contribué à la crise de la presse.
Maintenant, il reste la possibilité de prendre un abonnement internet, nettement moins cher que le papier.
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